FRANCE, Paris.
Du côté de Ézéchiel...
Qu'elle était magnifique, je la regardais avec de grands yeux. J'ai tellement de chance de l'avoir à mes côtés, j'en souris comme un petit enfant. Je lui caressais la joue du revers de ma main droite.
― Maya...
Elle gémissait en ouvrant doucement ses petits yeux en amande. Elle clignait trois fois afin de mieux m'avoir dans son champ de vision, elle fronçait ses sourcils.
― Qu... Qu'est-ce qui... Se passe ? Disait-elle.
― On est arrivé à Paris, princesse.
Je continuais de lui caresser la joue quand elle me retirait ma main sauvagement en tchipant. Elle ajouta à la suite de ce geste quelques paroles,
― Ne me touches même pas. Salopiot. Disait-elle.
Je riais.
― J'ai du raté un épisode là. Disais-je.
― Non, t'as juste raté la capote vois-tu.
Elle se levait de son siège d'avion et repliait la couverture offerte par la compagnie sur elle-même avant de prendre son bagage à main avec férocité. Je la regardais faire en restant interrogatif.
― Mais, c'est pas toi qui me disait que si même je te refilais ma maladie par erreur tu ne le prendrais pas mal parce que tu m'aimes ?
Elle continuait à tirer son bagage à main avec fureur, sans pour autant me répondre. Je me levais à mon tour de mon siège.
― C'était pas toi qui me disait que je ne devais jamais douter de tes décisions par rapport à moi et mon état de santé ?
Elle réussit enfin à faire descendre son bagage à main sur le sol de l'avion, sans pour autant me répondre. De nouveau.
― Je te parles Maya !
Le silence se poursuivit.
― Tu m'en veux alors que ce sont tes paroles qui nous ont menés au point de non-retour où nous sommes ?
Elle applaudissait dans le vent.
― Les paroles que j'ai dites ? Mais qui m'as mis en confiance ? Ce n'est pas toi ? Hurlait-elle.
― Qui as sauté le pas en me disant " viens voir maman " ? Disais-je en l'imitant.
Elle me regardait avec un regard à la fois noiraude et rougeâtre.
― Alors écoute moi bien, disait-elle en s'approchant de moi. Tout d'abord, plus jamais tu m'imites. Deuxièmement, mes paroles m'ont menés à attraper le VIH parce que monsieur à oublier de ce protéger...
― Tu n'avais qu'à porter une petite culotte !
― Excuse-moi de te stimuler l'homme pieux. Disait-elle.
― Voilà où nous mène TA stimulation.
― Je m'en fiche, j'ai pas fini. Troisièmement... Disait-elle.
― Troisièmement quoi ?
― Je pense qu'on devrait faire un break, cesser de ce côtoyer pendant un moment parce que sincèrement, ton cinéma m'exaspère. Disait-elle.
― C'est une blague ?
― Donc je m'appelle Toto pour faire des blagues maintenant ? Disait-elle.
― Maya putain c'est...
― J'ai terminé. Je veux pas entendre ce qui adviendra ensuite parce que mes paroles pourraient me mener à te stimuler et là on dira que c'est de nouveau ma faute alors, disait-elle en prenant son bagage à main, abstient-toi de me parler.
Elle s'en allait, son bagage à main sous le bras, vers la sortie de l'avion tout en roulant son matériel arrière. Dieu merci l'avion était vide, cette discussion embarrassante ne pouvait pas mieux tomber.
...
Du côté de Maya...
― Eh ? Hurlais-je, il y'a quelqu'un ?
Sans même avant de pouvoir posé mon bagage au sol, je sentis un corps se propulser sur mon pauvre corps malade. Des accolades, des pleurs et des baisers plus baveux les uns que les autres pleuvaient sur moi avec ces quelques paroles en accompagnement,
― Ma fille ! Ma fille ! Kenneth, elle est là ! Hurlait-elle.
Je ne pouvais même pas en placer une. Je l'entendais renifler et glorifier le Seigneur de mon retour tout en pleurant, sa me déchirais le coeur.
― Maman... Je suis là ne pleure plus.
Elle se séparait de moi et me regardait de haut en bas avec un grand sourire. Elle prit ma valise et la fit rouler dans le salon tout en me prenant la main avec sa seule main libre. Elle me demandait de m'installer sur le canapé. Elle s'assieds près de moi.
― Maya, ma fille. Disait-elle, tu vas bien ? Mais où étais-tu ? Avec qui ? Pourquoi es-tu partie ma chérie ? Ton petit frère s'est beaucoup inquiété.
Je n'eus même pas le temps de rétorquer une simple réponse à toutes ses questions que elle disait,
― Le voilà ! Disait-elle, Kenneth, regarde qui est là !
Je me retournais et l'observait. Il avait pris du muscle, cependant son visage d'ange était toujours intacte. Sa barbe poussait progressivement, j'étais heureuse de le voir et pourtant ce bonheur n'avait pas l'air d'être partagé. Il me toisait de haut en bas en soupirant, il dirigeait son regard vers ma mère.
― Maman, je sors. Disait-il en arrangeant sa montre.
― Kenneth, m... mais ta sœur est là. Elle est rentrée. Disait ma mère.
― Je n'ai pas de sœur.
― KENNETH ! Hurlait-elle.
Ses paroles... Ses paroles pleines d'acharnement, de haine et de rage à la fois m'ont eu en plein cœur. Un couteau y était enfoncé, je voulais pleurer mais les larmes ne venaient pas. Mon sang bouillonnait, je ne permettrais pas de tels agissements. Surtout pas venant de ce merdeux que j'ai élevé et appris des principes.
― MAYA NON ! Hurlait ma mère.
Je me dirigeais donc vers lui, avec une colère incroyable. Les événements se déroulaient à une vitesse incroyable. Une gifle venait de tomber sur sa joue par mes soins.
― TU VIENS DIRE QUOI LA ? RÉPÈTE MOI SA, DONC MOI JE NE SUIS PAS TA SŒUR ?
― Tu n'es même pas une des nôtres et tu te permet de gifler, bien vu l'inconnue. Disait-il.
J'avais l'intention d'agir quand il me saisissait par les bras.
― Ne lèves plus jamais la main sur moi. Espèce d'inconnue. Disait-il.
Il me relâchait les mains et me poussa avant de s'en aller, me laissant sans voix.
Etre adopté est un péché ? Si oui, je suis une pêcheuse malchanceuse.
...
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« Tentation. »
General FictionVous êtes responsable de ce que vous lirez, à vos risques et péril. Histoire courte.