Partie 2 - Chapitre 13

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Citadelle d'Avril

Secteur Ouest, Tour cellulaire

Panicaut a déjà quitté la pièce depuis plusieurs minutes.

Silvi lisse ses cheveux noirs d'un geste rapide de la main et se lève brusquement. Elle s'assoit sur le bureau de Nolan, ramène ses jambes en tailleur et pose ses mains sur le bout de ses chaussons verts. Mais le regard de Nolan reste accroché au vide. Il a les yeux fixés sur quelque chose d'imaginaire. Elle penche la tête sur le côté, et claque des doigts devant le nez du jeune homme.

— Hé ho, on se réveille !

Nolan sursaute et lève les yeux sur Silvi. Son amie lui lance un sourire tendre et malicieux, de ceux qui la caractérise si bien.

Nolan ne peut s'empêcher de porter un regard sur la silhouette de la jeune fille. « Elle sent bon », se dit-il en rougissant d'avoir pensé à une chose pareille. Il se masse le cou pour tenter de cacher sa surprise et remarque que Mara s'est assise sur le rebord de la fenêtre comme à son habitude : les genoux ramenés sous le menton et les yeux fixés sur l'extérieur.

— À quoi tu penses ? questionne Silvi.

— À pas grand-chose en fait... À ce que vient de dire Panicaut.

— Et bien, qu'est ce que tu en dis, monsieur le Penangis ?

— Je ne suis pas le Penangis !

Nolan a frappé la table du plat de la main faisant vaciller Silvi. Même Mara s'est retournée.

— Il n'y a pas de Penangis ! Je ne le suis pas, je le sais ! Et qu'on arrête de m'énerver avec cette histoire ! Tu n'as pas écouté ce qu'a dit Panicaut ?

Le jeune homme détourne le regard. Ce coup de sang l'étonne lui-même. Silvi descend du bureau.

— Quel susceptible tu fais ! Je ne faisais que blaguer...

— Et bien personne ne devrait s'amuser de ce genre de choses !

— C'est bon, calme toi ! Plus personne ne pense que tu es le Penangis, donc ne te fais pas trop de soucis...

— Mouais, pas de soucis... Ce n'est pas toi qui portes ces cicatrices !

Silvi dévisage son ami. Les deux fines traces font partie de son profil maintenant, elle les avait pratiquement oubliées.

Apparemment, Nolan y pense constamment. Cela peut se comprendre car c'est à cause de ces séquelles que les Artistes lui ont promis un avenir effroyable. Il a déjà failli perdre la vie dans son combat contre Mara et ça, il s'en souvient. Se battre n'a jamais été le rêve de Nolan, elle le sait bien. Si Nolan n'avait pas utilisé son bijou, Mara l'aurait mis en pièces en un temps record. Personne ne sort indemne de ce genre d'expérience.

— Tes marques ne veulent rien dire, tu le sais bien... souffle Silvi.

— Permets-moi de m'inquiéter quand même ! renchérit Nolan.

— Ne t'en fais pas, je crois que Silvi a raison. Et Panicaut aussi, d'une certaine manière.

Mara vient de prendre la parole. Elle est maintenant assise à califourchon sur le rebord de la fenêtre, sa jambe gauche se balance dans le vide.

— Qu'est ce que tu veux dire ?

— Je ne pense pas que tu sois le Penangis parque que je ne pense pas que Deerro soit la cause de tout ça. La réponse est beaucoup plus simple...

Artistes et PhalangesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant