7 La comtesse conteste

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J'arrive dans la salle à manger en traînant des pieds. Bard se tourne de temps en temps pour voir si je le suis, comme si il avait peur que je m'enfuie. A chaque fois qu'il se retourne, je lui lance un regard noir.

La salle à manger est gigantesque pour ce que c'est. Au centre, il y a une table qui n'en finit pas. Elle est recouverte d'une nappe blanche. Le majordome me sourit et le gosse a l'air d'être impatient.

-La prochaine fois, je ne vous attend pas.
-À parce que je me suis fais désirée ? Ne t'inquiètes pas gamin, je vais rentrer chez moi.
-Arrêtez de m'appeler ainsi ! Mon nom est Ciel.

Je prends plaisir à le faire sortir de ses gonds. Un noble qui s'énerve comme ça, c'est amusant. Il regarde ma tenue.

-J'ai pourtant demandé à May Linn de vous habiller.

La bonne a l'air gênée. Elle ouvre sa bouche pour répondre mais je me lance plus vite qu'elle.

-Je n'ai pas envie de mettre cette robe.
-Sebastian n'a qu'a vous en acheter d'autres.
-Je veux dire, c'est je n'ai pas envie de mettre les robes de votre époque.

Le comte me lance un regard noir. C'est vrai que les autres domestiques ne sont au courant de rien. Ciel fait un signe au majordome qui se penche vers lui. Il lui chuchote quelque chose que je n'entends pas. Sebastian sourit.

-May Linn, sers le vin à notre invitée.
-Vous...Vous êtes sûr ?
-Oui.

Elle s'approche de moi, toute tremblante. Je ne sais pas pourquoi mais je le sens mal ce coup. Elle verse le vin mais... Carrément à côté de mon verre. Le rouge s'étale sur min jean et mon débardeur blanc. Je sens maintenant l'alcool à plein nez.

-Je... Suis desoléeeeeeee !!!!!!
-Oh navré, le temps que je lave vos vêtements, il sera l'heure de la réception. Autant mettre la robe.

Ce majordome, je vais le tuer ! Ciel sourit. Lui aussi je vais le tuer.

-Vous êtes quoi ? Une sorte de sorcier qui contrôle les gens ?!
-Non Mademoiselle, je ne suis juste qu'un diable de majordome. May Linn, peux-tu l'emmener se laver ?
-Oui !

Je finis rapidement mon repas avant de la suivre encore dans une autre pièce.

La salle de bain est magnifique. Elle est spacieuse, ça change de mes 4 mètres carrés dans mon appartement. Je me déshabille sous les yeux de la servante. Elle me fait couler un bain. Je plonge dedans. Elle prend une éponge et me frotte le dos.

-Votre invité de tout à l'heure...
-Monsieur Green ?
-Peut-être... Il vient à quelle heure ?
-À 18h00.

Ça veut dire que je vais passer un peu moins de 3 heures dans cette saloperie de robe. J'en suis sûre, le majordome a fait exprès de donner cet ordre stupide.

-Dites moi.
-Oui ?
-Un corset, ça fait mal ?
-Je ne sais pas. Je n'en met jamais.
-Alors pourquoi je dois en mettre ?!

Elle rigole. Je n'ai pourtant rien dit de drôle.

-C'est seulement les nobles qui en mettent. Nous les servantes ou même les autres femmes ne mettons rien.
-Mais ça doit faire mal !
-Généralement, les poitrines des femmes ne sont pas développées. C'est vous qui avez reçu un don de mère nature.

Je vois... Enfin bref, ça ne règle pas mon problème. Je suis coincée. D'un côté, je n'ai pas envie de lui donner raison mais de l'autre j'ai envie de m'avouer vaincue.

-Oh c'est amusant !
-Quoi ?

Elle touche ma côte gauche.

-Vous avez la même cicatrice que le jeune maître.

Lady Alice PhantomhiveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant