Chapitre 4

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La chambre est baignée dans de douces lumières mélangeant le rouge, l'orange, le jaune et le rose ... Des couleurs qui donnent un aspect plus chaleureux à la pièce banale. Encore ensommeillée, ma poitrine se soulève lentement et, après quelques secondes, j'ouvre complètement les yeux. Les voix qui se faisaient entendre à l'étage d'en-dessous finirent par me réveiller entièrement. À contre-coeur, je m'assoie au bord du lit et mes pieds se déposent sur le parquet glacé. Un léger frisson parcourt mon corps tout entier et je me décide finalement de me lever.

Ma curiosité piquée au vif, je m'avance à pas de loup vers les escaliers en fermant la porte de ma chambre tout en douceur. Sur la pointe des pieds, je descends les marches une à une en captant petit à petit des bribes de conversation qui demeurent néanmoins assez lointaine. En bas de l'escalier, c'est là que j'aperçois des silhouettes et aussitôt je me colle contre le mur pour ne pas qu'on me voit. C'est seulement à ce moment là que je me rends compte que je suis ridicule, mais au point où j'en suis, je décide de tendre l'oreille.

- Bon sang, c'est quand que tu vas te décider à arrêter tes conneries ! Je serai pas toujours là pour arranger le coup !

Cette voix masculine m'est étrangement familière et je me penche pour essayer de distinguer des visages, pourtant tout ce que je distingue dans le salon sont deux imposantes silhouettes. Les deux personnes crient tout en chuchotant, comme si cela changeait quelque chose.

- Je t'ai rien demandé, crache froidement le second personnage qui se tenait nonchalamment, les mains dans les poches.

- Tu crois vraiment que je vais te laisser détruire notre famille ? répond sur le même ton le premier.

- Alors c'est même pas pour aider ton bon vieux frère que tu fais ça, mais pour ton propre intérêt.

Un rire froid, glacial, qui me donne des frissons, se disperse dans la pièce plongée dans une semi-obscurité. La main contre le mur, je sors légèrement de ma cachette pour mieux observer la scène qui s'offrait à moi.

- Tu sais très bien que c'est faux Asher.

Asher ... Alors les deux personnages ne sont autre que les deux frères Henderson, alias mon futur mari et mon futur demi-frère. Je tressaille une fois de plus.

- Et on sait l'un comme l'autre que c'est juste pour tes affaires que tu t'inquiètes. Le problème ? C'est que je ne changerai pas pour tes beaux yeux, Brandon.

- Ce n'est pas pour moi que tu devrais le faire, dit plus calmement ce dernier, mais bien pour toi. Si tu continues comme ça, tu finiras seul et il n'y aura plus personne pour arranger tes conneries.

Un lourd silence s'installe après ça dans le salon et mes jambes s'engourdissent tandis que je me trouve dans une position peu confortable. Pour changer de pieds, je fais un pas mais dans l'obscurité, je loupe la marche d'en-dessous et trébuche. Je manque de m'échouer lamentablement sur le sol mais je me rattrape de justesse à la rambarde. Cependant c'était trop tard, l'attention était à présent centrée sur moi.
Voyant qu'ils ne disaient aucun mot, se contentant de me regarder fixement, je lâche d'une toute petite voix :

- Désolé ...

Brandon s'avance vers une lampe non loin d'eux et l'allume. La douce lumière éclaire la pièce alors que la nuit tombe à l'extérieur. Je distingue bien mieux les deux personnages à quelques mètres de moi. Il faut l'avouer, les deux frères Henderson sont plutôt agréable à regarder. En les détaillant, je remarque leur ressemblances comme par exemple leurs yeux bleus qu'ils tiennent de leur père et aussi la même carrure imposante. Brandon a quant à lui des cheveux bruns clairs coiffés impeccablement en arrière, porte un costard sombre qui lui va à la perfection et met en valeur sa carrure. Asher est l'opposé tout en étant exactement le même. Il est légèrement plus grand et le torse à peine plus fin que son frère. Cette partie de son corps d'apollon est cachée sous un T-shirt noir et une veste en cuir de la même couleur. Ses cheveux de jais, comme ceux de sa mère, sont légèrement plus court sur les côtés et des mèches tombent négligemment sur son front.

- Maia ? Qu'est-ce que tu fais là ? me demande doucement Brandon en m'offrant un regard rassurant, dénué de toutes traces d'animosité alors que j'épiai leur conversation.

- Je me suis endormie et quand je me suis réveillée, j'avais faim donc j'ai pensé que je pouvais trouver quelqu'un ...

Ma voix n'est qu'un murmure et je joue, mal à l'aise, avec le bracelet en argent se trouvant à mon poignet. Je sens le regard brûlant d'Asher sur moi qui semble m'analyser et je suis d'autant plus mal à l'aise lorsque mes yeux croisent les siens. Pendant un instant, je m'égare et mes jambes se font molles mais je me reprends rapidement, tout comme lui.

- Moi aussi, j'ai un petit creux. Tu manges avec nous Asher ? tente Brandon, le regard vide, son sourire disparu.

- J'ai pas faim, lâche le frère ténébreux en jetant un regard noir à son voisin. Je vais me coucher.

Sans demander son reste, il s'en va et, en passant à côté de moi, son épaule me frôle si bien que je vacille légèrement tandis que son odeur emplie mes sens. Agacée par son comportement, je le regarde gravir les escaliers et peu de temps après, une porte claque.
Je me tourne à nouveau vers Brandon où je vois quelques instants une lueur de tristesse dans son regard.

- Alors, tu veux manger quoi ? me demande-t-il en m'adressant un sourire fatigué.

FrénésieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant