Lady Alice Phantomhive

43 La Comtesse discute

Sébastian va me poser de l'autre côté de la porte, en sûreté. J'atterris délicatement sur les genoux de Bard qui s'empresse de remplacer ma main sur ma blessure par la sienne. Il appuie fort, trop fort mais j'imagine que c'est la procédure.

-Merci Bard...
-Garde tes forces. Sébastian s'occupe de tout.

Je tourne ma tête vers le combat. Enfin... C'est plutôt une exécution vu la difficulté de Jack à se défendre. C'en est presque amusant. Soudain, le majordome décide de mettre un terme à tout ça et lui donne un grand coup dans la nuque. Dans un cri strident, Jack tombe à terre. Je rigole nerveusement en tenant med côtes à cause de la douleur.

-Alors, c'est comme ça que ça se termine ? Un coup du lapin et tous mes cauchemars s'effondrent ? C'est presque trop facile.
-Alice ?
-Oui ?
-Je suis heureux que tu sois en vie.

Je souris à Bard. Il se penche pour m'embrasser. J'accepte son baiser malgré le goût de sang et de bile dans ma bouche qui doit être désagréable pour lui.

Au bout de quelques secondes. On se sépare. Je veux le serrer dans mes bras mais j'ai trop mal. Je plaque ma main sur sa joue. Je suis couverte de sang. Les poils blonds de sa barbe de trois jours se teignent en rouge écarlate.

-Je regrette...
-Qu'est ce que tu regrettes Alice ?
-Je regrette toutes les fois où j'ai essayé de me foutre en l'air. Là, tout de suite, j'ai envie de vivre.
-Alice, tu es en vie.

Je tousse. J'ai froid et mes yeux me piquent. J'allucine de comment j'arrive à bien m'exprimer vu ma quantité de sang que j'ai dans la bouche.

-Je te remercie de tout ce que tu as fait pour moi. Tu m'as aidé à me venger et on a sauvé ton maître.
-Alice...
-J'ai fait trop de conneries. Il faut que je m'arrête. Heureuse de t'avoir connu.
-Alice !

Je ferme les yeux malgré le fait que Bard me secoue dans tous les sens.

Et meeeeeeeeerde. Me revoilà, assise à cette table noire, dans ce bar noir vide et sans âme. En face de moi, il y a ma conscience.

-Enfin ! Tout à l'heure, je t'ai attendu en vain. J'ai dû me réanimer toute seule.

Parce que tu croies que c'est une partie de plaisir pour moi de devoir passer le reste de mon existence avec toi ?

-On va les passer ici ? J'espère qu'ils ont de bonnes bières.

Tu n'as jamais été croyante. Pour les gens comme toi, il n'y a pas de Paradis.

-Les gens comme moi ?

Tu sais, les folles qui sortent de leurs gonds et qui sont prêtes à tuer quelqu'un.

-Hé oh ! Je suis malade, ok ?! La schizophrénie  , tu connais ? Vu que t'arrêtes pas d'inviter pleins de potes consciences ce qui fait que mon cerveau n'arrive plus à suivre et au final je ne sais plus qui écouter.

Désolée

-Oh, oui, tu peux l'être.

Pourquoi j'imagine un chien battu à la place de ma conscience ? N'ai-je plus du tout d'estime de moi ?

-Alors on en est là ?

Pourquoi tu dis ça ?

-Il y a 21 ans, j'ai failli mourir à cause d'une balle dans la tête et aujourd'hui... Je meurs à cause d'une hémorragie dans le ventre à cause d'un flingue.

Et si on parlait de quelque chose de joyeux ?

-Comme quoi ?

Ta relation avec Bardroy. Il plutôt beau gosse.

-Oui.

Je te connais bien. Tu y es attachée.

-Je... Ouais...

Et maintenant ? Vu que tu es mortes...

-Je ne sais pas... Il me manque déjà.

Moi aussi j'ai envie de le revoir.

Je sens une pression sur mes lèvres et sur tout mon corps. Ça me sert mais c'est agréable. Je ne ressentais plus rien jusqu'à maintenant et voilà que mes 5 sens reviennent à la charge.

Alice !

Il est tant pour moi de tirer ma révérence.

-Hein ?

Il semblerait que la Mort ne passera pas aujourd'hui.

-Comment ça ?

La lumière m'éblouit. Je m'habitue très vite. Je tousse un bon coup pour décoincer le sang que j'ai dans la gorge.

-Alice !

Je me tourne vers Bard. Il a les yeux rouges et humides. Il désire m'embrasser mais il ne le fait pas, de peur de me refaire mal et de me tuer. Ciel me fixe, près de Sébastian.

-Sébastian ?
-Oui, Monsieur ?
-Je veux rentrer à la maison.
-Yes My Lord.