Chapitre 18

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- Maia ?

La porte s'entrebâille dans l'obscurité de la pièce tandis qu'une faible lumière tente de s'y introduire. Une tête timide passe à travers et jette un coup d'oeil à l'intérieur.

- Sortez, je lance froidement tout en reniflant pour la énième fois, sous les couvertures.

Je remonte ces dernières jusqu'à mon visage pour me cacher des rares rayons lumineux. Je suis bien trop malheureuse pour accepter de voir la moindre lueur. Pathétique, voilà ce que je suis. Je suis pathétique comme jamais auparavant quelqu'un a été pathétique.

- Maia, qu'est-ce qui se passe ? insiste cette voix grave.

En l'entendant refermer la porte derrière lui, je me redresse péniblement pour regarder la silhouette s'avancer dans la pièce. Les stores entrouverts me permettent de distinguer son importante musculature. Comme toujours, Brandon Henderson est vêtue d'une chemise claire dont les manches sont retroussées. Le bas sort négligemment de son pantalon, visiblement il allait se coucher.

- Tu m'as entendu ? Désolée, je vais faire moins fort, je grommelle tout en roulant des yeux.

Un maigre sourire apparait sur le coin de ses lèvres tandis qu'il s'approche du lit avant de s'asseoir en face de moi.

- Quoi ? Tu m'en veux encore ? demande-t-il avant d'incliner légèrement la tête sur le côté, le regard doux.

Tu détestes les Henderson Maia, tu détestes les Henderson !
Je tente de me le rappeler, de retrouver la détermination que j'avais encore il y a quelques minutes, mais devant ce regard, son regard, je ne peux que rendre les armes ... Il m'a désarmé en quelques secondes, il a mis à découvert la fille triste et seule que je suis. J'ai besoin de quelqu'un, et il me regarde de cette manière, me parle de cette manière, à la manière d'un homme qui aime.

- Va t'en ... je lâche dans un soupire, épuisée.

- Maia, je suis sincèrement désolée. C'était complètement déplacé ce que j'ai dit, tu ne mérites aucune de mes paroles. Et c'est vrai, je n'ai pas beaucoup été là pour toi alors que je suis ton fiancé. Au restaurant, j'ai été sincère. Tu me plais Maia Davis, et je suis ravie d'être obligé de finir ma vie avec toi. La soirée avec toi était géniale, et j'espère qu'il y en aura d'autres.

- Brandon ...

- Non, laisse moi finir.

Il prend une profonde inspiration, m'observant attentivement, et tandis que je n'insiste pas plus, se permet de poursuivre.

- Vraiment Maia, tu es une fille fantastique comme je n'en ai jamais vu auparavant. Tu es drôle, pleine d'humour, casse-cou et déterminée, une fille avec une force et une sensibilité incroyable. Tu es en plus de ça magnifique. Je suis loin d'être un mec parfait comme tu me l'as dit à notre premier rendez-vous, et tu as vu un de mes plus grands défauts la dernière fois. Tu es la première à me remettre en place de cette manière. Tu es celle qui me fait Maia Davis, alors je t'en prie, pardonne moi ...

Sa voix devient encore plus grave dans ces derniers mots, légèrement tremblante. Sans m'en rendre compte, une nouvelle larme s'écoule le long de ma joue.

- Je suis désolé, je ne voulais pas ... commence-t-il en remarquant la larme.

- Tais-toi Brandon, juste tais toi.

Sans plus attendre, je glisse mon corps contre le sien et pose fougueusement mes lèvres sur les siennes. Au début, sous l'effet de la surprise, il reste de marbre jusqu'à ce que je sente sa main se déposer sur ma hanche. Ses lèvres commencent à mouver contre les miennes qui ne demandent que ça après une journée pareille. Il m'a offert tout ce que j'avais besoin, m'a dit tout ce qu'il fallait. J'ai besoin de ça, besoin de lui.

Sa langue se fait pressante et demande accès à ma bouche, demande que je lui accepte rapidement. Nos deux corps se pressent l'un contre l'autre avec avidité, demandant toujours plus de contact. Nos mains s'aventurent sur le corps de l'autre afin d'apprendre à le connaitre de toutes les manières. L'air me devient superficielle, ce n'est que de ça, de lui dont j'ai besoin.

Nos baisers sont demandeurs de plus, nos caresses pleines de chaleur, notre étreinte nous permet de nous extraire de ce monde quelques instants.

Durant un court instant, je recule, haletante. Nos regards se croisent et j'observe rapidement son visage ainsi que chacun de ses traits. Et là je pense à lui, malgré tout, je pense à lui et je m'imagine dans ses bras à lui.

À nouveau, je me penche en avant pour déposer, en douceur cette fois, mes lèvres sur les siennes. Tandis que son pouce fait de lent va et vient sur ma cuisse, je dépose ma main sur sa joue et affiche un triste sourire.

- Je suis désolée Brandon, je ne peux pas.

Il fronce les sourcils tout en déviant son regard vers le bas pendant un court instant avant de replonger ses yeux azurs dans les miens. Il sourit à son tour, puis propose doucement :

- Alors dormons simplement, ok ?

J'hoche lentement de la tête et le regarde se glisser sous les draps après avoir enlevé sa chemise et son pantalon. Timidement, je l'imite et m'empresse de cacher mon corps à moitié nu de mes petits bras. Il me regarde tendrement, une étincelle moqueuse dans le regard, avant de se glisser sous les draps, chose que je m'empresse de faire à mon tour.

En me glissant au coin du lit, je tente de mettre le maximum de distance entre son corps à moitié nu et mon corps à moitié nu, seulement il ne semble pas le comprendre parce qu'il franchit les quelques centimètres que j'avais installé et colle son torse chaud contre mon dos, puis m'encercle de ses bras.
Bien trop fatigué pour opposer la moindre résistance, je le laisse faire, me détends, et sombre sans plus attendre dans un sommeil profond et bien mérité.

FrénésieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant