XXXVIII

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Du côté de Maya ...

― Voulant dissimuler ma grossesse " forcée " je n'ai pas pu le lui cacher ce petit trésor qui était en moi. Tout cela malgré moi. Disait-elle.

Je la regardais comme une petite fille, j'admirais cette femme qui m'a élevée, j'admirais cette femme qui ne possédait pas le même sang que moi. J'admirais cette mère de famille qui n'était pas la mienne biologiquement parlant.

...

Des années auparavant...

Dans la peau de Élise...

Il nous fixait d'un air à la fois menaçant et perçant, de quoi vous effrayer à n'importe quelle heure.

― J'attends, répondez. Disait-il.

Nous baissons toutes les deux notre regard vers le sol. Sa voix retentissant dans toute la pièce, mes muscles en tremblaient.

― À qui est - ce que je m'adresse ? N'est - ce pas à vous que je parle ? Hurlait-il.

Toujours aucune réponses.

― Je vais vous faire parler alors, peu importe les moyens. Disait-il.

Il s'approchait de nous à pas lents, tout en débouclant la boucle de sa ceinture. Ses moyens de discussions étaient si drastiques ... Impossible de pouvoir dire le moindre mot, ce qui attiserait davantage sa colère.

― Personne ne veut parler ? Même pas toi, Maya ? Disait-il.

Maya concentrait toujours son regard vers le sol. Il s'approchait d'elle, mon sang bouillonnant, je la saisis et la plaçait derrière moi. Je ne le laisserais jamais lever la main sur elle, du moins pas durant son jeune âge. Il haussait les sourcils, un sourire malicieux se dessinait sur son visage.

― Le courage... C'est ta grande qualité Élise et pourtant, c'est à la fois un défaut. Disait-il.

― Ne l'approche pas.

― Me penses - tu capable de m'en prendre à elle ? Disait-il.

La réponse que je m'apprêtais à lui donner n'allait certainement pas lui plaire. En un rien de temps, une affreuse douleur au bas du dos me saisissait, insupportable, mon dos se cambrait d'une manière inconcevable. Je me laissais délicatement tomber au sol. C'est les dents serrés, le souffle court et le regard vide que j'essaie de décrypter les paroles autour de moi.

― TONTON TESSY ELLE EST LÀ !!! ICI !!! Disait-elle de sa petite voix.

Mon ouïe s'éteignait à petit feux, je n'entendais plus personne. J'étais assez frustrée... Je pensais à ce petit bout de chou que je devais élevée en plus de Maya, si il lui arrivait malheur. J'en voudrais à Charles à vie.

...

Malgré le sommeil forcé dans lequel je fus plongé, la douleur au niveau de mon dos se propageait désormais au niveau de mon ventre. Elle se prononçait davantage malgré mon inconscience. Mon ouïe reprenait du service.

― Affligez-lui plus d'anésthesiant.

― Docteur... nous sommes au maximum de la dose autorisée.

― Et pourtant, nous avons de quoi endormir un cheval avec cette dose. Elle est robuste.

Cette douleur s'intensifiait. J'étais tellement inconsciente mais consciente à la fois que j'ignorais ce que mon corps subissait. Et si on était en train de me vider pour m'emmener à la morgue ? Et si j'étais morte ? Va savoir, je ne sais pas ce qui ce passe. Avant même de comprendre que je n'étais pas morte, des pleurs de nouveaux nés prirent place dans l'espace où je fus.

― Madame, si vous m'entendez bouger un doigt.

Ce que je fis sans me faire prier malgré la grande difficulté dut à l'anésthésiant présent dans mon corps.

― Félicitations, vous avez eu un beau garçon de 2 kilos 400.

Mes yeux s'ouvrirent lentement mais sûrement. Je tournais ma tête de droie à gauche. Je voyais une jeune femme portant un magnifique bébé qui pleurait à plein poumon. Je le pointais du doigt, malgré sa beauté.

― C... c'est mon... f...fils ?

Elle hochait la tête de haut en bas en s'approchant de moi, tout en le tenant dans ses mains.

― Dit bonjour à maman, disait l'infirmière.

Son petit nez... Ses grosses joues rondes de nouveaux né. Ses petits membres légèrement grippés... Chaque détail de ce bébé ne me laissait nullement indifférente. Je souriais en le regardant... C'était mon fils.

― Comment souhaitez - vous l'appelez madame ?

Je lui souriais.

― Kenneth. Je veux l'appeler Kenneth.

― Très joli nom, disait-elle, et bien Kenneth va se laver et ensuite on va le placer dans sa belle couveuse près de sa maman.

― Je vous remercie madame.

― C'est bien normal. Disait-elle, souriante.

C'est en ce 17 Septembre 1996, que mon fils, Kenneth était venu au monde et en bonne santé.

...

Les mois passèrent et à la maison, une bouche de plus s'était ajoutée, ce qui ne me dérangeait pas plus que ça car c'était mon fils.

― Ma, Kenneth il peut prendre ma compote ? Disait-elle.

Je lui souriait, légèrement épuisée.

― Oui, il peut. Mais attention, il doit pas en manger beaucoup.

― Pourquoi pas ma' ? Demandait-elle.

― Parce que il a déjà manger, il ne faut pas l'engraisser dès son jeune âge.

Nous rions tous en choeur.
Ma famille s'était agrandi et ce n'était pas plus mal.

― Vous voilà... tous réunis. Notre belle famille. Disait-il.

Nous nous retournons tous sur lui. Il avait un grand sourire radieux et avait ramener quelques sucreries pour les enfants. Il s'approchait de nous et déposait un baiser sur chacun de nos fronts. De quoi attiser le doute.

― Comment se porte ma petite famille chérie ? Disait-il.

Maya et moi nous échangeons un regard des plus douteux. Son comportement nous inquiétait sérieusement.

― On va bien. Disait Maya. Je vais dans ma chambre avec Kenneth ma'.

― O...oui je viens avec vous.

Je me levais pour aller les rejoindre lorsque sa main saissait mon poignet. Mon sang se glaçait.

― Non, je souhaiterais te parler Élise. S'il te plaît. Maya, va dans la chambre avec ton petit frère.

Parler avec Charles... Ceci ne présageait rien de bon...

« Tentation. »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant