Chapitre 29

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Les jours défilent à une vitesse folle sans que je ne m'en rende compte vraiment. Après avoir passé un mois à ne rien faire, j'ai passé les trente jours suivants à m'entrainer d'arrache pieds pour regagner ma force et mon agilité d'avant l'accident. Bon, il faut l'avouer, ce n'est qu'un prétexte pour massacrer une dizaine de sac. J'ai besoin de m'acharner sur quelque chose pour rester calme, trouver un semblant d'équilibre. Depuis un moment, la colère, la tristesse, la déception et un amour non rassasié forment un cocktail explosif en moi. Asher est parti sans donner de nouvelles, d'un coup. Des jours à s'occuper de moi, puis l'instant suivant il a disparu comme si il n'avait jamais exister. Oui, c'est comme si il n'avait jamais existé. Personne n'en parle à la maison sachant que c'est un sujet sensible.

Le seul endroit qui me montre qu'il a vécu ici, qu'il n'est pas le fruit de mon imagination, c'est ça chambre où je me réfugie dans mes moments les plus sombres. Je me remémore alors notre rencontre explosive sur la plage, nos altercations tantôt violentes tantôt tranquilles, nos regards suffisant pour se comprendre l'un et l'autre, notre entrainement, la soirée ... Mais aussi les journées à l'hôpital.

~~~

- Donne moi cette part de gâteau ! je lui hurle, allongée sur le lit.

- Il est à moi, me lance-t-il le sourire aux lèvres en avalant sa première bouchée.

- Monstre, c'est moi la blessée, je me plains avant de balancer sur lui mon oreiller qu'il esquive sans peine.

- Blessée récalcitrante et désagréable qui mange assez en foutant que dalle, me corrige-t-il en demeurant dans un coin de la pièce, méfiant.

- Blessée des plus sympathiques lorsqu'on lui donne son bout de gâteau ! T'as vu la gueule du plat ? C'est le seul truc vraiment mangeable !

- Trop tard, me lance-t-il avant d'enfouir la dernière bouchée d'une traite et de l'avaler avec quelques difficultés.

- Je te hais, je lui lance en lui tournant le dos, au bord du lit.

Dans la pièce, j'entends des pas qui se font de plus en plus proche mais je reste de dos en adoptant une mine boudeuse. Le matelas s'abaisse et des bras viennent m'entourer puis me serrer contre un torse chaud et musclé. Je rêve de m'y coller d'avantage et de rester ainsi toute ma vie mais je suis plus forte que ça !

- Dégage, je lui lance en me tortillant pour me défaire de son emprise.

Il fait tout le contraire et referme sa prise autour de moi pour mon plus grand bonheur. Dans mon cou vient se déposer le souffle chaud d'Asher et la sensation n'a rien de désagréable, bien au contraire.

- Allez ma belle, fais pas la gueule, dit-il d'une voix rauque dans le creux de mon cou.

- Dégage, je répète d'une voix moins assurée.

Cet enfoiré prend conscience de l'impact qu'il a sur moi et reste silencieux quelques instants, toujours collé à moi.

- Donc tu fais vraiment la gueule pour un gâteau ? demande-t-il.

Je sens son sourire malicieux, il se fout de ma gueule.

- On ne rigole pas avec les gâteaux, je lui lance d'une voix grave.

Je trouve aussi la situation ridicule mais je compte bien encore faire la gueule pour le garder près de moi.

FrénésieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant