Chapitre 24

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Zacchary

Aujourd'hui, les murs de ma chambre étaient recouverts d'une peinture couleur bleu ciel.

Je venais de raconter en détails à Millie comment s'était déroulée ma rupture avec Romane, le début des paris, ainsi que la fin de mon amitié avec Alexandre.

— Je ne sais pas quoi te dire. J'étais au courant pour ta réputation de tombeur, donc ce n'est pas une surprise, je t'avoue, mais tu as changé aujourd'hui.

— Alors, tu ne m'en veux plus ?

— Non. Plus maintenant.

Je la remerciais en l'embrassant furtivement sur la bouche, mais elle recula un peu après, les sourcils froncés. Je n'aimais pas la voir comme ça. Quelque chose la tourmentait.

— On a chacun des envies différentes en ce qui concerne la poursuite de nos études. songea Millie.

— Effectivement. En quoi ça pose un problème ?

— Disons que ça fait réfléchir. Enfin surtout après ce que tu m'as dit.

— Je ne te suis pas et je ne suis pas sûr de le vouloir.

— C'est simple, Zac. Tu veux entrer dans une école de Design et moi dans une faculté de Droit. C'est un premier point déjà. Ensuite, pour mettre le plus de chances de notre côté, nous devrons postuler dans différentes écoles et peut-être même à différents endroits de la France.

C'est vrai que lui raconter la raison de ma rupture avec Romane n'était pas très malin en y repensant. Je voyais où elle voulait en venir, mais ça ne me plaisait pas pour autant. Pour tenter de la rassurer, je pris ses mains et les caressais à l'aide de mes pouces.

— Millie.

— Non, Zac. Ne me dis pas que tu n'y as pas pensé.

Je fis la moue lorsque Millie retira ses mains d'un geste vif. Il fallait que je me montre convaincant si je ne voulais pas commettre la même erreur pour la deuxième fois de ma vie. Oui. Qu'allions-nous faire si nos écoles ne se trouvaient pas dans la même ville ? Je commençais beaucoup trop à m'attacher à Millie. Imaginer la perdre me rendait malade, et pourtant nous étions ensemble depuis deux jours seulement.

— Très bien. J'ai en effet commencé à y réfléchir.

— Ah et donc ? m'invita à poursuivre, Millie.

— Et donc... je pensais mettre en premier vœu sur APB une école qui se trouve à Bordeaux, pas la peine de demander laquelle, je ne sais pas encore, et puis je vais aussi passer en parallèle le concours pour intégrer LISAA Bordeaux. Non, sérieusement, tu n'as vraiment pas de quoi t'inquiéter. Quoi qu'il arrive, la distance ne sera pas un élément dangereux.

— Vraiment ? Pourtant, ce n'est pas ce que tu as dit à Romane quand elle t'a fait part de son déménagement.

— Millie ! Oh et puis pourquoi, je t'ai raconté tout cela aussi ?!

Tandis qu'elle faisait les cent pas dans ma chambre, je pris ma tête entre les mains pour tenter de trouver les bons mots. Soudain, Millie s'arrêta de marcher.

— Tu veux mon avis sur la question ? Je pense que tu as bien fait de te confier. Au moins, si jamais...

Je soupirais d'exaspération. À quoi je m'attendais au juste ? Je ne devais pas oublier à qui je parlais.

Putain. Zach. Tu viens de raconter à ta petite amie actuelle la raison pour laquelle tu n'es plus avec la fille déguisée en démon. Ce que je peux être con ma parole.

— Non. Je ne te laisserai pas finir ta phrase, car ça ne nous arrivera pas, tu m'entends. Tu ne peux pas comparer la relation que j'avais avec Romane à la nôtre. Elle fait partie de mon passé, et aujourd'hui, je... Je suis avec toi et je me sens bien à tes côtés.

J'étais à deux doigts de lui dire je t'aime, mais je me suis retenu par peur de sa réaction.

— C'est ce que tu dis maintenant, mais dans un an, que se passera-t-il ?

— Tu tiens vraiment à que l'on se dispute ou quoi ?

— Non. Écoute, mets-toi deux secondes à ma place. Ça fait à peine quelques jours que nous sommes ensemble et voilà que je commence à m'inquiéter avec cette histoire de distance.

Je me levais à mon tour de mon lit pour l'entourer de mes bras.

— Je te comprends, mais ne t'inquiète pas, tout ira bien.

Je lui caressais doucement le dos pour tenter de l'apaiser et l'effet voulu se produisit puisqu'une respiration lente venait petit à petit remplacer celle, saccadée. J'essuyais une larme qui roulait sur sa joue, et fermai les yeux en espérant de tout mon cœur que tout irait bien pour nous.

Millicent

Deux sentiments contradictoires régnaient en moi. D'un côté, je me sentais bien dans les bras de Zac et de l'autre, j'éprouvais de la colère. J'osais espérer qu'il ne me cachait plus rien. Cette Romane... je ne la sentais pas.

***

Les minutes s'écoulèrent et finalement nous nous allongions sur le lit de Zac, main dans la main.

— Au fait, Matthias nous invite chez lui pour le Nouvel An. Ça te dirait de venir ?

— Oh, bah écoute, je ne suis pas contre, mais est-ce qu'il y aura des personnes que je connais ?

— À part Matthias et moi, tu veux dire ?

— Oui, bien sûr.

— Eh bien Blaise, Alexandre, Clarisse...énuméra Zac.

— Chouette ! Je suis partante dans ce cas, le coupai-je.

— Ahlala, tu ne changeras jamais, hum ?

— Et non, j'ai bien peur de rester éternellement timide, déclarai-je.

Ma phrase fit lever les yeux au ciel de Zac puis, après un regard échangé, nous rapprochions nos deux fronts pour les poser l'un contre l'autre, sourire aux lèvres. 

Tu te souviens du jour où...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant