34 La Comtesse désir partir

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La porte de l'orphelinat se ré-ouvre sur Jack. Je me lève, prête à riposter en cas d'attaque.

J'avais pas prévu le coup. Ma cheville me fait atrocement mal alors je tombe instantanément sur le ventre de Bard.

Jack s'approche de moi et se penche. Il m'attrape à la gorge et me soulève. Je n'arrive pas à respirer. Il plaque un flingue contre ma tempe. Je déglutis.

-Écoute moi bien, petite conne. Je vais te retrouver et là, je vais correctement m'occuper de toi. En attendant, te mêle pas de nos affaires.

Il marche vers la route pour rejoindre une camionnette noire. Il monte. Je ne suis plus dans son champ de vision, je cours après.

Faut que j'arrête de suivre mon instinct. Je me casse la gueule, toujours à cause de ma cheville. La voiture démarre et disparaît au détour d'une ruelle sans que j'ai le temps d'enregistrer la plaque d'immatriculation dans ma tête.

Je sens quelque chose me tirer par le jean. C'est Bard qui m'aide à me relever. Il a le visage sombre et a l'air déçu. Je le comprends. Il s'avance là où était la voiture et ramasse le cache-œil du gosse.

-On fait quoi maintenant ?
-Pour l'instant, je veux juste rentrer chez moi.

De retour chez moi. Je m'allonge sur le canapé. J'ai de plus en plus mal.

-Vous saignez encore. Vous avez mal ?
-Ouais, j'hésite entre à prendre un doliprane 500 ou un 1000.

Questions idiotes, bonsoir. Je lui tends mon portable et compose un numéro.

-Qu'est ce que c'est ?
-Un téléphone. Répondez.

Il se tourne vers le bar. J'en profite pour retirer mon Jean qui a pris un sacré coup. Les genoux sont troués, il est couvert de poussière et la cheville gauche est couverte de sang. Je suis maintenant en culotte et ferme les yeux pour espérer me reposer quelques secondes.

-Allô ?... Oui... Non, je suis le cuisinier de Mademoiselle Phantomhive... Un médecin ? Oui absolument ! Elle est blessée à la cheville. Faites vite !

Il me rend le téléphone sans vraiment me regarder dans les yeux. Cette situation doit le gêner. Il s'assoit au bout du canapé.

-Bard, merci.
-Vous rigolez  ?! Je n'ai même pas été capable de vous protéger vous et le maître ! Je...
-Hey...

Je le penche sur lui et dépose un baiser sur ses lèvres. Il passe ses mains au dessus de mon épaule et se rapproche de moi.

Le baiser est assez long mais néanmoins très agréable. Bard embrasse bien.

J'en avais terriblement besoin de ce contact. Je veux oublier. Recommencer ma vie à zéro avec quelqu'un qui ignore mon passé. Tout le monde l'a déjà rêvé mais je me dis que moi, je peux le faire. Ce baiser est donc un symbole, un signe que je dois partir loin. Pas loin géographiquement mais loin dans le temps. 1888.

Je me sépars de lui, le regardant dans ses yeux bleu profond. Ce n'est pas aussi profond que les miens mais c'est assez beau. Lui, il le regarde, désireux de vouloir continuer à m'embrasser. Mais elle va bientôt arriver.

On entend le bruit d'une clef qui glisse dans une serrure. La porte s'ouvre brutalement sur une jeune fille brune aux cheveux courts et bien habillée. Elle claque la porte derrière elle et plante ses iris marrons dans les miens.

-Alice ! Qu'est ce que tu t'es encore fait ?! 

Lady Alice PhantomhiveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant