Chapitre 22 Leslie

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Si Clément avait simplement parut boudeur de manquer une telle occasion, Maxime fulminait littéralement. Nous étions tous assis en rond dans la petite chambre que l'on nous avait alloué, excepté mon meilleur ami, qui faisait les cent pas, sans pouvoir se calmer, à quelques minutes de notre départ.

- C'est injuste ! S'indigna-t-il en moulinant des bras. Nous avons toujours assuré ta protection, nous sommes là depuis le début. Ils ne peuvent pas nous interdire de venir avec vous !

- J'ai bien peur que si, répliqua Clément en levant les yeux au ciel. Tu te souviens de ce que disais maman ? Qu'avant d'être ses amis, nous sommes les soldats de sa Majesté. Et si le roi ordonne que nous restions ici pour parfaire notre entraînement, tout ce que l'on peut faire c'est se taire et obéir.

Ces mots ne parurent pas calmer son frère, qui lui jeta un regard noir et assassin. Je percevais toute la colère qui émanait de lui, mais je ne parvenais à trouver les mots pour le rassurer. J'aurais voulu qu'ils viennent avec nous aussi, plus que tout au monde. Quentin, contre lequel j'étais blottis, s'essaya à son tour :

- Je sais que ça peut te paraître injustifié, mais s'ils ont pris une telle décision ce n'est sûrement pas sans de bonnes raisons.

- Eh bien, je serais curieux de savoir lesquels, rétorqua amèrement Maxime en continuant à arpenter la pièce dans son ensemble.

- Bon, tu as fini de faire l'enfant ? L'apostropha Johanna, d'une voix forte. Tu vas me donner le tournis si tu continues.

Puis elle se tourna vers moi et me prit la main, avec tout l'amour dont nous étions capable entre nous.

- Crois-moi, j'aurais préféré être à tes côtés aussi, me dit-elle d'une voix largement radoucie. Tu dois me promettre que tu seras prudente et que tu feras attention à toi.

- Je te le jure, répondis-je en serrant ses doigts dans les miens.

- Et toi, continua-t-elle en se tournant vers Quentin, tu as intérêt à prendre bien soin d'elle. Je te tiendrais pour unique responsable s'il lui arrive quoi que ce soit, le menaça-t-elle en levant son index dans sa direction.

Loin de se sentir intimidé, il se montra au contraire très compréhensif et passant une main protectrice autour de ma poitrine, lui assura qu'il ne me quitterait pas des yeux un seul instant.

Ce fut ce moment que Léovia choisit pour faire irruption dans la pièce, son éternelle bonne humeur avec elle, et un large sourire sur les lèvres. Elle nous annonça que nous étions sur le point de partir, et qu'ils n'attendaient plus que nous.

Je me levais, peu enjouée de partir dans un lieu inconnu, si loin de ceux que j'aimais. Tous nos amis nous suivirent jusque dans la cour, où patientaient Rosalie, Célian et Hyppolite, ainsi que mon grand-père.

Il fut le premier que je serrais dans mes bras, me rendant compte qu'il avait pris une place très importante dans ma vie en si peu de temps. Il ne paraissait pas plus heureux que moi de me voir partir, et me recommanda une nouvelle fois la prudence. Je retins mes larmes du mieux que je pus, puis embrassais ma meilleure amie.

- Reviens-moi vite, me glissa-t-elle à l'oreille en m'étreignant fort.

Je hochais la tête, incapable de prononcer le moindre mot sans éclater en sanglot. Je me détournais d'elle pour atterrir dans les bras de Maxime, qui loin d'avoir décolérer, me brisa presque les côtes.

- Je te promet que c'est la dernière fois que je te laisse partir sans moi, me dit-il à son tour.

- J'espère que tu seras devenu un as de l'épée quand je serais de retour, le taquinais-je d'une voix triste.

IslynnOù les histoires vivent. Découvrez maintenant