Partie IV: "are they beating you?"

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Je me tenais debout, face à une décision qui m'était plus difficile à prendre qu'il y a quelques années. La première fois que j'avais tenté de me suicider, je n'avais rien, absolument rien autour de moi qui me retenait ici. Ce jour là c'était différent, j'avais réussi à construire quelque chose, quelque chose auquel je tenais, mais à quoi bon rester pour eux si j'en suis privé. Ma vie n'était qu'une suite de désastre et de douleur, si j'en faisais un résumé, très clairement rien ne me donnait envie de rester. Ce choix paraît égoïste mais face à tout le reste je n'arrivais pas à me convaincre de revenir sur ma décision. Je me mis à genoux, je posai mon front contre le sol toujours en pleurant, j'appuyai sur la lame des ciseaux contre mon poignet. Je devais le faire, je devais le faire pour m'échapper de tout ça et pour enfin pouvoir rejoindre mes parents... Mes parents qui eux n'avaient jamais eu le choix entre la vie et la mort, si ils avaient pu rester en vie ils l'auraient fait, mais malheureusement ils sont partis. Et j'étais déterminé à les retrouver.

Je mettais une pression plus forte sur la lame, je la sentais qui était prête à transpercer ma peau et la couper. Je l'enfonçai d'un coup sans plus attendre et sentis une de mes veines se déchirer sous la lame je fis un geste bref et puissant pour bien me couper, je poussai un petit gémissement de douleur et posai ma main sur mon poignet en sang, je voyais le liquide rouge se déverser lentement hors de mon corps, le long de mon bras. J'entendais les gouttes de sang retomber lourdement contre le parquet comme si elles faisaient le décompte jusqu'à mon dernier souffle. Je lâchai mon poignet pour que le sang puisse couler plus vite, je m'allongeai sans penser, attendant que la mort me prenne. J'étais plongé dans le noir, la joue posée contre le sol, avec pour seule lumière celle du couloir que j'apercevai sous la porte. Je fermai les yeux en espérant voir une autre lumière, une lumière plus vive, plus sereine qui me délivrerait définitivement. Mes yeux se faisaient lourds, je ne pouvais plus ouvrir les yeux, je voyais tout noir, j'y étais presque.

*

"Tut, tut, tut, tut, tut"
Je connaissais ce bruit, je l'avais déjà entendu. Les sons alentours étaient flous. Je devais savoir ce qui m'attendait. Cependant je sentais bien mon corps, comme si mon esprit était lourd. J'avais mal. Mal au fond de moi, je sentais cette force négative qui me dévorait au centre de ma poitrine. Était-ce ça la mort ? Un grand flou et en plus de ça je n'étais pas soulagé de mes blessures. J'ouvris difficilement les yeux, tout était blanc, très clair puis d'un coup tout s'assombrit, je distinguais des formes, des néons au plafond. Un plafond ? Il y avait des plafond au paradis ? « bonjour Luke. » je tournai la tête vers une femme, assez petite, un peu robuste les cheveux attachés bien tirés en arrière, était-ce l'ange qui accueillait les nouvelles âmes ?

« Tu dois te sentir bien fatigué, me dit-elle en souriant, ne t'en fais pas c'est normal tu as été inconscient plusieurs jours. »

Elle était gentille c'était bon signe. Je regardai mon bras et vis qu'il était rattaché à une perfusion. Je regardais rapidement autour de moi sans comprendre, j'étais dans un hôpital, bel et bien dans l'hôpital de Sydney, je reconnaissais parfaitement. C'était impossible. Je ne pouvais pas être encore vivant après tout ça ! Je vis la machine. "Tut, tut, tut, tut." C'était bien mon battement de coeur qui indiquait que j'étais vivant. Je ne savais pas si je devais pleurer ou supplier qu'on m'achève.

« Quelqu'un attend pour une visite depuis environ une heure mais je lui ai dit que seul les membres de la famille y avaient droit. ... mais vu que vous êtes réveillé et qu'il est le seul présent je pense que ça lui ferait plaisir de vous voir.

– C'est qui...?

– Un jeune garçon, brun, un peu basané. Je vais le chercher. »

Je ne dis rien attendant d'être sûr de la description qu'elle m'avait faite puis je vis Calum rentrer dans la chambre. Calum. J'avais les larmes aux yeux de le voir. Il était venu me voir... Il s'assit sur la chaise à côté du lit puis une fois assis, il se leva d'un coup pour me prendre dans ses bras.

Save me from hell - LashtonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant