Malgré la désormais certitude que je n'avais pas grande affection pour Ellena, elle n'avait pas menti en nous affirmant que les sylvestres prendraient grand soin de nous. Nous mangeâmes à notre faim des plats à base de racines, de graines, et de feuilles, qui se révélèrent comestibles et tout à fait nourrissant, bien qu'un peu fades. Nous eûmes même la possibilité de nous laver dans une source qui coulait le long d'un des plateaux de l'arbre, sans que je ne parvienne à savoir où elle prenait racine, ni comment elle ne déversait pas dans tout l'arbre. Mais j'avais cessé de chercher des réponses à mes questions et me contentais d'apprécier la magie du lieu. Mêmes leurs paillasses en bois vert et feuilles s'avèrent être bien plus confortable que tous les lits dans lesquels j'avais dormi jusque-là.
Malgré leurs petites tailles et leurs drôles de façon de parler, les sylvestres étaient un peuple tout à fait charmant et d'excellente compagnie. Ils se plièrent en quatre pour nous offrir autant de choses que nous pouvions en avoir besoin, disparaissant et apparaissant dans leur étrange craquement auquel je me familiarisais rapidement. Ils n'utilisaient presque jamais leurs petites jambes, préférant se déporter directement à l'endroit où ils le souhaitaient.
Nous avions bien évidemment relaté notre rapide, et déplaisant selon moi bien qu'instructif, entretien avec la reine des sylvestres à nos amis.
Léovia et Hyppolite s'étaient ravis d'avoir une autre quête à accomplir et se préparaient déjà à traverser tout un tas d'autres aventures. Célian quant à lui avait soupiré en pensant au repos qu'il ne prendrait pas pour le moment. Il se plaignit, geignant qu'il aurait préféré rentrer au refuge pour y savourer la gloire d'une mission accomplie. Enfin, Rosalie avait marmonnée, s'étonnant de ne jamais avoir entendu parler de l'île Amnistie. Ce qui avait eu pour seul effet de me décourager plus encore que je ne l'étais déjà. Elle s'était ensuite renfermée pour le reste de la soirée, songeant probablement à tout ce que ce nouveau voyage engendrerait.
C'est dans ce même état d'esprit que nous nous apprêtions à prendre la route, le lendemain matin, après l'une des nuits les plus reposantes que nous avions eu depuis notre départ. Mais lorsque nous descendions les escaliers de bois pour rejoindre la sortie de l'arbre, Ellena nous y attendait.
- Je crois que nous allons devoir changer vos plans, annonça-t-elle de sa neutralité habituelle. Leslie, Quentin, suivez-moi.
Avant que je n'aie eu le temps de protester, elle nous conduisit jusqu'à la pièce où nous nous étions rencontrés la veille. Elle s'assit sur son trône, nous jaugeant de haut en bas.
- Savez-vous ce qu'est ceci ? Nous demanda-t-elle en nous présentant une pierre blanche et brillante, qu'il me semblait déjà avoir vu quelque part, sans que je ne sache où.
- C'est une pierre de l'arbre sacré, reconnut Quentin. Le roi en a utilisé une pour ouvrir un portail entre nos deux mondes.
- Exact, approuva Ellena. Elles sont l'essence même de mes petits, et ne se libèrent que lorsque l'un d'eux ne meurent. Voilà pourquoi elles sont extrêmement rares. Mais aujourd'hui, j'ai décidé de vous faire don de l'une d'entre elles pour que vous puissiez retourner au refuge.
- Je croyais qu'aider les humains n'était pas dans vos habitudes, rétorquais-je, me méfiant d'une telle aide provenant de sa part.
- Tu as raison, mais je ne le fais pas pour vous, asséna-t-elle. Des soldats du tyran ont été aperçu à l'orée de nos bois, cherchant quelque chose avec véhémence. J'aimerais éviter que vous ne les meniez jusqu'ici. Ils sont déjà arrivé une fois ici pour me volez l'une des pierres et j'aimerais éviter que cette tragédie ne se reproduise. Moins ce royaume est approché par les humains, mieux il se porte.
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Islynn
FantasyLeslie et Zora sortent tout juste du lycée, fraîchement diplômées, prêtes à affronter leurs études. Mais il semblerait que le destin en ait décidé autrement. Les voici donc toutes deux projetées dans un monde dont elles ne savent rien, excepté qu'e...