Lorsque Jeanne se réveilla de son long et intense someille, elle vit aussitôt Agnès à ses côtés. Elle se releva tout en fixant son amie dormant paisiblement. Le temps pour elle de vérifier sa blessure avec soin... Elle n'allait pas en mourir, cela était une certitude. Cependant, une crainte bien plus horrible l'animait : Le Duc de Guise se trouvait en un chagrin immense. Et tout cela par sa faute.
Elle ne pourrai se le pardonner... Elle avait besoin de le revoir, tout de suite. Mais elle savait que se relever aussi tôt ne lui apporterai qu'une guérision lente et douloureuse. Cela n'allait qu'aggraver son cas...
Elle décida donc que ses inquiétudes seront vites oubliées lorsqu'elle le retrouvera, l'unique qu'elle aime. Mais d'ici là, elle ne pouvait que rester impuissante face aux temps et ses erreurs. Juste attendre, patienter en silence...
Jeanne vînt s'enrouler une deuxième fois dans la grande couverture en s'allongeant aux côtés d'Agnès. Le visage face au sien, la main enroulant la sienne d'une tendresse amicale et agréable... Elle ressaisit son rêve pour le partager affectueusement avec sa camarade. Et une connexion l'amenait à penser qu'elle ressentait les mêmes besoins, inquiétudes et disgrâces... Comme si, invraisemblablement, elles se ressemblaient. Elle ne put qu'en sourire avec néanmoins, une pointe de tristesse cachée précieusement dans son être meurtri.
* *
Louis était debout, sur son balcon, à penser à tout ce qui avait bien pu se passer. Il n'y trouvait mots pour décrire ses terribles actes. Il se contentait de garder avec soin son épée à ses côtés.
Soudainement un garde rompit son envol en esprit saccagé pour venir affirmer à son égard :
- Monsieur le Duc de Vendôme, sa majesté vous demande en une réunion de la plus haute importance.
Il hocha la tête comme il avait l'habitude de faire, mais le simple mot "majesté" lui valut un resserrement au niveau de son coeur. L'intonation, la technique en parole... Tout lui était insupportable en ce nom propre. Il se le disait avec une pointe d'égarement : Il détestait le Roi.
Tout était à présent simple, il se devait de le tuer. Il avait ce besoin de garder à tout jamais Agnès à ses côtés. Si il le fallait, simplement en image. Il ne lui suffisait que de la savoir vivante. Comment était-ce possible ? Qu'il puisse ainsi s'attacher à une femme, ne désirant aucunement partager des moments avec d'autres belles demoiselles ? Il ne désirait qu'une seule entre toute, qui lui paraissait insaisissable. Il n'avait plus besoin de cette carapace de valeureux chevalier, de violent méchant homme aux désires de conquêtes victorieuse. Seule cette personne, tel un fantôme remplissait son coeur d'un sentiment doux et agréable. Il se perdait... Qui était-il à présent ? Que ressentait-il ?
- Monsieur le Duc ?
Il se retourna et fit quelques pas pour quitter convenablement ses appartements. Pendant le trajet il se posait milles et unes questions, mais toutes restaient sans réponses. Qu'avait donc t-il fait pour que le bon Dieu lui apporte aussi beaucoup de tourments ?
Il rejoignit rapidement la grande salle du conseil d'où se trouvait de nombreux ministres et riches aristocrates. Il se laissa dés lors entraîner par cette tension de la guerre, effaçant tous ses maux et ses doutes. Il ne restait plus que cette certitude : Le combat approchait.
- Les protestants ont prit Sancerre sous les ordres de la famille Montmorency. Tout cela dirigés dans un unique but : ( Sa majesté parlait avec un brin de colère. Sa détermination en fit frissonner plus d'un. ) prendre d'assaut les châteaux de la Loire, les préférés des Rois depuis maintenant des siècles. C'est une provocation et une totale remise en cause de notre gouvernement et ma royauté. C'est pour cela ( Il s'avança près de la table pour venir s'y appuyer fortement, comme pour intensifier ses paroles. ) que je vous ai appelé aujourd'hui messieurs.

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Agnès Sorel
Ficción históricaEn l'an 1563, tandis que les guerres de religion éclatent et bouleversent le pays, Agnès Sorel, fille d'un riche peintre français et ami de la couronne se trouve en sûreté dans le palais royale. Les protestants et les catholiques cherchent le pouvoi...