Chapitre 34

86 10 0
                                    

Millicent

Ah l'été ! Une saison que j'adorais, car j'étais d'avis qu'elle rendait chacun de nous heureux. Une semaine plus tôt, les résultats concernant les écoles pour la prochaine rentrée étaient tombés. Tout le monde avait eu ce qu'il souhaitait. J'avais été acceptée à l'université de Bordeaux pour faire une licence en Droit. Zacchary allait entrer à LISAA Bordeaux pour faire un an de MANAA, afin de pouvoir faire par la suite un BTS Design graphique option Médias imprimés. Quant à Clarisse, elle allait très bientôt démarrer les entraînements avec son entraîneur de natation particulier pour débuter sa carrière de nageuse professionnelle.

***

Je crois que jamais je n'oublierai le jour où elle avait reçu la bonne nouvelle. En effet, elle était venue sonner chez moi pour me faire partager sa joie ! Lorsque j'avais ouvert la porte d'entrée, je ne m'attendais pas à voir ma meilleure amie les yeux baignés de larmes. Sur le coup, je m'étais inquiétée, mais en voyant son sourire s'étirer sur les lèvres, la peur fut vite remplacée par un sentiment d'impatience.

— Alors ?

— Ça y est, Millie !

Elle était aux anges. N'en pouvant plus d'attendre, je l'invitais à poursuivre d'un geste de la main.

— Je vais enfin pouvoir réaliser mon rêve, Millie. C'est officiel, tu as devant toi une future nageuse professionnelle ! m'annonça Clarisse en pleurant de plus belle.

En tant que meilleure amie, j'aurais dû lui ordonner sur-le-champ d'arrêter de pleurer, car la nouvelle que je venais d'apprendre était juste merveilleuse, mais au lieu de ça je la serrais dans mes bras et laissais couler quelques larmes de bonheur.

— Félicitations Clarisse ! Je suis trop fière de toi. Tu es la meilleure ! Ne doute jamais de toi.

***

Alexandre et Matthias avaient par le plus grand des hasards été pris tous les deux à l'université de La Rochelle en Licence « Sciences de la vie ». En apprenant cela, je fus bien évidemment contente pour eux, mais comme Zacchary j'éprouvais également de la tristesse. Il ne s'agissait pas de Bordeaux, là... mais de La Rochelle ! Clarisse avait toutefois eu plus de mal que nous pour digérer la nouvelle. Je la comprenais. Comment aurais-je réagi en apprenant que Zacchary devait quitter Bordeaux, hein ? Mal, bien sûr ! Enfin, Blaise passionné par la photo avait souhaité faire une formation proposant sa passion. Il allait, comme dans ses rêves, rejoindre la capitale pour faire une licence d'Arts plastiques à l'université Paris 8. Comme la troisième année donnait la possibilité aux étudiants d'intégrer le parcours Photographie, cette formation lui correspondait parfaitement. Tout allait bien dans le meilleur des mondes, donc.

***

Les épreuves écrites du Baccalauréat maintenant terminées, je n'avais plus aucune raison de travailler. Il fallait être optimiste après tout. Zacchary était né le 20 juin et il fêtait cette année-là ses dix-huit ans. Avant d'aller chez lui pour l'aider à préparer la fête qui avait lieu le lendemain, j'avais rejoint mes deux meilleurs amis au Jardin Public, assis sur un banc, pour discuter avec eux. Ils rayonnaient de bonheur ! Alexandre souhaitait emmener Clarisse au Parc naturel régional des Landes de Gascogne pour une promenade en amoureux à cheval. Il m'avait demandé de garder cela pour moi pour conserver la surprise jusqu'au bout.

Je m'étais donc tue et n'avais alors rien révélé à Clarisse, pas même une miette, quant à mon plus grand étonnement, Alexandre lui dévoila la surprise sur le banc. Très enthousiaste à l'idée de faire du cheval, Clarisse s'était littéralement jetée sur Alexandre pour l'embrasser à pleine bouche afin de le remercier. Bon OK la promenade avait lieu aujourd'hui, mais j'aurais pensé qu'Alexandre attende réellement jusqu'au bout, autrement dit une fois arrivés sur place pour lui faire la surprise. Enfin bon, le principal était que l'idée de faire du cheval plaise à Clarisse. Avant de les quitter, je leur soufflais de faire néanmoins attention à eux lors de la promenade.

***

Lorsque l'installation de la décoration fut terminée, nous passâmes à la phase « pâtisserie » avec Zac. Comme tout anniversaire qui se respecte, il avait choisi de faire un gâteau maison et bien entendu un gâteau au chocolat ! Une fois les tabliers enfilés, le livre de cuisine et les ingrédients sortis, nous étions parés pour l'atelier pâtisserie.

Dès que le gâteau fut enfourné, je me ruais sur le bol pour râcler pour le reste de la pâte chocolatée. Cette manie venait de ma mamie.

— Qu'est-ce que tu fais ? s'étonna Zac.

— Je goûte ! lui répondis-je avec de la malice dans mon sourire.

— Hum... Mais ce n'est pas bon ! Attends au moins que le gâteau soit cuit, commenta Zac en croisant les bras.

— Tu as tort. Je me régale.

— D'accord. Pousse-toi un peu s'il te plait, que je goûte ça moi aussi.

— Non, non. C'est trop tard. Il fallait y penser avant de me contredire.

Je lui bloquais le passage en couvrant le bol chocolaté et pour me moquer de Zac, je lui tirai la langue.

— C'est ce qu'on va voir !

À peine avait-il prononcé ces mots que ses mains se posèrent sur ma taille. Ohlala, je n'aimais pas ça du tout... et j'avais raison, car dans les secondes qui suivirent ce geste, Zac commença à me chatouiller pour tenter d'accéder au bol. La torture aurait pu continuer longtemps, mais par chance, la sonnerie de mon téléphone portable retentit.

Alex.

— Zac, il faut que je réponde. C'est Alex.

— Et ça ne peut pas attendre ?

— Non, je t'en supplie, arrête ! dis-je en riant, malgré-moi.

— OK.

— Merci !

Je déposais le bol et m'éloignais de la cuisine. Pendant que Zac dégustait la pâte pas cuite, je déverrouillai mon téléphone, impatiente d'écouter le résumé de leur escapade en amoureux.

— Hey Alex !

— Millie.

— Euh Alex, ça va ?

Mon sourire disparut en un rien de temps. Sa voix semblait brisée, comme si une chose inimaginable s'était produite.

— Millie. Clarisse... Elle a eu. me murmura-t-il sans poursuivre le reste de sa phrase.

— Clarisse a eu quoi ?

Un blanc atroce s'ensuivit après ma question.

— Putain Alex ! Par pitié, finis ta phrase et dis-moi ce qui est arrivé à Clarisse ! le suppliai-je en hurlant dans le téléphone.

***

Zacchary

Voyant le visage de Millie se décomposer, après avoir raccroché, j'entourais mes bras autour des siens sans attendre une seule seconde. M'inquiétant à mon tour, je m'empressais de lui demander ce qu'il se passait.

— C'est Clarisse. Elle... bredouilla Millie les larmes aux yeux.

— Qu'est-ce qu'elle a ? Ne me dis pas qu'elle est...

— Non ! Bien sûr que non... Et heureusement d'ailleurs, me coupa Millie en riant amèrement.

— Bien. Tu m'as fait peur ! Dans ce cas, que lui est-il arrivé ?

Mon soulagement fut de courte durée, car la réponse de Millie était incertaine.

— Je ne sais pas encore ce qu'elle a. Tout ce que je peux te dire c'est qu'à l'heure actuelle, Alex et elle se trouvent à l'hôpital... car Clarisse est violemment tombée de son cheval.

— Oh merde. 

Tu te souviens du jour où...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant