#3 Hailey

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C'est pas vrai ! Ma sieste qui ne devait durer qu'une demi heure s'est transformée en profond sommeil de deux bonnes heures. Faith va me tuer !
Mon téléphone m'indique pas moins de 10 messages et 5 appels en absence tous venant de la même personne.

Je me lève et frotte mes yeux dans une tentative désespérée d'émerger. Il est 21 heures passée mais si je me presse il est encore temps de la rejoindre et de me faire pardonner.
Je saute du lit et file à la douche.  Je crois que je viens de battre un record.
Drapée d'une serviette, je me dirige vers mon maigre dressing. Et c'est le moment que je déteste. Je suis de nature très simple, ma garde robe ne contient aucun vêtement extravagant et je n'ai rien qui puisse convenir à une soirée étudiante. Enfin je crois, je ne sais même pas. Ça n'a jamais été dans mes habitudes de sortir faire la fête d'ailleurs. Après ce qui semble une éternité, je me décide pour une petite robe noire à manche courte et des sandales en cuir à lanières. De toute façon, je ne fais un effort que dans l'optique d'éviter les foudres de ma meilleure amie. Je suis encore dans les vapes, je n'ai aucune envie d'entendre sa voix stridente raisonner dans mes oreilles. J'applique un coup de rouge à lèvre rosé, un peu de mascara, je brosse mes cheveux et me voilà fin prête.
Heureusement, Faith me connaît par cœur et devait se douter que je ne lui ferai pas faux bond elle a donc eu l'intelligence de m'envoyer l'adresse. Je la rentre dans le Gps et enclenche le contact. Je ne suis même pas encore partie et j'appréhende déjà la soirée qui m'attend.
Okay, Hailey, respire un bon coup tout va bien se passer.

La fête se déroule chez un troisième année, la maison est immense et regorge d'étudiants déjà bien éméché. Un gobelet en plastique atterrit sur mon pare-brise me faisant sursauté. J'ai juste envie de me barrer d'ici en vitesse. Les cris et fond sonores de jeunes demoiselles en émoi m'agacent déjà au plus au point mais j'ai fait une promesse à Faith. Selon elle, cette année il faut que je me laisse vivre, sinon je risque de devenir folle à 30 ans lorsque je me rendrai compte que je n'ai pas profité de ma jeunesse.

Je prends une profonde respiration pour la seconde fois de la soirée et sors de l'habitacle. J'évite des jeunes de mon âge qui ne marchent plus tout droit et franchit le portail. La villa est impressionnante, c'est une grande propriété moderne aux formes rectangulaire de couleur grises et noires. Je sors mon téléphone de ma veste et tente de joindre la responsable de ma venue en territoire inconnu et hostile.
Après plusieurs sonneries sans réponse et un long moment d'errance je reçois enfin un signe de vie. Alors que je me dirige vers le salon bondé, une grande blonde platine à la poitrine généreuse me rentre dedans, renversant son verre par la même occasion.

- Putain, tu peux pas faire attention ?

- Excuse moi, je bredouille gênée.

En fait, c'est le regard perçant du garçon de mon âge à ses côtés qui me cloue sur place. Ses grands yeux noisettes sont bordés de long cils noirs et ses iris semblent encerclées d'une bordure dorée. Il y a une lueur rieuse au fond de ses prunelles.
Il esquisse un sourire moqueur et je suis frappée par sa beauté surréaliste. Ce mec pourrait poser pour GQ magazine et ça ne surprendrai personne. Grand, mat de peau, il est plutôt bien bâti mais sans ressembler à un body builder. Sa mâchoire carrée et ses cheveux coupés très court lui donnent un air dur mais contrastent avec ses œillades chaleureuses.

- Ne t'excuse pas et regarde plutôt où tu marches !

La voix de la bimbo me tire subitement de la contemplation et c'est pas trop tôt. Un large sourire fend le visage de Mr Beau Gosse qui ajuste la casquette vissée sur son crâne d'un air assuré. Il a certainement compris que je le déshabillais du regard et doit avoir l'habitude de ce genre de situation. Je baisse les yeux, mal à l'aise, ce n'est vraiment pas mon style de dévisager les gens que je croise.
Je m'excuse une nouvelle fois et les laisse passer. Lorsqu'il me frôle, j'aperçois une moue amusée sur son visage mais je mets mon interprétation sur le compte de la fatigue. Les mecs comme lui ne s'attardent pas une seconde sur les filles qui ont un bonnet inférieur à un D et dont les fesses ne remplissent pas généreusement leur jupe.
Je continue mon chemin et tombe enfin sur mon amie. Soulagée, je me laisse choir sur le canapé, à côté d'elle.

Laisse toi aller (T2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant