Chapitre 11-Agnès Sorel

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Elle ne savait plus combien de temps elle était restée dans cette chambre, l'esprit vide, le regard lointain. Ses yeux sans vie, son corps lâché de toutes forces... Jeanne avait à présent l'habitude de ce noir intense, toujours aussi sombre et dangereux, elle l'appréciait même. Des heures s'étaient écoulées mais elle paraissait être apaisée. Elle avait cette sensation d'être coupée du monde, ne plus penser à rien la libérait de toutes ses peines. Peu importait l'emprise des ténèbres sur sa personne... Car la Reine était à ses côtés, cette femme qui lui faisait découvrir les valeurs d'une vie dans la pénombre. Elle pouvais renier toutes ses souffrances sans le moindre regret, elle se sentait lavée jusqu'à la pureté. 

Elle n'avait plus peur... Son cœur battait dans une satisfaction incroyable. Elle savait à présent, elle recouvrait la réalité. Elle n'était pas seule, d'une vie liée à la Reine et à ses gens, qui avait marqué sa peau. Des traces noires, telle de la peinture avait pris place le long de ses bras. Elle les connaissait et les remerciait, parce qu'ils l'acceptaient, parce qu'ils lui demandaient de les rejoindre. Et son être tout entier respirait si fortement, venait à être impatient, à vouloir absorber toute cette magnifique perspective. Elle voulait se rattraper à cet échappatoire, puisque tous l'avait abandonné, puisqu'il ne restait plus qu'eux, elle tendait sa main vers ceux qui lui ouvraient grand leurs bras. Elle chuchotait, un fin sourire se dessinant sur son visage rayonnant : 

- Oui, oui... Je veux, je le veux ! 

Subitement la pièce fut remplis d'un arrière bruit intense et répétitif. Jeanne se sentit frémir, sachant indéniablement qui venait d'apparaître, qui chuchotait des petites paroles qui s'intensifiaient de plus en plus. Elle pouvait l'entendre, ces mots répétés à l'infinie. Son âme en était inspiré, elle était submergée par tant d'amour à offrir, par un avenir aussi certain. Elle se le disait, ainsi était sa place. Dans le noir, avec la Reine et son savoir, avec "eux". Elle se leva du lit pour se précipiter dans les bras de la reine. Celle-ci accepta son geste avant qu'elle ne tombe toutes deux à genoux, le souffle haletant. Jeanne pleurait dans les bras de sa majesté, elle en venait à retourner en enfance, parce qu'elle avait cette sensation d'avoir trouvé une véritable famille. Tout cela était peu convenable, mais il n'y avait aucune impolitesse. La Reine semblait être ravie, et se permettait de susurrer elle même, quelques mots à sa nouvelle compagnie : 

- Nous te montrerons le bon chemin, nous te promettons que tu ne souffrira plus jamais. Tu vivra à mes côtés, Jeanne. Je te protégerai et te sauverai, jusqu'à ma mort, qui me parvient de jours en jours, qui risque de m'emporter bien assez tôt. ( Elle embrassa le haut de la tête de Jeanne, aussi tendrement qu'avec affection ) Ho, mon enfant... 

Peu importait à Jeanne que la Reine puisse la voir, à travers son chagrin, comme étant son enfant perdu à jamais. Elle se persuadait elle même que c'était le cas, car elle avait besoin de cet amour et de cette offrande. Elle acceptait, sans aucunes craintes le destin que ses gens lui recommandaient. Elle se concentrait sur les paroles de sa toute nouvelle famille, de ses "frères et sœurs" : 

Satan, Satan, Satan, Rejoins Satan ! Rejoins Satan ! 

Oui, elle allait rejoindre Satan, devenir Satan, rayonner auprès de Satan. Ses yeux brillaient d'excitation, elle était comme prise de folie, son cœur battait à la chamade tant elle avait hâte de ne faire plus qu'un avec cette communauté. Dans le noir, une pénombre des plus totale, elle se sentait forte et triomphante. Cette sensation était la plus agréable de toute... Elle l'envahissait d'une fierté inégalable. Elle n'avait pas besoin de Dieu, d'abandon et de souffrance. Son ancienne vie lui en avait trop offert... Elle allait renaître et se laisser absorber par la tentation du sang, la tentation du mal. Ainsi, rien ne sera peine et tristesse, puisqu'elle sera voué à Satan. Rien ne pourrai l'arracher de ce nouveau départ... Elle voulait détruire sans aucuns remords, elle voulait s'éloigner de la lumière des cieux qui lui était bien trop aveuglante. Jeanne devenait... "eux". 

* * * 

Le réveil d'Agnès se faisait difficile. Elle ne pouvait oublier le fait que Louis et Thibault soient partis à la Guerre, elle se faisait violence pour ne pas faillir. Elle devait rester forte et entreprendre au plus vite son objectif... Celui de tuer la Reine. Elle savait que cela sauverait Louis et elle même. Elle ne devait pas décevoir l'homme qu'elle aimait, et encore moins lui promettre une mort certaine. Elle avait confiance en lui, même si elle ne savait pas les réelles raisons de cet assassinat. Dans tous les cas, elle se devait de trouver une solution pour tuer la Reine. Elle avait appris qu'elle se trouvait dans une chambre au fond du château, dans un noir des plus totale afin de taire son chagrin. Depuis que son enfant fut porté disparut, ou quand bien même mort, elle s'était tournée vers les ténèbres. Les servantes s'occupant du repas avaient une certaine peur d'entrer dans cette pièce, elle était même dite maudite. Comme si y entrer venait à se faire happer par le mal et le péché en lui même. Il y avait une soit disant "possession", on venait à perdre l'esprit et à sacrifier son esprit pour s'offrir au enfer. Mais cela ne restait que des baratins, et des suppositions. Il y avait toujours la crainte du Diable face au Dieu tout puissant. Agnès elle même avait assisté à des phénomènes terribles... Elle se rappelait de tout ce sang sur ses murs, de cette vision lorsque son très chers Louis avait été victime de la venu de ces sataniques. Puis il n'y avait aucune peur à avoir, elle devait tout simplement avoir confiance en elle et tuer au plus vite la Reine. Elle se sentirait ainsi beaucoup mieux, sans ce lourd poids insupportable sur ses épaules. 

En fin de compte, elle s'était dit qu'elle devait accéder à la chambre de la Reine en étant une servante. Elle devait laisser un poison mortelle dans la coupe de vin de sa majesté. Elle ne devait avoir aucun goûteur, cela faisait depuis longtemps que l'on l'a savait entre la vie et la mort. Elle avait une tristesse si intense que l'on pouvait croire qu'elle s'était tuée elle même. Et penser qu'elle puisse le faire à travers un poison ne surprendrai personne. Ainsi Agnès n'allait pas se trouver obligée de prouver son innocence. Elle en serait pour ainsi dire incapable.... Tout cela l'inquiétait, mais elle prenait sur elle. Elle allait réussir et enfin pouvoir vivre sans danger ni disgrâce. Après cette impasse de sa vie, tout ira bien. La Reine peut être la remerciera-t-elle elle aussi pour ainsi la soulager... Même si tuer faisait horreur à Agnès, elle ne renoncerait pas. 

Elle allait se procurer du poison et amener sur un plateau d'argent, la mort de la Reine. 

Mais entre l'amour et l'amitié, quelle sentiment triomphera ?

Agnès pourra-t-elle sauver Jeanne et Louis ?  

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Coucou ! 

Eh bien, Jeanne se retrouve dans une situation des plus délicate. Mais est ce mal ou libérateur ? Dites moi ce que vous en pensez et si vous vous attendiez à ça ;). 

En attendant Agnès veut tuer la Reine, mais il y a bien plus de secrets que l'on peut penser... Il faut savoir parfois faire des sacrifices ou quand bien même, souffrir pour avancer. 

" La Reine du sang, La Reine des ténèbres

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" La Reine du sang, La Reine des ténèbres. Que Satan vienne un jour l'arracher à sa vie tandis que le chagrin anime son cœur meurtrie. "


Agnès SorelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant