Chapitre 39

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Zacchary

Lorsque je sonnais à l'appartement de mon père, j'eus le droit à un : « entre, c'est ouvert ! ». Si je ne lui avais pas envoyé un SMS quelques minutes plus tôt pour lui demander si je pouvais passer chez lui, je me serais inquiété de savoir que la porte n'était pas fermée. Je poussais donc cette dernière puis après être entré je la claquais bien fort derrière moi. Je me déchaussais pour ne pas salir le parquet puis rejoignis le salon. Ce fut sans surprise que je découvris mon père assis sur un tabouret, pinceau à la main, devant son chevalet.

— Bonjour, papa !

— Bonjour fiston ! Qu'est-ce qui t'amène ici ? me demanda-t-il en m'embrassant sur la joue.

Je ne lui répondis pas tout de suite. Non, au lieu de ça, j'observais son modèle qui n'était autre que Belle son Border Collie. Avec son pelage blanc et noir, ainsi que ses oreilles pointues, je la trouvais ravissante. J'avais une soudaine envie de la caresser, mais en la voyant se tenir tranquille pour le portrait, je me retins de le faire.

— Romane est revenue.

— Ah... Et en quoi ton bon vieux père peut-il t'aider ?

— J'aurai besoin que tu me conseilles, pardi, et tu n'es pas vieux !

— À l'approche de la cinquantaine, je ne suis pas vieux ? Laisse-moi rire, Zac. Dans ma tête, je me sens jeune, mais dans la réalité... Bref passons, tu n'es pas venu ici pour parler de mon âge, avoua mon père en riant brièvement.

— Effectivement.

Je vis mon père réfléchir un instant avant de me poser la question.

— L'aimes-tu encore ?

— Non, je ne ressens plus rien pour elle. lui répondis-je fermement.

— Bien. Alors pourquoi est-ce que je perçois dans ton regard de l'inquiétude ?

— Je... Je ne suis pas inquiet. Enfin, si peut-être un peu. Je me suis toujours senti vulnérable en sa présence bien que j'essaie de ne pas le montrer et maintenant que je suis avec Millie...

— OK, alors voici mon conseil et fais-en ce que tu en voudras, même si à mon avis cela me semblerait être la meilleure des solutions.

— Je t'écoute.

— Éloigne-toi d'elle le plus possible.

C'était radical comme conseil, je l'approuvais d'un signe de la tête avant de rejoindre Belle non sans grognement de la part de mon père.

***

Millicent

Ma rentrée en licence de Droit s'était bien passée. Mes journées s'annonçaient chargées, mais à vrai dire ce n'était pas ce qui me préoccupait le plus. Non, mon esprit était accaparé par Romane. Son retour dans la vie de Zac m'inquiétait grandement. Il avait beau dire ce qu'il voulait pour me rassurer, je n'avais pas confiance en cette fille. Peut-être qu'il allait tout faire pour l'éloigner de lui, comme le lui avait conseillé son père, mais je ne pouvais pas m'empêcher d'avoir peur. Oui, d'avoir peur pour nous. Je l'aimais tellement et je savais que c'était réciproque, mais je souhaitais savoir auprès de quelqu'un d'autre que Zac si je m'en faisais un peu trop ou bien si j'avais raison d'avoir des doutes. Voilà pourquoi un soir, j'appelais Matthias.

Habitant désormais à la Rochelle, je pouvais difficilement me rendre chez lui. Par chance, il décrocha au bout de la troisième sonnerie.

— Salut, Millie ! Ça va ?

Tu te souviens du jour où...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant