Samedi, le weekend tant attendu pointe enfin le bout de son nez. La semaine a été épuisante, surtout après ma soirée alcoolisée du jeudi soir. Le rouge me monte au joue lorsque je repense à mon comportement irresponsable d'il y a deux jours. Ce n'est pas tant le fait d'avoir mis près d'une journée entière pour récupérer qui me gêne, non, c'est plutôt l'impression d'avoir été une charge pour Sam, lui grignotant une nuit entière de son temps. Pour une fille qui se vantait d'être enfin devenue indépendante, la partie semble mal engagée.
Je soupire et resserre les pans de ma veste en cuir. Il commence à faire frai en ce début de novembre. J'ai passée la journée à la bibliothèque universitaire afin d'éviter Rachel et ses histoires de coeurs sans fin (sa relation on/off avec son petit ami actuel me rend complètement barge) et à vrai dire, ces 10 heures de travail acharné m'ont permis de ne penser à strictement rien d'autre que des équations et de l'anatomie humaine. Et irrémédiablement, mes pensées dévient vers l'incroyable musculature de Sam, la robustesse de ses bras dans lesquels je ne me suis jamais aussi sentie protégée de ma vie. Mince alors, je suis dans de beaux draps. Est ce que je souhaite qu'une nuit pareille se reproduise ? Je connais la réponse, elle est évidente. Mais à l'intérieur de mon crâne, c'est une véritable bataille intérieure qui fait rage. Notre amitié est indéniable, elle est simple et logique. A ses côtés je suis moi même et on se comprend sans forcément avoir besoin de formuler nos idées. Mais qu'est ce qui arrive lorsque un de nous ressent un peu plus que de simples sentiments amicaux ? Comme depuis cette fameuse nuit, je réfléchis trop et une migraine commence à se faire sentir. Rien ne sert de se torturer l'esprit, notre relation est définie et elle est très bien comme elle est, je me convainc.
J'enfonce la clé dans la serrure, priant pour que ma colocataire se soit fait la malle chez son cher et tendre. J'ouvre la porte doucement et agréable surprise, je suis seule. Un regard sur ma montre m'indique qu'il me reste quelques heures avant le combat de ce soir. Faith n'est pas censée me rejoindre avant un moment, je me déshabille à la hâte et me dirige dans la salle de bain étriquée et peu éclairée. Ce faible confort est aux antipodes des pièces spacieuses dans lesquelles j'ai évoluée toute ma vie mais étrangement, le fait qu'il s'agisse de mon propre territoire et le fait que cette chambre représente mon émancipation me fait apprécier l'endroit peut être plus que l'immense propriété dans laquelle j'ai grandit. Je me glisse sous la douche et apprécie la sensation de l'eau chaude qui se déverse sur ma peau. Energiquement je me frotte et l'odeur de mon gel douche fleuri embaume la pièce exiguë. Je me surprends à me demander si c'est cette odeur qui plaît tant à Samy, si elle est la raison pour laquelle il fourre son nez dans mon cou et, friande de ce contact, je me savonne d'autant plus. Je sais, je suis ridicule.
Je sors de la cabine et me sèche rapidement. Une serviette autour du corps, une autre enroulée autour de mes cheveux, je me plante devant ma petite armoire en bois décrépi. J'ouvre la porte sur laquelle repose le miroir et où je range mes vestes et robes puis change d'avis et me dirige vers les tiroirs de ma commode. OK, appelons un chat un chat, je suis en totale crise de panique, qu'est que l'on peut bien porter à un match de boxe ? Après avoir changer de tenue 3 fois, j'opte finalement pour une jean boyfriend troué et délavé, un teeshirt ample gris, des converses basses blanches et mon perfecto en cuir que j'enfile par dessus un gilet à capuche. J'attache mes boucles blondes dans une queue de cheval haute, applique du mascara sur mes cils et une touche de rouge à lèvre rosé sur mes lèvres. Ça fera l'affaire, j'estime tout en allant m'assoir sur mon lit, un livre à l'eau de rose à la main.
Une heure s'écoule lorsque l'on toque avec détermination à la porte. Je repose mon bouquin et compte mentalement jusqu'à 3 avant que Faith ne déboule dans la chambre comme un ouragan.
- Mais que vois-je, très en beauté ce soir ! S'exclame-t-elle après m'avoir observée en détail. Tu t'es enfin décider à faire tomber le boxeur sous ton charme ?
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Laisse toi aller (T2)
RomanceSam n'a plus rien à perdre depuis qu'il s'est enfui du domicile familial. Il vit au jour le jour, évitant souvent les ennuis de peu et profitant de chaque moment de plaisir que son existence peut lui offrir. Hailey a toujours vécu une vie paisible e...