Chapitre 8

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Los Angeles a beau être une ville magnifique avec son soleil quasi-permanent, ses plages de rêve et cette ambiance mondaine, elle reste non pas moins une ville où je vais vivre avec un homme que je n'aime pas, forcée par mes parents, probablement jusqu'à la fin de mes jours. Être en terrain inconnu est quelque chose que j'ai du mal à supporter. J'ai toujours eu le besoin de savoir quoi faire, où aller, car je déteste demander de l'aide, paraitre faible. Aussi stupide soit-il, c'est bel et bien comme ça avec Maia Davis et maintenant que j'ai rencontré mon fantastique beau-frère, je souhaite par dessus tout retourner à New-York pour m'endormir dans l'hôtel transformé en maison principale des Davis. Maison certes bien trop grande à mon goût mais c'est là où j'ai passé une grande partie de mon enfance et, en plus de ça, ce n'est pas celle de la famille de mon mariage forcé.

Une fois rentrée de ma balade qui a assez mal fini, je suis restée dehors après avoir donné une vague explication à Charles et Christine. Pour eux, j'étais fatiguée et j'ai demandé à Jade de rentrer, seulement elle a rencontré entre temps des amis à elle et je lui ai dit que ce n'était pas nécessaire de rentrer avec moi. Après ça, je me suis empressée d'aller dans la piscine pour me baigner et commencer à faire des longueurs afin de me changer les idées, oublier Asher Henderson, lui et son regard déroutant, envoutant, enivrant ... Bon dieu, je le hais ! Lui et son air désinvolte ! Il est mesquin, provocateur, insupportable et diablement beau pour mon plus grand malheur !

Mes allés retours ne suffisent pas à me le sortir de la tête. Soit je repense à sa musculature divine et à son regard surnaturel, soit je repense à ses propos déplacés qui ont le don de me mettre hors de moi.

- Maia ?

Je me tourne vers la voix et découvre devant moi, au bord de la piscine, Brandon, les bras croisés sur sa poitrine. Tout en le regardant, je sors de l'eau lentement pendant qu'il me dévisage et attrape la serviette posée un transat, puis commence à sécher mes cheveux à l'aide de cette dernière. Quant à lui, il demeure silencieux et semble me détailler de la tête au pieds. Une réplique cinglante à ce sujet a tenté de sortir de ma bouche mais je décide de la garder pour moi, me disant que cela n'en valait pas la peine.

- Oui ? je lâche finalement, agacée par son regard insistant.

Il secoue rapidement de la tête avant de m'observer mais cette fois pas comme son prochain déjeuner.

- La balade était bien ? demande-t-il en faisant quelques pas en avant après avoir balayé les horizons du regard, toujours dans son costume où il doit étouffer avec cette chaleur.

- Pas mal. Et toi, tu ne travailles pas ? De ce que j'ai compris, tu passes beaucoup de temps à ton bureau.

Pendant un moment, il semble m'étudier sûrement pour savoir si c'était une bonne ou une mauvaise chose. Moi-même je ne saurais pas quoi répondre à cette question. D'un côté, je ne peux pas apprendre à le connaitre et à l'avenir, je deviendrais une femme au foyer désespérément seule qui attend chaque soir son mari en espérant qu'il ne la trompe pas avec sa stagiaire. Cette possibilité me répugne au plus haut point. Finir comme ça serait la pire des choses. D'un autre côté, je suis au moins tranquille, pouvant profiter du peu de liberté qu'il me reste.

- J'ai pris mon après-midi. Je me suis dit que ça serait pas mal de te montrer la ville à ma manière. De ce que j'ai compris, vous n'avez pas vu grand chose, m'explique-t-il avec un fin sourire.

Au début, je demeure hésitante en l'observant longuement avant de lui offrir à mon tour un sourire. L'attention est gentille et tôt ou tard, nous serions obligés de passer un peu de temps ensemble.

- Tu me proposes un rendez-vous ? je lui demande avec un air amusé.

Il se gratte l'arrière de la nuque faisant ainsi ressortir sa musculature qu'on identifie clairement même sous son costume. Brandon semble pris entre l'amusement et le malaise.

- Je crois bien que oui, même si les gens normaux le font avant de demander à quelqu'un de l'épouser.

Je ris de bon coeur, lui avec moi. Peu à peu, l'ambiance se détend et l'air est plus respirable. Le voir sourire, mais surtout rire, le rend plus humain, plus accessible que l'homme d'affaires obligé d'épouser la femme que ses parents ont choisi. Et je suis ravie de le découvrir sous sa véritable forme.

- Tu comptes passer la soirée en costume ? je glousse. Tu ne meurs pas de chaud comme ça ?

- On s'y habitue, répond-t-il en me faisant un clin d'oeil qui me fait sourire d'avantage. Mais non, je te rassure, tu n'auras pas à te promener à côté de moi dans cette tenue.

Il ricane à nouveau avant de me regarder, le sourire au coin des lèvres. Je sens mes joues se chauffer doucement.

- Ce n'est pas que j'ai un problème avec les hommes en costume ...

- Ne t'inquiètes pas, c'est bon.

J'aime le doux sourire qu'il m'adresse, un sourire avec aucune arrières pensées, un sourire sans promesse, un simple sourire bienfaisant pour me mettre à l'aise.

- Bien, prépare toi ! Je te cherche à 18:00, m'indique-t-il avant de s'éloigner, les mains dans les poches.

Je le regarde s'éloigner, les sourcils froncés. Ai-je bien fait d'accepter cette soirée ? Quand j'y repense, je trouve ça plutôt une mauvaise idée. Seulement maintenant c'est trop tard, alors j'ai juste à espérer passer un moment plutôt agréable.

FrénésieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant