Partie VI: run away

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/!\ CETTE PARTIE CONTIENT DES SCÈNES À CARACTÈRES VIOLENTS !! /!\

Le soir s'était mal passé pour moi. Mes parents avaient découvert que j'étais allé au cinéma et comme ils ne voulaient pas que je prenne un seul moment de plaisir dans ma vie, ils m'avaient démonté. De toute façon, ils trouvaient toujours une excuse pour me faire du mal et me faire me sentir comme la plus grosse merde du monde. Plus les jours passaient, plus l'envie de vivre disparaissait, et plus je pensais à la mort. La mort... Ça aurait été tellement cool, je n'aurais plus eu à subir tout ce que je subissais. Je n'aurais plus eu à subir les coups, à subir les moqueries des gens de mon quartier, à subir les humiliations. Je n'aurais plus eu à camoufler mes bleus, ni à mentir aux gens sur ma vie. Je n'aurais plus rien eu de tout ça, et j'en arrivais à un point où l'idée de mourir était l'une des idées qui dominaient dans ma tête. La seule motivation qui m'empêchait de faire une connerie, c'était Hailey. Je voulais continuer de vivre juste pour pouvoir continuer de la voir et continuer de ressentir un sentiment de bonheur en sa présence.
Mais ce n'était pas tout. Le lendemain soir, c'était pire. Bryan s'était bien évidemment aperçu qu'il lui manquait $20 d'argent de poche, et il était directement allé le rapporter à mon père en m'accusant sans pour autant être certain du coupable. C'était toujours comme ça, quand quelque chose lui arrivait, il m'accusait de tout sans pour autant que ce soit moi. Bon là, c'était vraiment moi le coupable, mais je m'en prenais souvent plein la gueule sans raison. Mon père était venu rouge de colère dans ma chambre et était rentré tellement violemment que j'avais cru que la porte allait se casser. Je le regardai d'un air terrifié, me crispant sous la peur. « Alors toi. » commença-t-il d'un ton menaçant, il s'approcha rapidement vers moi et je n'eus même pas le temps de réagir qu'il prit le col de mon tee shirt entre ses doigts, levant l'autre main près de mon visage.

« Tu la vois celle là ?? Tu la vois ??? Sombre abruti tu pensais être discret ?! Contrairement à toi mes fils ont un cerveau ! Ils réfléchissent avant d'agir et ils agissent bien. Toi tu es complètement CON !

– Mais je... »

Il me mit une claque, bien placée et avec force sur ma joue qui devint rouge sous la douleur.

« JE T'AI AUTORISÉ À PARLER ?? JE CROIS PAS. SALE GOSSE PUTAIN MAIS QU'EST CE QU'IL M'A PRIS DE T'ADOPTER. EN PLUS D'ÊTRE UN MOINS QUE RIEN TU VOLES LES AUTRES ? TES FRÈRES EN PLUS DE ÇA ?

– Il a aucune preuve que c'est moi ! Tu préfères le croire sans l'ombre d'une preuve...

– J'ai pas besoin de preuve pour ça petit con. Tu te barres au cinéma sans autorisation et avec quel argent dis moi ? HEIN ? QUEL ARGENT ??? »

Il me remit une claque plus forte cette fois au point de me faire tomber de ma chaise. « Tu vas regretter tes actes Luke. » dit-il d'une voix grave. Il débouclai sa ceinture avant de la retirer, j'entendais le son du cuir frotter contre son pantalon et la boucle cogner contre le parquet, puis glisser le long du sol quand il s'approchait de moi. Je levai les yeux vers lui, terrifié en sachant ce qui m'attendait.

Je voyais ses veines ressortir sur ses bras à cause de la pression de son poing autour de la ceinture. Il me regardait fixement, je le voyais dans son regard que ce n'était pas juste de la colère mais aussi du plaisir, du plaisir à me voir souffrir. Il brandit la ceinture, je fermai rapidement les yeux avant qu'il la fasse retomber violemment sur mon corps, je la sentais me fouetter au travers de mes vêtements. La douleur était atténuée du fait que j'étais habillé mais je pouvais très bien sentir ma peau brûler et être arrachée au passage de la ceinture. Je gémissais de douleur à chaque coup que je recevais. « arrêTE DE CHIALER ! » il répétait cette phrase pendant que je me protégeais de mes mains. Il me frappait comme ça pendant cinq bonnes minutes, des minutes qui semblaient être des heures. Il remit sa ceinture puis me donna un coup de poing au visage avant de partir, ce qui me fit saigner du nez à flot. J'étais en pleurs, je n'arrivais même pas à me relever du sol ou même à bouger sous la douleur. Le sang continuait de couler sur le parquet, il fallait que je me ressaisisse. Je ne pouvais pas rester ici plus longtemps.

Je me relevai du sol tant bien que mal, pris un vieux sac et mit tout ce qui comptait le plus pour moi à l'intérieur. C'est à dire pas grand chose, puisque je n'avais rien qui m'appartenait vraiment dans cette maison. Tout ce qui je pris était mon téléphone, mes vêtements, mon chargeur, mes écouteurs, et un livre... Un livre que je lisais tout le temps depuis mes douze ans. Il s'appelait "Learn to live", et il m'aidait souvent à me remonter le moral. Mais là, même ce livre n'y arriverait pas. Personne n'y arriverait. J'étais au plus bas et personne ne pouvait me faire remonter la pente, je me sentais détruit et humilié à jamais. Je ne prenais pas ma guitare puisqu'elle appartenait à mon frère et puis, à quoi bon la prendre ? C'était le seul truc qui me vidait l'esprit, le seul truc que je savais faire, mais de toute façon tout le monde s'en foutait et personne ne m'encourageait à continuer. Aujourd'hui, j'abandonnais tout.

Je sautai par ma fenêtre malgré la douleur intense que je ressentais. Une fois tombé au sol, je poussai un gémissement de douleur assez fort que j'essayai de camoufler en posant ma main sur ma bouche. Les larmes coulaient le long de mes joues, je n'en pouvais plus de ressentir de la douleur en permanence, et je ne comprenais pas ce que j'avais fait de mal pour mériter ça. J'avais toujours été gentil envers tout le monde, je n'avais jamais blessé qui que ce soit, je n'avais jamais fait de mal à quelqu'un. Alors pourquoi avais-je été destiné à avoir une telle vie ? Je me relevai du sol plusieurs minutes après, une fois la douleur atténuée et partis en courant le plus vite que je puisse de cet endroit. Je ne voulais plus voir personne, partir loin et me laisser mourir dans un coin ou plus personne ne me retrouverait. Je ne sentais même plus la douleur tellement que j'étais déterminé à partir rapidement de cette ville, de cet enfer qui me suivait partout où j'allais. Je courus longuement, tellement que j'atterris devant un péage d'autoroute. C'était décidé, j'allais partir loin d'ici, alors j'allais prendre cette direction. Je passai sous la barrière de péage à toute vitesse et continuai ma course jusqu'à l'épuisement, où je me laissai m'écrouler par terre par manque de souffle. Je m'allongeai sur le bord de l'autoroute, respirant d'une façon tellement forte et rapide qu'on aurait cru que mon coeur allait lâcher. Je priais intérieurement pour qu'une voiture s'arrête et me prenne afin de m'emmener le plus loin possible d'ici, mais personne ne le fit. Personne n'avait l'air de s'inquiéter de voir quelqu'un allongé au bord de l'autoroute entrain suffoquer. Tout le monde traçait sa route, et plus les minutes passaient, plus je réalisai que je n'y arriverais pas tout seul. J'avais trop peur et j'étais trop timide pour demander quoi que ce soit à quelqu'un. La nuit me terrifiait. Sous la panique, j'appelai Ashton les mains tremblantes, en pleurs.

« Allô ?

– Ashton... Dis-je toujours en pleurant.

– Luke ??? Luke qu'est-ce qu'il y a pourquoi tu pleures là ?

– Je veux aller chez toi pendant plusieurs jours Ashton je t'en supplie... Cache moi... Je t'en supplie..., Je pleurais encore plus en le suppliant.

– Euh... O..okay oui oui t'inquiète pas Luke je m'en fiche tu peux rester autant que tu veux mais il se passe quoi ?? Tu es où ?

– Je suis sur l'autoroute...

– Sur l'autor- okay j'arrive. Tu es sur quel autoroute exactement ?

– L'autoroute vers Melbourne...

– Je passe te chercher tu bouges pas. Reste bien sur le côté et fais gaffe de pas te faire repérer si des flics traînent. »

Je suivis les conseils d'Ashton et ne bougeai pas d'un poil. Plus tard, je vis une voiture se garer sur le rebord de l'autoroute et quelqu'un en sortir. Avec les phares je ne voyais pas de qui il s'agissait, jusqu'à ce que je vis la tête paniquée d'Ashton au dessus de la mienne.

Désolé pour cette partie pas très joyeuse, j'espère qu'elle vous a tout de même plu... 😅
Bonne lecture tout de même !

Save me from hell - LashtonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant