Chapitre 20

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J'ai rêvé, ce n'était qu'un rêve. Des tonnes de personnes ont les yeux bleus après tout ! Mais pas comme les siens, les leurs plutôt ...
Je psycothe simplement. Brandon est un homme d'affaires, tout comme son père et le mien, rien de plus. Et quant à Asher ... Je ne peux pas l'imaginer, je ne veux pas l'imaginer. C'est un homme est spécial, certes, mais il n'est pas dans un gang. Asher ne tue pas les gens.

Pour tenter d'oublier cette stupide émission qui doit sûrement exagérer les faits pour placer le public dans une panique constante, leur rapportant ainsi plus de spectateurs, j'appelle mon ami Nathan.
À l'autre bout du fil, la sonnerie sonne plusieurs fois avant qu'une voix ensommeillée ne décroche.

- Âllo ?

- Nathan ? Ça va ? je lâche d'une voix douce tout en triturant une mèche de mes cheveux châtains.

- Il faut vraiment que tu perdes l'habitude de m'appeler le matin Maia, marmonne-t-il tout bas.

- Pourquoi tu chuchotes ?

Un sourire en coin se dessine sur mes lèvres tandis que j'imagine bien assez la tête de mon ami, chez lui, tandis que le silence s'installe sur la ligne.

- Tu le sais très bien visiblement, déclare-t-il d'une voix bougonne, faisant sûrement allusion à mon gloussement.

- Je la connais ? je lui demande, curieuse.

- Non ... Je vais te laisser.

Je soupire après lui avoir souhaité de passer un bon moment, ce qui a été suivi d'un soufflement agacé, et d'avoir raccroché. Du coin de l'oeil, je regarde à ma droite la place vide qui se refroidit de plus en plus. Je me sens vraiment seule.

~~~

J'ai passé la journée à lire, à nager et à regarder la télé en essayant de ne pas penser une seule seconde à cette stupide émission. De toute façon, j'ai toujours eu la tendance à m'imaginer le pire pour la chose la plus futile qui existe. Ça doit être pareil dans ce cas là.

Malgré tout mes efforts, je me suis ennuyé comme jamais et c'est seulement lorsque j'ai reçu un message de Brandon m'invitant à dîner que ma journée s'est illuminé un peu. Il m'a prévenu qu'il venait me chercher à la maison mais, étant donné que je m'ennuyais comme un chat mort (l'expression est nulle, je vous l'accorde), j'ai décidé de sauter dans une des voitures de mon chère fiancé pour le rejoindre à son travail. Lorsqu'on s'est baladé un soir, il me l'a montré quand nous sommes passés devant. Je crois me souvenir du chemin.

En effet, sans trop de difficultés, j'arrive devant l'immense bâtiment dans une extrême bonne humeur. Je gare la voiture de sport sur le parking avant d'en sortir, le sourire bloqué sur mes lèvres rouges pour l'occasion, et m'avance vers l'entrée tout en lissant le bas de ma robe noire, près du corps.

Même perchée sur mes talons, je me sens minuscule face à l'énorme building qui se trouve en face de moi et c'est encore pire à l'intérieur. En face de l'entrée, une femme s'y trouve accompagnée de plusieurs autres dont chacune pourraient être des filles d'Aphrodite. Je les aime pas. Je m'avance quand même et me poste devant la première qui daigne quitter l'écran du regard pour me dévisager avec un sourire hypocrite.

- Que puis-je faire pour vous ? me demande-t-elle d'une voix fluette.

- Je viens voir Brandon Henderson.

Elle fronce les sourcils et me dévisage, l'air méfiant.

- Je suis Maia Davis, sa fiancée, j'annonce tout en plaçant ma main devant son nez, agacée de devoir me justifier.

Ses yeux s'écarquillent quelques instants avant qu'elle ne retrouve son sérieux. Il lui faut encore un peu de temps avant d'hocher de la tête et de m'indiquer l'étage où se trouve son bureau.

Tout à coup, je suis bien plus nerveuse lorsque j'entre dans l'ascenseur. Tout ça me parait une moins bonne idée que lorsque je suis partie de la maison. J'aurais du attendre tranquillement le retour de Brandon. Ça doit être la faute à cette stupide émission qui m'a retourné sans raison.

Malheureusement je ne peux plus faire marche arrière. Je m'apprêtai à appuyer sur la touche pour descendre lorsque les portes s'ouvrent. Une fois une grande goulée d'air avalée, je prends mon courage à deux mains et vire à droite comme on me l'a indiqué un peu plus tôt. Des bruits louches se font entendre de l'autre côté et mon coeur se serre. Alors que je ne m'intéresse jamais à lui d'habitude, je me mets à prier tandis que j'ouvre machinalement la porte du bureau. Je reste sur le seuil, mon coeur ayant arrêté de battre, tandis que la porte continue son chemin toute seule et s'ouvre entièrement.

- Maia ? s'étonne Brandon tout en remettant rapidement son pantalon et reboutonne sa chemise.

Je ne jette aucun coup d'oeil à la fille, rien que d'avoir aperçu son string rouge me dégoute alors je ne souhaite même pas apercevoir une autre partie de son anatomie, même son visage. Si elle est jolie comme celles d'en bas, je ne m'en remettrais pas.

- Je devais te prendre à la maison ! insiste-t-il, presque énervé que je l'ai dérangé en pleine "réunion".

- Tu te fous de moi là ? je m'exclame en lui le foudroyant du regard. Alors c'est ça ce que tu fais pendant tes journées quand moi je t'attends à la maison ?!

Il semble enfin se rendre compte de la situation et des problèmes qui vont s'en suivre. La surprise et l'inquiétude se mêlent et se forment sur son visage. Je n'attends pas plus longtemps dans cette pièce et sors à grandes enjambées sous le regard étonné de ses collègues, attirés par les cris. J'entends ses pas derrière moi jusqu'à ce que sa main attrape mon poignet. Il me retourne vivement face à lui pendant que je me débats.

- Lâche moi Brandon ! je m'écris et face à mon regard, il se résigne.

Une fois libérée, je m'empresse de faire un pas en arrière pour placer un maximum de distance entre nous deux. Je ne peux plus respirer le même air que lui.

- Maia ... Arrête tes gamineries ...

- Mes gamineries ?! je m'exclame en manquant de m'étouffer.

- Tu croyais quoi ? On se connait pas et tu ne satisfaits pas tout mes besoins. Je suis un homme Maia. Quand une femme me propose, je ne refuse pas. J'ai été patient, mais je ne vais pas t'attendre toute ma vie. Et fais moi croire que tu ne couches pas avec ton pote là !

Je ne réplique pas tout de suite et enlève la bague maudite de mon doigt avant de lui lancer dessus.

- Ne t'inquiètes pas Brandon, je commence d'un ton grave, tu n'auras plus à m'attendre. Moi non plus.

Sur ça, je tourne les talons en retenant le plus possible le flot de larmes qui menacent de couler le long de mes joues. Pas devant lui, pas devant lui, pas devant lui !
Il tente de rajouter quelque chose, sûrement de sortir une de ses nouvelles excuses pourries, mais les portes de l'ascenseur se referment avant et il doit affronter seul les regards de ses collègues.

FrénésieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant