Partie 4 - Chapitre 9

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Citadelle d'Avril

Quartiers historiques

Salle d'Armes

Finépine se dirige vers la salle d'armes en forçant le pas. Elle a sentit une énorme secousse agiter la trame, et cela l'inquiète. Elle n'a pas su deviner ce qui en était la cause, l'explosion était trop éloignée dans les montagnes. Lothar en est probablement l'instigateur. Quoi qu'il en soit un tremblement de ce type ne présage rien de bon. Finépine n'est pas la seule à partager ce point de vue, c'est le branle bas de combat dans la citadelle. Des gardes s'agitent dans tous les sens et les premiers ordres de Panicaut ne se sont pas fait attendre. Il attend tout le monde dans le grand hall. Tout le monde, sans exception. Finépine force l'allure et monte les escaliers quatre à quatre. Un sentiment de panique traverse les troupes, la gouverneur espère qu'elles seront en mesure de faire face aux dangers qui s'annoncent.

La salle d'armes est déjà bondée. Les sentinelles se regroupent et Finépine joue des coudes pour remonter jusqu'aux grandes tables du Conseil. Panicaut est là, encadré de Foride et de Giffre. Ils échangent à voix basse en attendant qu'un maximum de personnes les rejoignent dans le hall. À première vue, tout semble normal. Mais l'expression de Giffre est horrifiée. Ce que lui dit Panicaut ne semble pas à lui plaire du tout. Il jette un œil vers la Pierre juchée sur son piédestal et secoue la tête.

— C'est hors de question ! siffle-t-il en direction de Foride qui lui chuchote quelque chose à l'oreille. C'est de la folie, vous dites n'importe quoi !

Finépine franchit les dernières marches et les rejoint. La Pierre semble vibrer et un grésillement bizarre s'en échappe.

— Vous avez perdu la tête ! rugit l'Artiste-gouverneur Giffre qui manque de s'étouffer.

— Pas le moins du monde, ricane Panicaut. Et vous allez faire ce que je vous dit.

— Vous allez faire quoi ? demande Finépine qui s'invite dans la conversation.

Panicaut se tourne vers elle et lui sourit. Il sue à grosse gouttes et son visage est couvert de plaques rouges. Les pupilles de ses yeux sont devenus minuscules comme deux épingles.

— Vous allez m'aider à ouvrir la Pierre. En grand.

— Qu'est-ce que ça veut dire ? s'inquiète Finépine devant le regard étrange de l'Artiste.

— Nos ennemis ont crée quelque chose d'abominable, explique Foride. C'est ce qui a généré cette onde de choc dans la trame. Je ne sais pas ce que c'est, mais Panicaut veut que l'on ouvre la Pierre au maximum.

— Ainsi, acquiesce l'Artiste-gouverneur qui tremble de fièvre, nous pourrons faire venir le – grand guerrier. La Pierre m'a promi qu'il viendra nous aider.

— Mais de quel guerrier parlez-vous ? s'emporte Finépine. Et que veut dire « ouvrir la Pierre en grand » ? Elle se tourne vers Giffre qui a reculé d'un pas.

— Panicaut est malade, annonce-t-il dans un souffle. Il veut consumer des nœuds de vie pour ouvrir un portail. Il ne sait plus ce qu'il dit !

— Des nœuds de vie ? Finépine est abasourdie. Mais où sont-ils allés chercher une idée pareille ?

— Oui, renchérit Foride pour soutenir Panicaut. C'est le seul moyen que nous avons pour réunir suffisamment d'énergie... Et il nous reste peu de temps.

Finépine dévisage les trois Artistes. La situation devient complètement hallucinante. Autour d'eux, les gardes de la citadelle continue d'affluer dans la salle d'armes qui bourdonne de discussions. Les sentinelles sont inquiètes.

Artistes et PhalangesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant