chapitre 3 Leslie

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J'étais levée depuis les aurores en compagnie de Johanna. Pour la centième fois, nous refaisions nos valises, pour être sûres de ne rien oublier. La semaine qui nous avait séparée de nos fameuses vacances m'avait parue interminable et maintenant que j'y étais enfin, une joie irascible m'envahissait. Il ne nous restait que très peu de temps avant le départ et j'avais toujours un problème avec ma valise qui refusait catégoriquement de se fermer. Nous y parvînmes avec peine, au bout de dix bonnes minutes de dur combat. Nous la portâmes avec soin pour la mettre dans le coffre et la caler de sorte qu'elle ne se rouvre pas durant le trajet. Puis nous mettions le reste des affaires dans le coffre, dont les minuscules bagages de Zora et embarquions dans la voiture, prêtes pour le grand jour.

Sur la route, Johanna et moi ne cessions de bavarder avec entrain de tous ce que nous pourrions faire pour nous amuser. Nous avions une foule d'idée et ma meilleure avait pris soin d'imprimer quelques recettes de cocktails pour égayer nos soirées. Ce qui annonçait des vacances aussi amusantes que désinvoltes. J'avais tellement hâte de passer quelques temps avec mes amis, ne serait-ce qu'une dernière fois avant la fin des vacances.

Lorsque nous arrivâmes à notre point de rendez-vous, les autres nous attendais déjà, chargés de bagages eux aussi. Je sautais presque hors de la voiture dès que celle-ci fut arrêtée, pour courir saluer le reste de mes amis. Je fondis dans les bras de mes amies de classe, Clara, Manon et Élise. Je les appréciais toutes les trois pour leur gentillesse débordante, mais je ne pouvais pas nier que j'avais plus d'affinités avec la petite rousse au jolis yeux vert qu'était Clara pour son sens de l'humour cynique et souvent piquant. Puis j'embrassais avec plus de retenue Léo, qui, malgré un an passé dans la même classe, faisait preuve d'une telle timidité que nous ne parvenions pas à créer de réels liens. Et enfin, Admen, dont la carrure m'impressionnait presque autant que sa persévérance et sa détermination.

Johana pris, elle aussi, le temps d'étreindre chacun de nos amis, tandis que Zora restait à l'écart, près de la voiture et de nos parents qui déchargeaient patiemment nos affaires. Ils nous firent quelques dernières recommandations d'usages, nous serrèrent dans leurs bras une dernière fois et ma mère me prit les deux mains pour me fixer d'un air tout à fait sérieux.

- Quoi qu'il arrive, même le plus petit souci, je veux que tu m'appelles immédiatement, d'accord ? Et, ne vous amusez pas à vous promener dans les bois la nuit, c'est dangereux. Oh, surtout ne jouez pas au bord de la piscine si vous avez bu, me dit-elle gravement en broyant littéralement mes mains dans les siennes, une ride plissée sur son front, indiquant clairement son inquiétude.

- Évidemment, maman. Mais honnêtement que veux-tu qu'il nous arrive ? Tu te fais du mouron pour rien, la rassurais-je en me dégageant avec douceur de son emprise.

- Tu as sûrement raison, rit-elle nerveusement en levant les yeux au ciel. J'imagine que c'est mon côté « mère poule » qui se manifeste, je n'y peux rien. Je m'inquiéterais toujours pour vous, conclut-elle en replaçant d'un geste tendre une mèche de mes cheveux blonds derrières mes oreilles, puis le col de ma chemise en place.

- Je t'aime maman, lui glissais-je à l'oreille avant de l'embrasser sur la joue et de rejoindre mes amis.

Alors que je lui tournais le dos, je l'entendis murmurer à son tour :

- Moi aussi, ma puce, moi aussi.

Je souris et continuais mon chemin, gagner par l'euphorie un peu plus à chaque pas. Je fis signe à Zora de se joindre à notre petit groupe, elle refusa d'un geste de la main distant et resta droit comme un piquet à quelques mètres de nous. Je pris une grande inspiration, bien décidée à ne pas la laisser me gâcher mon séjour, et demandais avec entrain :

IslynnOù les histoires vivent. Découvrez maintenant