Chapitre 12

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- Les soldats sont épuisés, nous avons tenu un chemin de course bien trop exténuant. Même si il nous a fallut seulement quelques jours pour parvenir jusqu'au Château de Blois, il est évident que les sommeils oubliés et autres moments pour se reposer n'ont pas arrangés leurs états... Avant toute chose, nous devons leur laisser un instants de répits et se concentrer nous autres, officiers, sur les stratégies militaires à prendre.

Le Duc de Vendôme se présentait face aux autres officiers de l'armée, expliquant son point de vue sur la situation actuelle. Et de ce fait, tous hochèrent de la tête en accord avec lui. Sa majesté demandait à ce que l'armée reste en retraite, attendant le moment propice pour combattre les protestants. Ainsi cachés, ils pouvaient voir tous les gestes du côté des protestants et les anticiper. Néanmoins une choses leur semblait à tous bien trop louche... Les Protestants aurait dut attaquer dès leur arrivé, ou quand bien même, peut être que l'armée française serait arrivé trop tard. Et pourtant, aucune bataille n'avait fait rage et le château était intact, s'élevant dans la nuit en une magnificence indéchiffrable. Les protestants préparaient quelque chose... Mais quoi donc ? Cette forteresse en pierre était bien gardée à présent, alors pourquoi ne pas voir attaqué aussitôt ? Est ce que les soldats étaient de même épuisés ? Non... Le Duc de Vendôme savait que Sancerre n'était pas aussi loin que la cour de France par rapport au château de Blois. Ce n'était pas un prétexte pour retarder la bataille... Il y avait bel et bien toute une stratégie militaire derrière tout ça. Et impossible de la déchiffrer pour le moment...

La nuit se faisait intense, les officiers prirent le temps de s'informer sur chaque indice présent, même si la plupart étaient infimes. Et lorsque l'heure se fit tardive de pars leur intuitions, ils se promirent de s'entretenir le lendemain. Tous se quittèrent pour se reposer dans les cahutes fraichement installés dans l'après midi. Mais quelques uns ne pouvait s'endormir aussitôt... Louis patientait, attendant la fatigue mais elle n'arrivait nullement comme il l'aurait souhaité. Il était à la fois excité et impatient... La représailles que lui avait fait sa majesté n'était qu'une opportunité pour montrer une soit disant « infériorité ». Si il pouvait lui faire croire qu'il avait bel et bien les pleins pouvoir... Il frapperait avec plus d'audace et un magnifique effet de surprise.

Son cœur battait vite, son souffle était saccadé... Il ne pouvait cesser de penser à Agnès. Avait-elle réussit ? Peut-être était-ce trop tôt, ou alors trop tard. Il devait jouer de sa bataille et avoir confiance en sa tendre bien aimée... Bientôt ils seront réunit, ils seront Roi et Reine de France. Il fera tout pour elle... Même donner sa vie si il le fallait.

* * *

Enroulée dans une cape noire, Marie de Clèves s'élançait dans un noir presque total. Elle devait rejoindre Edouard de Condé... Elle était si heureuse de tout apprendre, de pouvoir enfin voir claire à travers milles et une facette de la guerre. Ses pieds glissaient parfois contre le parterre, il faisait très froid et elle rata plusieurs fois de chuter. Mais elle ne stoppa pas sa course pour autant... Car elle parvînt à l'entrevoir dans la nuit, cet homme dos à elle qui patientait en silence.

Elle fit encore un petit effort pour parvenir jusqu'à lui, la respiration coupée. Son cœur brulait en elle... Enfin se disait-elle, elle le méritait, la connaissance !

Edouard se retourna et l'accueilli sèchement, comme il avait l'habitude de le faire. Elle acceptait sa froideur sans un mot, écoutant seulement ses paroles d'une sagesse qu'elle ne se connaissait pas.

- Nous allons attaquer de par l'intérieur du château. (Marie stoppa sa respiration, le cœur battant à la chamade et les mains gelées par le froid.) Tu vas nous ouvrir les portes du château de Blois, Marie.

Elle se sentit frémir, ses jambes devenant tremblantes sous la charge apportée sur ses épaules. Elle se sentait à présent si lourde, comme piégée par des chaines incassables... On lui demandait si beaucoup que son orgueil n'en était pas assez puissant.

- Je ne peux faire une telle chose... Je... Je suis incapable de faire cela, on me soupçonnera immédiatement et se sera de la haute trahison ! Je serai décapitée pour cela, Edouard, décapitée !

Son corps était prit de petits soubresauts, elle suffoquait. Elle voyait déjà le peuple, fou de rage la pointé du doigt et la haïr. Alors que sa tête sera déposée sur une planche en bois et la hache, déjà sanguinolente, comme un irrespect évident viendra tranché sa chair. Un fleuve de sang, une acclamation de joie et de fierté pour les spectateurs... Et un nom tracé dans le noir pour la mort d'une traitresse. Elle qui rêvait de beau joyaux, de belles parures à la française et d'un enfant au sang divin. Il lui demandait prendre le risque de tout perdre...

- Marie, (Il apporta ses mains sur l'épaule de la jeune femme, l'aire apeurée) tu dois le faire, n'oublie pas qui nous sommes. Cette bataille est très importante, elle décidera de notre chemin, à tous. Si tu y arrive tu sera porté en héroïne à nos côté... Si tu meurs, Marie, nous te rejoindrons. Nous avons confiance en toi... Dès lors Il y aura un temps pour tout, alors écoutes moi bien et n'oublie pas qu'une minute peut être décisive en ces moment de guerre. Dans deux jours, ouvre nous les portes, lorsque la lune sera pleine. Quand à demain soir... Enfuit toi du château pour rejoindre le côté de sa majesté... Fais en sorte d'être enceinte et disparait lors de son sommeil. (Il prit brusquement le menton de Marie entre ses mains, comme pour faire en sorte que les yeux de celle-ci rencontre les siens.) Marie, tu as notre destin en main. Nous avons qu'une seule et unique chance. (Edouard approcha ses lèvres de celle de Marie, délicatement afin de pouvoir finir sa phrase qui sonnait comme une affirmation.) Qui sommes nous Marie ?

Leur deux lèvres se rencontrèrent, Marie se sentit emplit d'un bonheur absolue même si son sentiments n'était point réciproque. Elle était simplement apaisée... Et peut-être naïve. Mais tout son amour était envoûtant et Edouard le savait. Elle avait juste à lui répondre ? Avec autant de sincérité que de souvenirs en sa voix...

- Nous sommes, des protestants... 

" Parce que l'on naît pour vivre, et se construit pour détruire

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" Parce que l'on naît pour vivre, et se construit pour détruire."

-Marie de Clèves-

Agnès SorelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant