Chapitre 23

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« Octobre 2012 »

Zacchary

J'avais tout préparé pour que tout soit parfait dans les moindres détails. Pourtant, rien ne s'était passé comme prévu ou du moins comme je l'aurais voulu.

À mes yeux, un an de relation se devait d'être fêté. Un an de pur bonheur avec Romane !

Un soir, alors que je peinais à trouver le sommeil, j'eus une idée, quelque peu folle, pour impressionner ma pétillante petite amie. J'aimais me montrer attentionné envers elle. Dès que l'occasion rêvée se présentait, je mettais tout en œuvre pour lui prouver mon amour. J'avais donc eu l'idée de créer en ligne un papier peint personnalisé. Dès lors que j'avais reçu la commande, je m'étais précipité dans ma chambre pour pouvoir poser le plus rapidement possible le décor mural. Dessus se trouvaient une quarantaine de photos de Romane et moi. Sur un cliché, on nous voyait rire face à la caméra, sur un autre le cadrage était à mes yeux superbe puisque le zoom effectué permettait de ne voir que nous deux en train de s'embrasser.

***

Ma surprise aurait pu donner l'effet escompté si Romane n'avait pas débarqué à l'improviste dans ma chambre alors qu'il me restait encore du papier peint à coller.

Toc toc toc

— Si la porte est fermée, c'est pour une bonne raison ! râlai-je le dos tourné.

— Même si c'est moi ?

— Romane !

— Oh... mon... Dieu !

Je la vis soudain blêmir, et cela me fendit le cœur. Pourquoi cette surprise la mettait dans un état pareil ?

— Ça va ?

À peine avais-je prononcé ces mots que je la vis tomber à la renverse. Instinctivement, je lâchais mon pinceau pour la rattraper.

***

La voir ainsi me fit mal. Je la tenais dans mes bras, tout en retenant difficilement mes larmes.

— Romane ! Réveille-toi ! Tu m'entends ? demandai-je pour la énième fois.

— Zac.

Sa douce voix m'intima de respirer à nouveau normalement.

— Ah ! Tu m'as fait une de ces peurs.

Romane commençait peu à peu à reprendre ses esprits et par la même occasion, des couleurs. Je me levais rapidement pour chercher une tablette de chocolat rangée dans mon armoire. Oui, je sais, ce n'est pas sain de garder de la nourriture dans sa chambre, à porter de mains, mais dès qu'une petite faim me prenait, je demeurais tranquille et dans un moment pareil, c'était fort utile ! Je cassais un bout puis, je revins aux côtés de Romane, maintenant assise contre le bord de mon lit, pour lui donner un carré de chocolat au lait. Elle le fourra dans sa bouche, puis grimaça.

— Je suis restée évanouie pendant... combien de temps ?

J'hésitais. Le temps avait paru tellement long, mais en jetant un coup d'œil à mon réveil, je constatais qu'il ne s'était pas écoulé tant de temps que ça.

— Une bonne minute, je dirais, mais comme je n'ai pas hurlé assez fort, ma mère ne m'a pas entendu.

— Oh, je vois. Je... je suis désolée, marmonna-t-elle, les joues ruisselant de larmes.

— Romane. Tu plaisantes, j'espère. Pourquoi devrais-tu t'excuser ? répondis-je en riant.

Là, elle aurait dû se mettre à rire avec moi, comme elle le faisait habituellement suite à ses excuses sans raison valable. Évidemment, rien ne se passait comme je le pensais. Non, au contraire, plus j'essayais de la consoler et plus elle se braquait. Le pire, je crois, c'était de voir le regard qu'elle lançait en visualisant mon mur. Elle aurait dû sourire en le voyant et pourtant à la place, ses yeux devenaient de plus en plus rouges au fur et à mesure qu'elle le contemplait. Mon cœur se serra lorsque sa tête se tourna de nouveau vers moi. Rien qu'en observant l'expression de son visage, je devinais que ce qui allait suivre briserait sûrement mon cœur.

Tu te souviens du jour où...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant