Chapitre 32

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La main à l'arrière de ma tête, j'entends les cris paniqués de Maria alors qu'elle tentait d'arrêter l'hémorragie. Sonnée par le choc, je ne distingue que des masses sombres dansant devant mes yeux ainsi que des cris lointains. Il me semble que tout s'est calmé brusquement mais je peux sentir leur regard sur ma personne. Je tente de bouger mais Maria m'en empêche.

- Arrête, tu vas te faire encore plus mal, me conseille-t-elle vivement.

Je cligne de nombreuses fois des yeux en essayant vainement de retrouver un esprit plus clair. Tout est en vrac et ma tête me lance terriblement.

- Maia, je suis désolé ... me murmure une voix grave à mes côtés.

- Dégage Tyler ou je te jure que je te tue.

La voix du dernier est comme un élément déclencheur et je tente de me relever à nouveau, cette fois plus vite, mais on me bloque encore une fois.

- C'est bon ma belle, je suis là.

Cette fois, elle est douce et reposante. Elle me berce et m'apaise, me faisant presque oublier la douleur martelante à l'arrière de mon crâne. Les yeux à moitié fermé, je lutte contre le sommeil comme ne cesse de me demander mon amie. Mon corps se soulève tout à coup du sol et une douce chaleur vient m'encercler jusqu'à me déposer sur quelque chose de moelleux. Peu à peu, j'arrive à retrouver mes esprits mais la douleur se fait encore plus importante. Un gémissement plaintif s'échappe de mes lèvres et j'entends un grondement à mes côtés.

- Je vais le tuer ...

- Tu vas rien faire du tout, rétorque Maria à côté de moi d'une voix assurée. Elle t'en voudrait et tu le sais.

Une seconde fois, Asher marmonne quelque chose d'inaudible et j'imagine bien malgré ma vision floue la tête qu'il doit faire, les traits tirés et la mâchoire serrée. À l'aveuglette, je cherche sa main et la serre à l'aide du peu de force que je commence à retrouver. Le silence se fait autour de moi et je sens le doigt d'Asher faire des caresses circulaires sur le dos de ma main comme lorsqu'on était à l'hôpital et que je n'arrivais pas à dormir, ce qui m'apaise à chaque fois.

- On doit l'emmener à l'hôpital, propose d'ailleurs Fred en arrivant à leur hauteur.

Ma vision devient plus claire chaque minute qui passe et, au bout d'un temps d'adaptation, je parviens à distinguer les quatre silhouettes autour de moi. Juste à côté de moi s'est accroupi Asher, Maria se tient debout avec Fred à sa droite et Dave se trouve contre la rambarde. Ils m'avaient installé sur un canapé à l'étage.

- Pas l'hôpital, je marmonne.

- Soit pas ridicule, me réprimande Maria avec son regard sévère.

- Et toi me regarde pas comme ça, je vais bien, je rétorque.

Tant bien que mal, et avec l'aide d'Asher, je me rassoie au bord du canapé pour démontrer mes propos. Aucun ne semble convaincu mais ils n'ont pas le choix après tout.

- Je saigne déjà moins, j'insiste en posant une main à l'arrière de ma tête. Une douche et on verra plus rien.

- T'étais sur le point de t'évanouir, insiste encore Maria, soutenue par Fred.

Mon regard dévie vers Asher, ce dernier demeurait silencieux. Il cesse tout à coup ses caresses et se redresse sans m'accorder la moindre attention. Mes sourcils se froncent et mes yeux s'arrêtent sur Dave. Ce dernier semble soucieux, inquiet, ce qui me perturbe d'avantage. Depuis le début de la soirée, il est étrange mais une fois de plus je n'y prête pas plus attention que ça.

- Je vais bien ! je m'exclame alors que Maria et Fred me dévisagent longuement.

Ils n'en croient pas un mot et ils ont raison dans un sens.

FrénésieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant