Chapitre 34. ♡

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Diana.

Nous étions mardi. Pour moi, le mardi n'est juste qu'un frère du lundi et un cousin éloigné du samedi, jour de tranquillité. En d'autres termes, je détestais le mardi autant que je détestais Luke.
George, Reece, Blake et moi-même étions assis autour d'une table, mangeant notre repas du midi. Le brun fixait son repas sans bouger, le visage fermé.

"Eh Blake, ne tues pas Luke ! s'exclama Reece en essayant de croiser le regard rempli de colère de mon copain.

-Je ne sais pas ce qui me retient de le faire, rétorqua t-il d'une voix rauque.

-Peut-être le fait que son père soit le principal, intervint George."

Le blond avait raison sur ce point, mais mon instinct me disait que Blake le frapperait quand même. Ce dernier croisa les bras sur la table et fourra sa tête dedans. Je posai ma main sur son dos et lui susurrai:

"Ça va aller."

Mais sur ces mots prononcés, il se leva et partit. Je me levai à mon tour, laissant tomber mes couverts, et courus le rejoindre pour l'arrêter, mais c'était déjà trop tard. Il était parti dans la cour en courant rapidement afin d'être face à Luke.
Essoufflée, je regardai mon copain de loin. Il était devant le châtain, ils semblaient se crier dessus. Je continuais d'avancer. La plupart des regards étaient dirigés vers les deux garçons, et ceux qui ne les regardaient pas me regardaient moi. J'avançais toujours, les yeux rivés sur le brun.
Puis le premier coup partit, faisant tomber Blake au sol. J'hurlai et courus vers ce dernier.

"Blake, Blake ! Réponds moi ! criai-je en m'approchant du jeune."

Aucune réponse ne se fit entendre. Son visage était collé au sol et je voyais quelques gouttes rouges sur sa joue. Une haine froide et très prononcée se forma alors dans mon esprit, et la seule idée que j'avais en tête était de tuer Luke.
Je me relevai, les larmes aux coins des yeux. Je m'avançai vers celui qui l'avait frappé, il riait aux éclats.

"Alors Diana, rends-toi à l'évidence, ton copain n'est qu'une merde ! Un coup et il est au sol, c'est triste ! s'exclama le châtain.

-Luke, je vais te frapper, déclarai-je en serrant les poings."

N'ayant point entendu ma dernière phrase, il continuait de se marrer avec ses amis. Je commençai à lever ma main afin de lui porter un coup mais une force me retint. Je me tournai avec rage ; c'était Reece.

"Ne le frappe pas, me dit-il en baissant mon bras.

-JE VAIS L'EXPLOSER OUAIS ! m'égosillai-je en tirant mon bras afin que mon ami le lâche."

Je me jetai sur l'adolescent qui riait et le frappai au visage.

"Écoutez Miss Hauchard, le fait que Luke ait frappé votre ami n'est pas une raison valable pour justifier vos actes, déclara le principal en posant ses coudes sur le bureau.

-Mais si je n'étais pas intervenue, il aurait de nouveau blessé Blake ! Je vous rappelle qu'il a l'arcade ouverte et qu'il est à l'hôpital ! m'exclamai-je.

-Je vous rappelle également que vous avez fracturé le nez de mon fils, rétorqua t-il.

-Je m'en fous de votre fils, murmurai-je en soupirant."

L'atmosphère était pesante dans cette salle de couleur taupe. Je possédais toujours le manteau de Blake sur moi. Il était tacheté de gouttes de sang ; celles que le brun avait malencontreusement déposées sur la veste avant de partir dans l'ambulance. George était parti avec lui, tandis que Reece m'avait obligé à rester là.

"Ça sera mieux pour toi, m'avait-il dit en me prenant par les épaules."

La vision de mon copain tombant face contre sol continuait de passer devant mes yeux. Je ne voulais pas y croire, comment est-ce qu'un seul coup aurait-il pu le faire tomber ?

"Comprenez bien ma sanction, miss, poursuivit le père de mon ennemi.

-Quelle sanction ? demandai-je avec étonnement, tirée de mes pensées.

-L'heure de retenue, ce soir, répondit-il. Votre père étant un homme important et influent, je ne désire point me le mettre à dos."

Je me levai, pris mon sac et sortis de la pièce sans cérémonie. D'un geste vif, j'enfilai la capuche du blouson et partis dans la cour afin de rejoindre mon ami.

"Alors ? questionna t-il, une mine curieuse sur le faciès.

-J'ai une retenue, soufflai-je.

-Tu t'en tires bien ! s'écria le blond."

Il était vrai que cette punition n'était guère ahurissante, mais la raison était relativement simple : le principal a peur des représailles de mon père. Il est marrant, ce monsieur Korns.

Dix-huit heures. Mon heure de colle s'était terminée, j'étais sur le chemin du retour. Blake allait bien, il était chez George, Reece les avait rejoint. Je rentrais donc chez moi, seule. La nuit allait presque tomber, les lampadaires autour de moi étaient déjà allumés.

De : George
T'es ? On t'attend pour jouer à Fifa !

À : George
Pas la peine, je ne viendrai pas.

Je remis de nouveau mon téléphone dans la poche du manteau. Malgré les vibrations indiquant un appel, je continuait d'avancer en les ignorant.

En traversant la rue principale, les appels ne cessaient point. Énervée et sans m'en rendre compte, je me stoppai pour dire à George d'arrêter de m'appeler. Sans m'en rendre compte, je m'étais arrêtée au milieu de la route.

Un crissement de pneus, une douleur à la hanche, ma tête contre le sol.

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