Lady Alice Phantomhive

11 La Comtesse Prend Les Choses En Mains

On marche dans le manoir pour trouver toute sorte de vie mais rien. Sur un petit meuble, je retrouve tout ce que j'avais laissé. Mon casque de moto, mes clefs et mon téléphone. Je regarde l'heure.

-Il est 18h00. On devrait rentrer.
-Mais où ? Ma demeure est ici.

Je lui montre mes clefs avec un sourire.

-On est en 2016, JE prends les choses en main.

Dehors, il y a ma moto, une belle Suzuki aux airs d'une moto tout terrain. Ciel la regarde, perplexe.

-Qu'est ce que c'est ?
-Une moto. C'est une sorte de...cheval mécanique...comme une voiture.

Ça va être compliqué de lui expliquer mon époque. Tout ce qui a été inventé ou amélioré pendant 140 ans.

-On devrai rentrer avant la nuit.

Je lui tends le casque pour qu'il le mette sur sa tête. Il n'en fait rien.

-On devrai rester ici, le temps que Sebastian vienne nous chercher.
-Tu veux passer la nuit dans un manoir, sans chauffage ni nourriture à attendre que ton majordome daigne à venir te récupérer ? Fais mon confiance, et puis, j'ai des trucs à régler à Londres.

Je lui met le casque sur la tête. Il ne rechigne pas. Il est deux fois trop grand mais c'est mieux que rien. Je l'installe sur ma moto et prends place à mon tour. Avant de démarrer je lui adresse une dernière fois la parole.

-Quand on sera sur la route, je ne t'entendrai pas. Le plus important, c'est que tu restes bien droit et si t'as peur... Bah ferme les yeux. Agrippe toi fort à moi.

Je démarre sans attendre de réponse de sa part. La robe longue me gêne pour conduire alors je l'ai remonté au maximum.

Arrivés au bas de mon immeuble, Ciel ne sait où donner de la tête. Il regarde partout et est terrifié au moindre bruit de voiture.

Les gens nous regarde dans la rue. Faut dire qu'on est pas très discrets avec nos tenues. Je rappelle que je porte une robe rouge Bordeaux que j'ai dû déchirer pour pouvoir monter sur ma moto, lui, il porte un habit bleu marine, avec des noeuds partout, un haut-de-forme et un cache-oeil de pirate. Je me dépêche d'ouvrir la porte de chez moi.

-Ce n'est pas ce à quoi je m'attendais...
-Ah ouais ? Tu t'attendais à quoi ?
-Au moins à un domestique à l'entrée pour prendre nos manteaux.

J'avais oublié. Ce côté noble des années 1880... Il va devoir le prendre avec moi parce que je vais péter un câble.

-Écoute petit. En 2016, il n'y a plus de "je suis noble, tu me dois le respect". Ce que je veux dire c'est que je remplacerai pas ton majordome.

Il souffle. Je pense qu'il a compris. Je n'ai pas mon temps à perdre avec un gosse. Je vais me changer dans ma chambre. Il n'est que 18h30, si je veux aller lui acheter des fringues plus adaptées et de la bouffe pour deux, je dois y aller maintenant.

J'opte pour une tenue classique, un jean noir et un t-shirt blanc basique. Quand je sors de ma chambre, il est en face de la télévision.

-C'est une télévision ?
-Ça existait à ton époque ?
-Oui ! Avec Finny, on adore regarder un programme qui s'appelle "Le Comte Déchaîné".
-Désolée, ça passe plus depuis...Un bon bout de temps mais si tu veux, je peux te mettre "Le monde Incroyable de Gumball"

J'allume la télé sans lui demander son opinion. Je prends un billet de 100 £ et sors en le prévenant que je rentre bientôt. On est en 2016. Les cartes sont dans mes mains à présent.