Chapitre 33 Leslie

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L'Arbre qui se dressait devant nous était si massif que je ne compris pas comment nous avions pu le remarquer qu'après la bataille contre cet ours géant. Il faisait une bonne quinzaine de mètres de hauteur et au moins dix mètres de largeur. S'ils avaient eu une chance de savoir ce que c'était, nos compagnons aurait sûrement approuver ma comparaison entre cet arbre et un immeuble. Ses branches se déployaient de toutes parts, telles les ramures d'un cerf, aussi épaisses que les troncs d'arbres à côté, et projetaient leurs ombres sur tout ce qui se trouvait à l'alentour. Elles étaient recouvertes d'un épais feuillage verdoyant qui jurait, du fait de la vie qui en émanait, avec le reste de la sombre forêt.

Ses racines étaient si grosses qu'elles débordaient de la terre, sinueuses et tortueuses, s'enroulant autour de l'arbre ou sur elles-mêmes. Au milieu du parcours qu'elles formaient, au bas du tronc, une arche semblait avoir été creusé dans l'écorce et le bois de l'arbre, nous autorisant son accès intérieur. Alors que nous nous en approchions, je remarquais que le tronc aucunement semblable à ceux que nous avions jusqu'à lors aperçu. Il était strié dans plusieurs nuances, du vert au brun, le rendant à la fois magnifique et unique.

Avant que nous n'ayons pu pénétrer à l'intérieur de celui-ci, un craquement se fit entendre. Je levais la tête pour apercevoir la source de ce bruit, que je ne parvenais à identifier que comme un stylo en plastique que l'on aurait brisé en deux d'un coup sec. Mais ce fut Quentin qui le remarqua en premier, me le désignant du doigt.

- Là, m'indiqua-t-il en tournant ma tête sur la droite.

Au bout de son index, se trouvait, perché en hauteur sur une branche, un petit sylvestre, qu'il aurait été presque impossible de distinguer des feuillages s'il n'avait pas deux grands yeux blancs posés sur nous. Le temps que je cligne des yeux, il avait disparu. Si le reste de notre groupe n'avait pas paru le remarquer, ils se stoppèrent net lorsqu'un deuxième craquement se fit entendre.

Devant nous était apparu une des ces petites créatures. Elle n'était pas haute de plus d'une dizaine de centimètres, faite de bois et de quelques feuilles au bout de ses bras et de sa tête, qui se détachait de son corps par sa rondeur et ses yeux d'un blanc pur, sans la moindre pupille.

- Vous bienvenu dans Arbre. Suivre moi, nous dit-il d'une voix étrangement humaine.

Sans attendre de réponse il disparut dans ce craquement que nous avions déjà entendu à deux reprises, pour apparaître un mètre plus loin. Puis il recommença encore et encore s'éloignant de plus en plus profondément dans l'arbre. D'un geste Rosalie nous fis signe d'obéir et prit le chemin que nous indiquait la petite créature.

L'intérieur de l'arbre était très épuré. Le tronc était creux, ce qui me poussa à me demander comment la mince couche d'écorce pouvait soutenir la structure de celui-ci. En levant les yeux vers l'immensité de la cime, je pouvais presque apercevoir la lumière du soleil qui brillait dans le ciel, à moins qu'elle ne provienne d'une source toute autre, et les escaliers qui y menaient. Quoique le terme d'enchevêtrements de branches correspondent plus à ce que j'observais. Peu à peu, dans leurs craquements caractéristiques, des dizaines de petites créatures apparurent le long des escaliers, la tête penchée en notre direction.

Le petit sylvestre s'arrêta aux pieds de ces derniers, et avant de monter, se tourna de nouveau vers nous.

- Elle, lui suivre moi. Pas autres.

Il n'avait désigné personne, mais nous savions tous de qui il s'agissait. Quentin me jeta un regard perdu, auquel je n'avais aucune réponse. Rosalie nous encouragea à la suivre d'un signe de la tête, en campant au bas de l'escalier. Seul Célian paru hésitant, pour une raison que je ne saisis pas.

IslynnOù les histoires vivent. Découvrez maintenant