Chapitre 9

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Thibault se tenait dans l'allée centrale du châteaux. Il réfléchissait tandis qu'une connaissance de la plus haute importance l'amenait à entrer dans les bas fonds de la demeure. Plusieurs escaliers, suivi de pièces closes d'armement étaient disposées le long du chemin emprunté. Il finit par parvenir jusqu'à l'une d'elle, où se trouvait l'un des merveilleux cadeau de Dieu. Il s'avança, prit la peine de refermer la porte derrière lui avant de faire face à l'offrande :

Une épée magnifique, incrustée d'or et d'argent se tenait maintenue par deux impressionnants piques en fer. Elle était un objet de toute beauté, regroupant à merveille la guerre en une élégance frappante. Le Marquis saisit celle-ci, le regard brillant d'éxcitation et de fascination.

Il ne devrait poser ne serait-ce un doigt dessus, là était évidement le dilemme. L'interdiction même de la regarder avait approfondi en lui ce désire de la prendre en main. Il la brandit avec un important élan, la trouvant d'une part extrêmement lourde et de l'autre, sublime. Ensuite il l'écrasa contre une matière invisible, s'imaginant seulement l'impact qu'un tel coup pouvait avoir. Il se le disait : Il adorait pouvoir combattre avec une telle arme.

Mais elle était destinée à sa majesté, offert de génération en génération à la famille royale. Il n'était qu'un infime marquis partant à la guerre avec une simple épée de combattant. Il n'aurait jamais ce privilège de pouvoir tuer de ses propres mains avec cette arme majestueuse ses ennemies. Il se contentera de le voir par l'intermédiaire du Roi. Il aura ce désire de pouvoir revenir vainqueur aux côtés d'Agnès, tenant entre ses mains, la belles épée de la victoire. Il le désirai si ardemment...

Pouvoir la prendre dans ses bras, et lui offrir ce qu'elle n'aura jamais imaginé, même en rêve. Pour la garder auprès de lui, jusqu'où était-il possible qu'il aille ? Traversera-t-il la mort, la peine, la souffrance pour elle ? Tout à la fois, même la torture si il le fallait. Il aimait si beaucoup Agnès... Et il l'aimera toujours. Mais, à cet ange parfait, il se devait d'offrir bien plus qu'un simple rôle d'épouse de Marquis. Il devait lui faire découvrir les parures, la joie, l'or et l'argent... Il se devait de la rendre la plus heureuse possible et ainsi, elle restera à jamais sienne.

Il quitta l'épée, éprit de détermination. Il devrait très certainement se rendre dans les appartements d'Agnès afin de lui affirmer son désire de rencontre le lendemain, avant le départ pour la guerre. Il lui avouera tout son amour, tout ce qu'il ressent pour elle... Et malgré ses doutes ou sa réponse, il ne détournera pas des yeux ce qu'il devra entreprendre. Il vaincra pour s'élever, et tuer pour aimer d'avantage. Tel était... Sa conviction en tant que guerrier.

* *

Jeanne restait figée, éprise d'une douleur au niveau de la poitrine. Elle espérait de tout son coeur qu'elle ait mal entendu les paroles de la femme de chambre.

- Cela ne se peux... dit-elle avec difficulté.

Mais la femme de chambre, replaçant le coussin de Jeanne répondit d'une voix éprise de tristesse :

- Et si, mademoiselle Jeanne. L'armée royale part en guerre ce soir avec plusieurs officiers du conseil de sa majesté.

Jeanne serra les poings, elle ne pouvait y croire. Bien entendu... Le Duc de Guise devait faire partit de ces honorables combattants. Avait-elle si peu de temps pour tout lui expliquer ? Que fera-t-elle si il se trouvait mort en guerre ? Pourra-t-elle vivre avec ce regret de n'avoir put discourir avec lui ? Elle devait à tout prix le recouvrer. Elle ne pourrai aller de l'avant avec une aussi grande souffrance... Elle n'avait même pas eu le temps de le lui dire... Qu'elle l'aimait.

Elle se releva brusquement, non sans une douleur vive à l'épaule. Mais à présent plus rien l'importait, si ce n'était de le retrouver. La femme de chambre se précipita vers elle pour lui demander de se rallonger, d'être raisonnable. Mais ces mots n'atteignaient pas Jeanne, il passaient comme des caresses et au contraire, devenaient une forte raison de continuer. Parvenant à être debout, elle demanda à sa femme de chambre :

Agnès SorelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant