Chapitre 2-Agnès Sorel

206 12 17
                                    

Agnès se retrouva un instant seule... Elle devait réfléchir, penser à ce qu'il s'était passé. Mais d'un point de vue, cela lui était embarrassant. Il était... Gentil, beau jeune homme, poli et attendrissant. Elle avait si longtemps cherché un époux comme lui, aussi parfait à ses yeux. De plus il était riche ! Il lui apporterai une grande sécurité, de l'amour et de la bonté. Et elle se le répétait... Elle sera amplement capable de l'aimer avec le temps. Si il poursuivait ses regards si sincères, elle se laissera tenter par le mariage. Personne... Ne l'avait regardé avec autant de tendresse. Elle ne percevait chez les autres hommes, qu'un sentiment de désir sexuelle. Mais lui... C'était simplement une grande affection.

Elle reprit ses esprits et se dirigea à grands pas vers le châteaux. Elle cherchait autour d'elle, le souffle haletant. Entre-temps, elle souriait, se mordillait les lèvres, se prenait à croire à un meilleur future, à un cadeau inouï de Dieu. Elle vit au loin une jeune femme de dos, les cheveux roux détachés et en robe bleu nuit. Jeanne... Elle se précipita vers elle et la prit dans ses bras. La personne qui devait certainement parler avec son amie grogna quelques mots puis partit la tête haute. Encore une comtesse ou duchesse vexée de leur comportements. Mais Agnès ne s'en voulait aucunement, une part d'elle se sentait libre et si heureuse.

- Agnès... Que se passe-t-il ?

Celle-ci releva la tête avec un large sourire. Jeanne, ne comprenant pas lui rendit ce geste avec une pointe d'amusement.

- était-ce simplement pour vexer la marquise ? ( Elle cacha un petit rire ) Vous ne manquez jamais de m'amuser ma cher !

Elle prit les épaules d'Agnès et l'éloigna d'elle. Elle se demandait quelle était la raison de son acte si amicale aujourd'hui. Elle aimait beaucoup Agnès, mais elle avait toujours cette impression que tout le bonheur lui était dût et qu'elle... Non, pourquoi était elle si dure ? Pourquoi à chaque fois, face à son amie elle pensait de cette façon ? Ce n'était pas vraiment de sa faute... En ce moment, le mariage prenait place et elle sentait de jour en jour la porte de la cage se refermer derrière elle. Elle en était piégée...

- Non, Jeanne... Mon père est venu me rendre visite hier. Il m'a demandé d'assister à un rendez-vous avec le marquis de Bourbon en vue d'un mariage forcé. ( Un mariage forcé ? Jeanne en eut le coeur serré pour elle. Mais alors... Pourquoi était-elle si heureuse ? ) Par respect pour lui, je m'y suis rendue le coeur lourd, pesant de douleur. Néanmoins, vous ne croirez jamais ce qu'il s'est passé !

- Dites moi donc ?

Agnès était toute excitée, son sourire ne quittant pas son visage, le marquant à jamais de ce jour si fantastique. Cela ne rajoutait que de la jalousie à Jeanne. Elle qui s'était promis de ne pas ressentir un tel sentiment à l'avenir... Il était bien encré en elle et était même voué à Agnès. Elle ne pouvait qu'écouter ses joies tout en ne pouvant se lamenter de ses propres peines.

- Il m'a regardé comme jamais un homme ne l'a fait. Il était... Parfait ! Un époux si honorable... Dans tous les cas, pardonnez moi mais je me satisferai de ce marquis. je ne cherche plus désormais... Et cela compte évidement pour votre cher Duc de Vendôme.

- Mais Agnès, ce Duc est bien plus riche et un très bon parti ! Il t'offrira bien plus de privilèges en une semaine que pour toute une vie avec le marquis de Bourbon. ( Jeanne prit entre ses deux mains le visage grimaçant d'Agnès. ) Mon dieu... Réfléchissez-y ! Vous le regretterez, j'en suis certaine. Si vous désirez vous marier avec un homme vous regardant avec affection, pardonnez-moi mais vous tomberez bien bas. Vous devez vous offrir le meilleur, l'amour n'a pas sa place dans un mariage !

Agnès dégagea les mains de Jeanne et fut submergée par la colère. Comment pouvait elle penser une telle chose ? Pourquoi la présentait elle si stupide et naïve ? Elle qui croyait... Qu'elle serai heureuse de son soudain bonheur.

- Vous ne comprenez pas... Vous ne comprendrez jamais !

Elle partit brusquement, le coeur serré. Jeanne voulût la rattraper, lui avouer que tout était de sa faute. Mais d'un point de vue, elle désirait si fortement sa vie, son amour, son innocence... Elle se mordit les lèvres, les sourcils baissés, le souffle coupé. Elle n'en pouvait plus... Elle avait si mal.

Son mariage était dans une semaine, elle ne savait comment l'annoncer à son amie. Elle même reculait face à cette date terrible. Elle noua ses doigts entre eux, rattrapa ses larmes à son âme dévasté et s'en alla de même. Chaque pas pesaient dans son esprit. Elle se dirigea vers sa chambre, ouvrit la porte avec un courageux élan et y vit son future époux. Il lui sourit avec affection... Mais elle ne percevait que son vieux âge, sa peau troué d'imperfections, ses joues ridées et ses importants cernes noires...

- Ma Jeanne... J'ai quelqu'un à vous présenter.

Une personne sortit de l'ombre, entre quelques rideaux et meubles disposés dans la pièce. Il avait fière allure, le buste droit, une confiance guerrière. Il avait un visage dessiné si adroitement, un nez long et fin, un regard... insondable.

- Je vous présente le Duc de guise. Il es un très fidèle ami à moi et... En vu de notre mariage que nous avons décidé dans le châteaux de Chenonceau, je me dois d'assister aux préparatifs. ( Il prit calmement la main de Jeanne ) Je ne voudrai pas qu'il vous arrive malheur durant mon absence.

Elle se contenta de se forcer à sourire, comme attendrit par tant de générosité et d'attention à son égard. Il vînt ensuite l'embrasser sur la joue tandis qu'elle cachait son dégoût. Les yeux bleues de Jeanne rencontrèrent ceux marrons du Duc. Il lui offrit un fin bonjour poli, elle ne pût que fermer ses lourdes paupières.

- je reviendrai dans cinq jours, ma douce Jeanne.

Elle entendit le son de la porte s'ouvrir et se fermer délicatement. Le silence embellit ensuite la pièce, elle ne désirait toujours pas recouvrer la vue, trouver ce monde qu'elle haïssait plus que tout en ce temps douloureux. Pourtant, une voix retentit, un unique appel...

- Vous pouvez... Pleurer.

Sans se soucier de ce qui l'entourait, Jeanne fondit en larme. Ses jambes ne lui permettaient plus de rester debout, ses membres tremblaient, sa voix fébrile retentit en des pleurs incessants. Elle tomba sur le sol, les genoux à terre et le visage enfouit dans ses mains flageolantes... Il n'y avait plus aucun retour en arrière, elle ne serra... Jamais heureuse ?

----------------------------

Donc merci à @OceaneGhanem pour l'aide apportée à ce chapitre, par rapport à l'orthographe. Vraiment, c'était très gentil de ta part, alors n'hésitez pas à lire son bouquin il est top.

Le Duc de Guise (Arthur) : Un homme au regard impénétrable, aux sentiments rudes et à la passion de la guerre et de la chasse

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Le Duc de Guise (Arthur) : Un homme au regard impénétrable, aux sentiments rudes et à la passion de la guerre et de la chasse. Bon ami du Marquis de Bourbon et de Robert Guesclin, il reste un important père et époux puisque son fils est apte à monter sur le trône si sa majesté décède... Dénudé d'amour et d'affection, il ne cherche qu'a assouvir ses désirs de batailles tandis que les guerres de religion bouleversent le pays. Peu sociable mais avant tout très bon combattant... Ses plaisirs de conquêtes et de sang ne lui feront-il pas chuter de son pied destale ?

Agnès SorelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant