Zacchary
Il était à présent treize heures passées. Afin d'essayer de me vider un peu l'esprit, j'avais mis mon casque blanc sur les oreilles pour écouter Paradise de Coldplay. En attendant que l'échauffement du 3 x 500 mètres démarre, je tentais d'évacuer ma colère, mais je n'y arrivais pas. J'étais d'humeur maussade, car je m'en voulais d'avoir embrassé Millie sans son consentement.
Elle était tellement belle tout à l'heure, mais malheureusement j'avais tout gâché en lui avouant l'histoire du pari. Si seulement il existait un moyen pour qu'elle puisse me pardonner. Peut-être fallait-il simplement que j'apprenne à la connaître, même si ce n'était pas gagné d'avance bien sûr.
***
Alors que je m'apprêtais à me lever des gradins pour rejoindre le stade, je vis une ombre se former devant moi. Il s'agissait d'Alexandre Dumont. On faisait quasiment la même taille tous les deux. Il devait mesurer un mètre soixante-dix-huit, puisque je le dépassais de peu avec mon un mètre quatre-vingts. Hormis cette caractéristique physique quasi commune, on ne se ressemblait pas vraiment.
J'avais les yeux bleu-vert, les siens étaient noisette. J'avais les cheveux courts noirs, tandis que ceux d'Alexandre étaient courts et bruns. Enfin, contrairement à moi, j'avais entendu dire un jour qu'il aimait chanter. À mon avis, sa venue n'avait rien de bienveillant. Ce fut donc avec un peu d'appréhension que je me levais.
— Alors comme ça, il parait que tu as embrassé Millie, tout à l'heure.
— Ouais.
— Super, me lança-t-il d'un ton froid.
Houla, il me semblait que j'aurais mieux fait de me taire. Avec sa réputation de bagarreur, plus aucun doute n'était permis : je venais de me mettre dans un sale pétrin.
— Après ce que tu as fait endurer à Anaëlle, je t'avais mis en garde, mais tu as décidé de n'en faire qu'à ta tête. Je t'avais prévenu pourtant. — Il s'arrêta un instant — Prends ça de la part de Millie et évite de lui tourner autour, m'avertit Alexandre en me donnant un bon coup de poing au visage.
— C'est ça, merci !
Deux ans plus tôt
Une semaine que je sortais avec Anaëlle, pour un pari, et je jubilais intérieurement en pensant à ce qui allait à présent se dérouler. En sueur, après avoir parcouru le 3 x 500 m en compagnie d'Alexandre et Anaëlle, je me désaltérai sur les gradins. Je m'entendais bien avec eux, et je m'apprêtais à tout gâcher. J'attendis, avec un peu d'appréhension, qu'ils me rejoignent pour atteindre mon but. Les cheveux cuivrés et les yeux bleus d'Anaëlle m'avaient poussé à accepter de sortir avec elle une semaine. Elle dégageait un charme avec sa silhouette fine et son mètre soixante-quinze.
— Tu m'as de nouveau battu, Zac ! nota Alexandre.
— Une qualité de plus chez toi, enchaîna Anaëlle en m'embrassant.
Je coupais court à son baiser.
— Anaëlle, ne doute jamais de toi. J'ai apprécié notre relation, mais nous deux, c'est fini.
— Mais...
— Ça n'ira pas plus loin. Je suis sortie avec toi une semaine pour gagner un pari. Je m'excuse par avance si...
— Connard. m'insulta-t-elle.
Blessée, Anaëlle me gifla avant de se diriger vers son vestiaire pour me laisser avec Alexandre.
— Tu peux tirer un trait sur notre prétendue amitié, après ce que tu as fait à Anaëlle. Je me suis trompé sur ton compte. Je pensais vraiment que tu étais un mec bien... — Il partit en me laissant sur ces mots, mais il fit rapidement demi-tour le regard dur. — Si jamais, tu t'avises de toucher un seul cheveu de l'une de mes meilleures amies, pour un pari à la con, je te jure que je t'en collerai une.
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Tu te souviens du jour où...
Ficção AdolescenteLorsqu'une femme est sur le point d'accoucher, elle a besoin d'être rassurée. Le futur papa, aussi, d'ailleurs. C'est le cas pour Millicent qui compte plus que tout sur son conjoint, Zacchary, pour l'apaiser. Ils se remémorent alors tous leurs sou...