- Aie, ma tête ... je gémis tandis qu'un bruit vient agresser mes oreilles.
Ce terrible mal de crâne, accompagné de nausées, me fait regretter le nombre incalculable de verres que j'ai bu hier soir. Allongée de tout mon long sur le lit, je sens une chose remuer à côté de moi.
- Tais toi, gémit cette même chose en me bousculant presque hors du lit.
Je lui donne un coup de coude avant de me redresser lentement, les mains sur mon visage pour protéger mes yeux des quelques rayons de soleil passant à travers les rideaux.
- Vous avez des sales mines.
Merde. Aussitôt j'ouvre grand les yeux et les tourne vers la porte de ma chambre avec un air horrifié.
- Brandon ... T'es déjà rentré ?
À côté de moi apparait la tête de Jade qui avait bien voulu sortir de son cocon. D'un air surpris, elle observe son frangin avant de reposer son regard sur ma personne avec un « Démerde toi » silencieux. Puis elle s'engouffre à nouveau sous la couette. Je soupire lourdement en voyant que cette fille est une véritable amie.
- Vous pouvez pas la fermer ! bougonne une voix masculine, de l'autre côté, provenant néanmoins cette fois du sol.
Mes yeux se posent sur la silhouette de Nathan se trouvant sur mon parquet, un petit coussin sous la tête et une serviette en temps que couverture. À cette vue, je ne peux que ricaner ce qui fait que je reçois un regard noir et ensommeillé de mon ami.
L'amusement est de courte durée et je me tourne à nouveau vers le nouveau venu. Je ne parviens pas, malgré mes efforts, à distinguer si il est énervé par ce spectacle ou au contraire amusé.
Vêtue encore de ma robe de hier soir, je choisis sur une chaise une robe de chambre en soie et m'avance hors de la pièce. Brandon, toujours impassible, se décale pour me laisser sortir et fermer la porte derrière moi.
- Tu m'expliques ce que fait cet homme avec ma soeur dans ta chambre ? commence-t-il avec un ton grave.
Surprise par cette soudaine froideur, avec une gueule de bois du tonnerre pour empirer la situation, je fronce les sourcils.
- Nathan est un ami. Il est sorti avec nous hier et on n'allait pas le laisser rentrer chez lui dans un état pareil.
- Mais il a conduit jusqu'à chez nous.
Je ferme les yeux en posant une main sur mon front pour tenter de me rappeler un maximum de cette fin de soirée.
- Non, on a pris un taxi. Enfin je crois, je marmonne.
- Et c'était en quel honneur cette soirée ? poursuit-il sur le même ton, plus distant que jamais.
- Bon sang, c'est quoi ton problème ? je demande en élevant un peu la voix.
- Mon problème ? C'est que lorsque je rentre de voyage, je retrouve ma future femme complètement bourrée, avec ma soeur dans le même état et en plus de ça, en compagnie d'un autre homme.
À ses paroles, je tressaille. Elles tranchent l'air avec toute la froideur possible avant de m'anéantir. Je l'ai rarement vu aussi froid et dur.
- Tu te rends compte qu'on va se marier ? Et c'est comme ça que tu passes tes soirées quand je suis pas là ? Ils vont penser quoi les autres de notre couple ? Tu vas devenir une femme mariée Maia, il faut que tu t'en rendes compte ! Tu ne peux plus continuer tes conneries et t'habiller comme une prostituée !
Il avait à son tour élevé la voix et, sans bouger le petit doigt, m'avait mis une gifle monumentale qui a achevé de me réveiller.
- Tu te prends pour qui pour me parler comme ça ? je commence de vive voix en le menaçant du doigt, complètement enragée par ses paroles venimeuses. Oui, je suis sortie une soirée pour m'amuser car, si tu t'en aies pas encore rendu compte, certes je vais devenir ta femme mais en attendant j'ai passé plus de temps avec cette maison, seule, qu'avec toi ! Je m'en contre-balance de ce que vont penser les rares personnes qui m'ont vu, parce que je me suis vraiment amusée ! Et ce n'est pas grâce à toi ! Tu reviens après plusieurs jours et tout ce que tu trouves à faire c'est de me faire la morale ? Je ne suis pas une gamine Brandon que tu peux engueuler mais bien ta future femme, que tu le veuilles ou non. On n'a pas pu se choisir l'un et l'autre, mais c'est pas pour autant que je vais devenir la femme parfaite pour monsieur. Je suis comme je suis, que ça te plaise ou non. Je vais pas arrêter de vivre pour ta petite personne. Me marier n'était pas mon choix, alors on ne va pas en plus de ça gâcher mes derniers plaisirs. Si tu es tellement sûr de ne pas pouvoir accepter ça, va en parler à tes parents qu'on y mette fin directement.
Sur ces derniers mots, je range mon doigt menaçant, passe une main dans mes cheveux pour reprendre contenance, referme la robe de chambre sur mon corps frêle et m'éloigne à grandes enjambées. Je descends les escaliers à pas rapide en le laissant planter devant la porte de ma chambre, puis me réfugie sur la terrasse et m'assoie au bord d'un des transats tout en profitant de la vue que m'offre cette maison.
Je distingue la mer bleue et un grand morceau de Los Angeles. Cette maison en hauteur, dans un quartier huppé des environs, nous offre vraiment une vue magnifique qui m'aiderait presque à oublier l'idiot à qui elle appartient.
VOUS LISEZ
Frénésie
RomanceLa frénésie ... Elle peut se présenter comme un simple enthousiasme très vif qu'on ressent à la fin d'un spectacle émouvant. Elle peut être un état d'exaltation violente, d'égarement, menant aux pires excès. Et il y a pour finir ce qu'on peut désign...