Laisse toi aller (T2)

#27 Hailey

Allongée sur mon lit, la tête reposant sur le torse de Samy, j'étudie la complexité du corps humain. Tous ces muscles, tous ses os, me donnent le tournis et me fascinent en même temps. L'être humain est incroyable. Si puissant et cependant si vulnérable. Mes pensées s'orientent alors vers Sam et ses combats, les risques qu'il prend me force le respect mais me rendent malade.

- T'as toujours rêvé de devenir boxeur ? Je demande en reposant mon livre sur la couverture immaculée.

Samy joue avec mes boucles. Je me suis laissée convaincre de ne plus les lisser depuis quelques semaines. Il peut s'avérer très convaincant et puis je n'échangerai ma place pour rien au monde. Ses caresses sur mon cuir chevelu me procurent des frissons agréables.

- A vrai dire, j'ai jamais vraiment eu envie de faire autre chose. L'école n'a jamais été faite pour moi comme je te l'ai déjà expliqué et je suis heureux quand je suis sur le ring.

- Mais c'est si dangereux ! Je m'exclame malgré moi.

Il rigole et je me retourne. Le menton dans les mains, mon visage à quelque centimètres du sien, je scrute son regard. Il est affectueux et bienveillant, et mon coeur fait un looping.

- Je pense pas à tous ces trucs là. Oui, je sais, c'est pas le sport le plus sécurisé, mais tout peut arriver partout. Un quaterback peut se briser une jambe, un footballeur aussi, tu peux mourir en sortant de chez toi. Le champ des possibles est infini, et j'ai pas le temps de me poser toutes ces questions. Je vis pour le plaisir, moi. Et mon plaisir, c'est aussi toi ! Me répond-il un sourire malicieux aux lèvres.

Moins d'une seconde plus tard, il a pris mon corps en otage. Ses mains sont instantanément de part et d'autres de mon corps, on dirait un magicien. Il presse mes hanches comme si se délectait de ma chaire puis enserre ma joue avec un douceur étonnante. Le contraste entre ses attitudes me fait monter le rouge au joue et me donne incroyablement chaud. L'air me manque et je répond frénétiquement à son étreinte, l'attirant encore plus près de moi. Je parcoure son torse ferme et bouillant des doigts, puis les enroule autour de sa nuque tendu. Je l'entends laisser échapper un son rauque mais je m'en moque. Je vibre de toutes parts, j'en veux plus. Je lui mord la lèvre inférieur, et le sens sourire contre moi. C'est fou comme je me sens libre et à l'aise avec lui. Mon coeur s'emballe, il tambourine dans ma poitrine mais cette fois je ne ressens aucune douleur. Ou peut être suis-je soudainement devenue insensible tant l'euphorie a pris le dessus sur tout le reste. Mon corps n'est plus qu'excitation.

Sam baisse la tête et s'aventure au creux de mon épaule pour remonter jusqu'à mon cou et y déposer une myriade de baiser tous plus sensuels les uns que les autres et je me demande alors avec combien d'autres filles il a eu l'occasion de s'entrainer afin de devenir aussi doué. C'est comme s'il savait exactement ce dont j'avais envie ou besoin. Mais je m'efforce de chasser cette affreuse image de ma tête et me concentre sur le moment présent et sur le contact de ses mains sur ma peau. Ses pouces se sont habillements glissés sous mon teeshirt et effleure tendrement le faible rebondi de mes seins. Alors que je suis sur le point de m'abandonner totalement, la porte s'ouvre à la volée.

Nous nous redressons immédiatement, Sam se poste devant moi, me cachant la vue de l'intru et me permettant par la même occasion de remettre mon teeshirt et mes cheveux en place. Mon Dieu, je n'ose pas imaginer à quoi je ressemble.

- Putain, c'est possible de frapper ? Jure-t-il en se retournant.

Je me lève précipitamment, enfin plus présentable. Rachel se tient dans l'encadrement avec des livres pleins les bras. La pauvre fait une tête de 6 pieds de long.

- Heu, je vais pas m'excuser de rentrer dans MA chambre, quand même !

Soucieuse d'éviter un conflit entre mon petit ami et ma colocataire (que j'ai appris à apprécier depuis sa rupture, n'en déplaise à Samy) je m'interpose entre les deux et pousse doucement Sam du plat de la main.