Chapitre 10

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Le ciel était figé, toutes ses belles couleurs disparurent... Jeanne se sentait plonger dans un néant dangereux. Elle se rappelait de son mal de crâne, de sa douleur à la poitrine et surtout... Du sang qui s'échouait sur sa peau frissonnante par une fraîcheur morbide. Elle avait alors relevé les yeux, et l'avait aperçu, cette personne qui paraissait la fixer. Mais l'inconnu ne lui offrait qu'une silhouette difforme de sa personne... Ainsi Jeanne se laissa emporter par le sommeil avec cette méconnaissance, ayant une sensation de déjà vue terrible. Tout cela lui faisait horreur. Pourtant, que pouvait elle faire ? Encore et encore, la fatigue lui était libératrice. Et elle choisissait l'issue la plus facile...

Et pourtant, la voici, dans un lit, bel et bien vivante. La scène allait-elle se répéter à l'infinie ? Peut être était-ce ce qui se passait véritablement... Cette impression de vivre, et en fin de compte être morte de l'intérieur. Ainsi un cercle sans fin s'était dessiné et l'avait emprisonné... Il n'y avait point de temps, point de règles... Seulement la tristesse comme source de départ et d'arrivé. Le milieux importait peu.

- Tu es réveillée.

Une voix, fébrile et aigu, celle d'une femme sans doute. Et de ce timbre, ce ton, cette intonation, un aspect chaleureux s'en émanait et la rassurait. Elle ne devrai pas apporter autant de réponses à ce qui l'entourait et ce dont elle ressentait. Elle restait dans un endroit qu'elle ne connaissait guère, avec quelqu'un qui lui était tout simplement inconnu. Faire part d'optimisme était du fait qu'elle soit toujours en vie... Mais à un moment tel que celui-ci, son imagination ne pouvait espérer que cette simple offrande. Elle désirait de tout coeur oublier ces images... Celles qui détruisaient à petit feu son coeur et l'amenait à vouloir disparaître de ce monde, se cacher sans que personne ne lui vienne en aide. Le Duc, avec sa femme, si beau et amoureux, une idylle, un rêve, une horreur, une haine... Son esprit était en totale contradiction. Elle était fascinée autant que peinée.

En fin de compte elle se focalisa sur la situation présente, entendant la douce voix prononcer encore et encore son nom, tel un appel. Elle tenta d'ouvrir les yeux, mais impossible pour elle, son monde restait noire, sombre, et des plus médiocre... Jusqu'à ce qu'elle se rende compte qu'il s'agissait de la pièce. Aucune lumière, nul soleil... Simplement une nuit des plus totale engouffrant l'étendu de la petite chambre individuelle. Elle se posa milles questions, n'aimant pas vraiment la tension palpable du lieux. Où était-elle ? Qui lui parlait ? Peut être en fin de compte était-elle en enfer...

- Jeanne.

Cette fois-ci Jeanne se leva précipitamment, le souffle coupé. Elle était terrifiée... Autant de questions sans réponses... Elle sentait cette tension, pesante et intense, aussi horrifiante qu'addictive. pouvait-elle au moins l'expliquer ? Elle demanda d'un petite voix étouffée :

- Qui... Qui êtes vous ?

Elle sut que la personne en question s'approchait, marquant un effet de danger suffoquant. Jeanne n'en pouvait plus, décidément, tout paraissait bien trop floue dans sa vie. Mais, étant un être humain, elle cherchait le sens, la raison, et la logique... Comment était-elle censé comprendre que parfois, il n'y en avait point ? Elle s'y rattachait depuis si longtemps, bouleversée. Pourtant, son destin lui prédisait des jours sombres irrationnelles. Elle ne pourrait les renier comme elle avait eu coutumes de le faire... Non, cette fois-ci, elle ne pourrait oublier l'envergure de son avenir. Car en ce silence pesant d'angoisse, elle entendit la vérité la plus horrifiante et absurde de sa vie...

- Je suis la Reine de France, Jeanne. ( Elle sentit un souffle caresser son front. ) Et je vais te sauver avant que je ne sombre définitivement.

La main de la femme vînt s'enfouir dans les longs cheveux de Jeanne, celle-ci s'immobilisa. Elle ne comprenait pas, la Reine ? Il s'agissait de Catherine Windsdor, la Reine de France qui restait enfermée jour et nuit dans une pièce close, sans fenêtre ni lumière, aimant le noir absolu. On disait qu'elle était devenu folle, qu'elle avait rejoins les ténèbres, un cotés obscur et grotesque. Tout cela car son chagrin avait été si immense et intense, qu'elle avait fini par renier Dieu et sa bonté. Elle avait perdu son unique fille, l'enfant qu'elle eu après des années de fausses couches...

- Tu ne seras plus jamais seule, je te montrerai la vérité, le biens et le mal. Plus jamais tu n'auras de chagrin ou de peine. ( Elle la prit dans ses bras, Jeanne ne savait que faire alors elle écoutait tout en sanglotant) Fais moi confiance.

Dès lors Jeanne entendit des voix, des petits chuchotements... Elle sentit l'aire se remplir d'un oxygène toxique, la chaleur pesante faisant tourner sa tête. Elle perdait pied, se trouvait à tourbillonner dans son esprit tandis que ses alentours se déformaient. Elle ne savait plus où était le haut, plus où était le bas. Elle subissait, haletante. Puis elle perçut des mains venir se déposer sur elle, le long de ses bras, son buste, ses jambes... Des doigts qui se refermaient sur sa peau frissonnantes de peur...

Ses pensées s'effacèrent, ses yeux se fermèrent...

Elle était à présent différente, elle avait cette sensation de renaître.

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Coucou !

Vraiment désolée pour le retard, voici un court segment mais je vais publier un second assez rapidement pour combler celui-ci. J'ai eu donc quelques messages pour ce qui est du destin de Jeanne, vous avez beaucoup d'imagination alors merci à vous ! Parfois surprenante et d'autre part très intéressante. En fin de compte, vous m'avez précisé que vous aimiez bien la part sombre du livre avec les rites sataniques et autres... J'ai eu donc l'idée de relier une seconde fois l'histoire à cet aspect "obscur". J'espère que cela vous plaira. ;)

Merci beaucoup pour tout !

Vous êtes géniaux.

" Loin de moi tu es, Agnès, et mon coeur fissuré m'amène à la renaissance

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" Loin de moi tu es, Agnès, et mon coeur fissuré m'amène à la renaissance. Ma main qui se dérobe de la tienne marque le renouveau, je m'envole vers mon propre chemin. "

- Jeanne de Bourgogne -

Agnès SorelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant