XXXVII

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Du côté de Maya...

― C'est pour ça que lui et moi n'avons jamais eu de bon rapport...

― Oui mais ne lui en veut pas... C'était en vu des circonstances de l'époque et du pays... Disait-elle.

Je n'arrivais pas à me contrôler, je restais outrée. Cependant, mon histoire m'intéressait.

...

Flash-back,
dans la peau de Elise.

― Je vais retrouver Marius au coin. Je ne rentrerai pas tard. Disait-il.

Je n'osais même pas parler. Cet acte n'était pas le premier pour ce cher homme qui était mon époux. Je ne le regardais même pas, je me répugnais à un niveau... Dieu me pardonne. Une envie de suicide me traversait l'esprit. Incapable de me défendre face à mon époux, incapable de préparer l'avenir de Maya. Il rebotonnait son pantalon et se dirigeais vers la sortie en crachant sur moi. C'était presque une habitude.

La porte de la maison claquait, il est sortit. Je refuse que ma Maya me voit dans cet état, quel message je lui ferai passer ? C'était tout bonnement inconcevable pour moi. Je me levais malgré la douleur ressenti dans mon bas ventre, ainsi que celle ressenti sur mes bras et mon dos à cause des morceaux de verres incrustés dans ma peau. Je me relevais difficilement et remis en état la cuisine qui était dans un état chaotique. Je boitais certes, mais je refuse que Maya voit tout ceci. Après plus de vingt-cinq minutes de ménage, je me dirigeais vers la salle de bain et me soignais comme je le pouvais. Suite à sa, je suis partis rejoindre la petite princesse dans sa forteresse. Je toquais à sa porte.

― Princesse, c'est maman... Tu peux sortir, il est parti.

Aucune réponse, juste des petits reniflements. Je toquais de nouveau.

― Princesse, tu iras à l'école demain je te le promet. En attendant, sors de là, on va aller faire des choses de femmes...

La porte s'entre-ouvrait laissant seulement apparaître son petit nez et sa petite bouche.

― On... on va faire quoi ? Disait-elle, je voulais aller jouer avec les nouveaux enfants.

― On va aller au marché acheter ton petit déjeuner et quelques bricoles pour ce soir comme ça tu vas faire la cuisine avec moi. Et après on ira dans la cour de tonton Tessy aller prendre quelques fruits pour que tu puisses manger ça avec des beignets.

― Des beignets !? Hurlait-elle.

― Oui, on va en faire.

Elle sortit des toilettes et sauta dans mes bras. Un léger gémissement s'échappait de mes dents dut à la douleur, pour masquer ses inquiétudes je lui fit un tas de bisous.

― Ma' ... Tu as mal ? Disait-elle.

― Non... pourquoi ?

― Tu as fait un bruit pas joli. Disait-elle.

Impossible de lui cacher la vérité, elle est très lucide.

― Il t'a fait mal ? Disait-elle, inquiète.

― Non ma chérie, il ne m'as rien fait ne t'en fait pas...

― Tu me mens ! Il est méchant avec moi et toi. Maman on peut pas partir ? Disait-elle.

Je lui souriais.

― On partira un jour, ne t'en fait pas en attendant... On va tenter de le battre à son propre jeu...

― Maman il va perdre avec sa grande taille ! Disait-elle, assurée.

Sa détermination me donnait envie de me battre contre Charles. Maya me faisait un bisous sur le front.

― Allez ma', on va au marché ! Disait-elle.

― Mais tu es toute sale, princesse.

― C'est rien on y va maman sinon on aura plus rien ! Disait-elle.

Elle me faisait rire, je l'emmenais dans la salle de bain et lui fit prendre une nouvelle douche. Étant donné la grande masse de cheveux qu'elle possède, je lui tirais les cheveux en arrière sur le devant afin de lui faire un afro puff. Je l'habillais d'une salopette en jean et de sandales noires. Le temps de mettre des babouches et d'enfiler convenablement un nouveau pagne que celui qui a été souillée, et de saisir mon panier de courses et la monnaie que nous voilà dans les rues du Nigéria. En direction du marché. C'était un bon moment, sa tristesse s'était envolée. Dieu merci.

Je me sentais un peu mieux, son sourire me donnait une pêche incroyable de m'en aller de l'avant.

...

Les jours et les mois passèrent.
Mon foyer rayonnait, mon foyer était de nouveau calme et paisible comme il avait l'habitude d'être malgré les multiples crises de ce cher Charles que je m'efforçais de supporter à contre coeur en vue de mon état actuel.

J'accompagnais ma petite princesse très tôt le matin pour éviter les crises Charles. Sur le chemin du retour, je me permettais de grignoter quelques bons fruits acheté sur le marché. Une multitude de fruits plus colorés les uns que les autres.
Ma démarche avait changé tout comme mes habitudes. Je reconnaissais ses signaux, j'étais enceinte.

Impossible de me le nier, je prenais énormément de formes surtout au niveau de la poitrine.

Mon coeur balançait à chaque retour chez moi. Comment allait réagir Charles ? Allait - il réagir comme à son habitude ? J'avais assez peur de sa réaction si il parvenait à le découvrir.
Que le bon Dieu me vienne en aide.

...

― Maman ton ventre ... il est ...

Je pressais ma main sur sa bouche pour qu'elle ne parle pas trop fort. Le prédateur était dans le salon et nous dans la cuisine.

― Je vais retirer ma main, et tu vas parler moins fort car il est là. D'accord ?

Elle levait les mains au ciel pour acquiescer. Je voyais un grand sourire se dessiner sur son petit visage d'ange rond. Je retournais à ma vaisselle, elle prit une chaise et se levait dessus près de moi afin d'être à ma hauteur.

― Je peux le toucher ma' ? Disait-elle.

J'observais si le champ était libre, et c'était le cas. Je laissais couler l'eau pour dissimuler notre discussion sans que Charles entende. Maya déposait ses petites mains sur mon gros ventre, car oui, j'en étais à mon huitième mois de grossesse. C'est sous mes vêtements amples que je dissimulais ma grossesse. Charles n'est pas au courant.

Il se pense intelligent. Aucune répartie.

― J'aurai un petit frère ou une petite soeur ma' ? Disait-elle.

Je m'abaissais à sa hauteur et lui chuhotais ma réponse à l'oreille.

― Un petit frère.

Maya sautait dans tout les sens. Elle s'apprêtait à me parler quand sa voix me fit sursauter.

― Pourquoi tant de joie en vous deux là ? Disait-il.

Espérons qu'il ne nous ai pas entendu.

...

《 ZAGALAHA 》

Est désormais disponible dans mes oeuvres.

« Tentation. »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant