XXXV

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Du côté de Maya...


― Nous étions en 1990, tes hurlements faisaient leur entrée dans la maison pour la première fois. Ta jeune mère du nom de Angela venait d'achever ses neufs mois de grossesse avec succès et un beau sourire aux lèvres en compagnie de ton père, prénommé Frank.

― Ils avaient de ses noms. On aurait dit des acteurs.

― Et ils en avaient tout l'air, disait-elle en riant.

...

Flash-back,
dans la peau de Élise...

Mes patrons m'interpellaient en hurlant mon nom. J'abandonnais mes occupations présentes pour les rejoindre à l'entrée. Je les voyais heureux avec une mine rayonnante. Monsieur Frank portait les sacs de voyages de madame Angela, et cette dernière, portait une nouvelle invitée.

― Bonjour Élise. Disait monsieur Frank.

Je m'inclinais rapidement et le saluais à mon tour.

― B... Bonjour monsieur Frank.

― Angela, je vais monter les sacs à l'étage et je vais prendre une douche. Disait-il.

― Monsieur, laissez-moi monter les sacs de madame Angela.

― Non, tu as assez de travail Élise, puis Angela aimerait te présenter quelqu'un. Disait-il en riant.

Je finis donc par acquiescer les ordres de monsieur Frank et me dirigeais vers madame Angela qui m'interpella, toute souriante.

― Viens Élise n'ait pas peur. Disait-elle, allons dans le salon.

Nous nous dirigeons dans le salon. Elle me donna une place où m'asseoir et me regardait avec un grand sourire, toujours en compagnie de ce petit bout de chou adorable, qu'elle avait en main.

― Très chère petite Élise, laisse-moi te présenter la petite princesse de la famille Ngozi. Disait madame Angela, voici Maya.

Ce petit bout de chou était si adorable, que sa bouille en était à croquer. Elle possédait un teint ébène intacte, elle avait un petit nez comme ce bon vieux monsieur Frank et elle avait également hérité de son teint. Elle possédait les mêmes lèvres que madame Angela, cependant elle possédait une particularité exceptionnelle qui la rendait unique.

― Madame Angela, regardez ses yeux.

― Oui, tu as vu ça Élise. Ils sont gris, exactement comme ceux de ma grand-mère. C'est magnifique, tu trouves pas ? Disait-elle.

― C'est magnifique, elle est très belle madame.

― Tu veux la porter ? Disait-elle.

― Non madame, j'ai peur.

― Élise, en tant que sa marraine je te propose de prendre ta fiole entre tes mains histoire de te familiariser avec elle. Disait-elle.

Je ne savais quoi répondre, j'ai exécuter les ordres sans dire un mot de plus. J'étais jeune et pourtant, j'avais acquis l'expérience d'être une mère à un âge précoce.
Plus je la tenais entre mes mains, plus je voyais son sourire s'allonger et ses grands yeux gris s'ouvrirent. Elle était adorable.

― Maya ... coucou toi.

― aghagagagouuuu 'lise! Disait-elle.

― Dit mon nom en entier c'est quoi.

― Élise ! Hurlait madame Angela.

― Mes excuses madame. Pardon.

Maya riait, même à son bas âge l'insolence la berçait.

...

Les années passaient et le Nigéria devenait un pays de plus en plus dangereux et insécurité. La méchanceté avait décuplé par trois, et les mauvais actes ont été multipliés par quinze. Les géniteurs de Maya, étaient victimes de mauvaises de fréquentations et de jalousies provenant de leur entourage. Ils subissaient de nombreuses menaces qui me faisaient froid dans le dos, car madame Angela me faisait des prémonitions assez inquiétantes... Elle craignait pour la vie de sa fille.

― Élise, tu as occupée une place très importante dans notre vie de jeune couple. Tu sais exactement que nos vies sont en danger et j'aimerais que tu fasses en sorte d'épargner notre fille au coeur de ses réglement de comptes.

― Madame Angela...

Elle avait la gorge nouée. Elle se dirigeais vers son matelas et le soulevait afin de me donner un chemise pleine de choses diverses accompagné d'un sac. Mes yeux était grandement ouverts.

― Élise, le jour où Frank et moi-même ne reviendront pas avant vingt-trois heures c'est que nos ennemis nous auront évincés de ce monde. Ils ne s'arrêteront pas à nous, disait-elle, ils viendront ici.

― Madame Angela...

― Élise, je quitterais ce monde sans pouvoir voir grandir ma fille à cause de la jalousie et la méchanceté de ce pays. J'en suis malheureuse. Disait-elle.

― Madame... Dieu vous aidera.

― Dieu nous rendra justice en attendant, Élise si dans les jours à venir vers vingt-deux heures, mon mari et moi ne sommes pas de retour. Ne vous posez aucune questions, prenez vos affaires, celles de ma fille, cette chemise de document et ce sac. Tout est dedans.

J'étais assez sceptique à l'entente de ses instructions, mais ce jour funeste arriva. Un soir, mes deux patrons ne revinrent jamais de leur balade nocturne. Il fallait que je m'en aille en vitesse avec un bébé de deux ans à charge, ma vie devenait extrêmement compliqué. Le pire à venir était la réaction de mon concubin, Charles, avec qui je vis depuis plus de trois ans. Me tuer pour lui serait petit.

Durant notre balade jusqu'à notre nouveau domicile, Maya pleurait. Elle ressentait surement son manque parental. Je la mis sur mon dos et lui disait de bien s'agripper à mon cou en chantant sa chanson favorite, ce qui la berçait.

― Princesse... Tu pourras toujours compter sur moi.

Je pourrais mourir pour cette petite fille... J'ai désormais un enfant à charge qui n'est pas le mien. Comment allait réagir mon cher mari ? Attachons nos ceintures.

...

― Élise, tu te fiches de moi !? Disait-il. Regarde là, elle ne nous ressemble pas. Je n'en veux pas !

― Charles, tu es ignobles ! Elle viens de perdre ses parents.

― C'est moi qui les ait envoyé vers un faux barrage ? Non. Alors si je te dégoûtes tu connais la porte, femme incapable de me donner un garçon. Disait-il, va-t-en de ma vue. Occupe-toi de cet enfant toute seule.

Ce bel homme sur qui j'étais tombé amoureuse me répugnais, me dégoûtais à ce moment là. Je prenais la petite Maya dans mes bras et me dirigeais, avec elle, dans la petite pièce qui me servait de chambre. J'avais un lit, une armoire, une lampe et un miroir, c'était pour moi le strict minimum qu'il me fallait. Je la déposait sur le lit et la recouvrait d'un pagne, elle s'était endormit.

Certes la charge était importante, mais Dieu me le rendra un jour. Je reste confiante. Je saisissais la valise contenant toutes les affaires de Maya et les rangeait dans mon armoire, ainsi que la chemisette de document que j'observais avant de dissimuler celle-ci.

De grandes surprises se trouvaient sur ces papiers, les bienfaits des gens ne pourrissent jamais. Je chuhotais simplement,

― Gloire au Seigneur !

« Tentation. »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant