Mon entraînement se poursuivis pendant plus de deux jours, où j'évitais soigneusement le sujet de son frère avec Sébastien, qui de son côté, faisait de son mieux pour m'apprendre les rudiments du combat à mains nues. Néanmoins, je n'en n'oubliais pas ce que je savais de ce personnage, qui m'était de plus en plus antipathique.
Mais pour le moment, l'heure n'était pas aux bavardages. Après avoir passé plus d'une heure à pratiquer mon endurance, nous passâmes enfin à la pratique. J'avais passé la journée de la veille à encaisser tant bien que mal les coups que me portait mon Arsif. Et, bien qu'il n'y mette pas toute sa force, j'étais déjà contusionnée et meurtrie de toute part. Néanmoins, cela ne me causait du tort que lorsque je rentrais dans ma chambre le soir venu.
Car, lors de nos combats, cela ne me donnait que plus de force et de hargne pour faire de mon mieux et me dépasser. Je voulais réussir à faire ce que Sébastien faisait avec tant d'agilité et d'aisance, sans même que cela ne paraisse lui demander le moindre effort. Et ce fut exactement ce qui se passa lors de cet entraînement ci.
Je pris position comme il me l'avait appris, les bras devant le visage et la poitrine, la garde haute. Il se positionna identiquement, face à moi, et m'invita d'un mot à porter le premier coup. Ce que je n'hésitais pas à faire. Je fléchis les genoux pour donner plus de force à mon attaque, et me lançais. Sans grande surprise, il l'esquiva sans même avoir besoin de le parer. Mais je ne me décourageais pas pour autant, et repris de plus belle.
J'enchainais les coups, d'abord en essayant de garder le peu de stratégie que j'avais apprise, puis, me voyant déjà perdre la partie, avec force et sans aucune discipline. Il ne lui fallut pas plus d'une minute pour me désarçonner et m'envoyer valser au sol. Il me tendit la main, pour m'aider à me relever.
- Tu dois travailler ton jeu de jambes, me conseilla-t-il. On recommence.
Là encore, j'échouais lamentablement. Cependant, j'étais bornée et je comptais bien parvenir à lui porter au moins un coup avant la fin de la journée. Mais j'avais encore du travail. Durant toute la matinée, je redoublais d'effort, sans perdre espoir.
- Non, non et non, soupira Sébastien en secouant la tête. Tu dois balancer ton bassin pour donner plus de puissance à tes coups, m'expliqua-t-il en me prenant par la taille pour me montrer ce qu'il m'expliquait.
S'il ne parut pas le remarquer, le contact de ses mains sur mon corps me fit frissonner. Je décidais de ne pas m'en soucier et reparti à l'attaque, encore et encore.
Toutes mes tentatives finirent de la même manière, et lassée, je finis par demander une pause.
Mes fesses étaient endolories à force de heurter le sol dur et poussiéreux, et mes jambes courbaturées. Ce ne fut néanmoins pas le tableau que me dépeint Sébastien lorsqu'il se laissa tomber à mes côtés, me tendant une gourde d'eau fraîche.
- Ce n'est pas si mal, m'assura-t-il. Et crois-moi, je sais de quoi je parle. J'ai entraîné presque la moitié des nouvelles recrues Arsifs et aucune n'a la détermination que tu as.
- Ce n'est apparemment pas suffisant, soupirais-je en m'étirant, grimaçant lorsque mon dos craqua.
Il eut un rire amusé et plutôt vexant, mais loin de me laisser démonter, j'exigeais de recommencer de nouveau. Nous ne fîmes plus que cela de la journée, jusqu'à ce que le soleil ne descende bas dans le ciel. Je ne rêvais plus que d'une chose, c'était d'un bon bain chaud et de m'écrouler dans mon lit pour y dormir jusqu'au petit matin. Mais Sébastien ne semblait pas l'entendre de cette oreille.
- Où comptes-tu aller comme ça ? Me retint-il alors que je m'apprêtais à rentrer. C'est loin d'être fini.
- Oh que si, ça l'est, rétorquais-je. Je suis lessivée et j'ai vraiment plus la force de continuer pour aujourd'hui.

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Islynn
FantasyLeslie et Zora sortent tout juste du lycée, fraîchement diplômées, prêtes à affronter leurs études. Mais il semblerait que le destin en ait décidé autrement. Les voici donc toutes deux projetées dans un monde dont elles ne savent rien, excepté qu'e...