Laisse toi aller (T2)

#41 Hailey

Avant dernier chapitres mes petits coeurs ... on se rapproche de la fin. Merci de votre soutien et spéciale mention à SabrinaContant  ! Ton petit commentaire sur le chapitre précédent m'a tellement touché lol moi aussi Sam et Hailey me manquaient alors voilà il est temps de clôturer, grâce à toi j'me suis mis un coup de pied aux fesses 😂
Merci à vous tous pour vos lectures, vos votes et vos commentaires, ça compte beaucoup ♥️♥️♥️♥️

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L'infirmière finit de nettoyer ma petite cicatrice au niveau de mon utérus, c'est là que le docteur a incisé et je dois dire qu'il a fait un travail remarquable, la petite rayure sur la peau est à peine visible.

- Et bien ça m'a l'air de bien se remettre tout ça, me sourit-elle.

J'acquiesce en lui souriant à mon tour. Je fais beaucoup ça en ce moment, sourire par ce que je m'y suis obligée. La plupart du temps, j'ai envie d'être toute seule et de ne voir personne, mais bon on vient tout de même de me sauver la vie, ce serait culotté de ma part de ne pas la vivre pleinement.
C'est marrant quand j'y pense, l'opération devait me remettre le coeur sur pied et pourtant il est si brisé que même le plus grand chirurgien du monde ne pourrait le remettre en état. Je culpabilise de ne pas profiter pleinement de ce qui m'arrive, je sais que j'ai eu une chance extraordinaire et que je suis privilégiée, j'en ai conscience. Mais peu importe ma volonté, les jours défilent et je n'arrête pas de penser à ce que j'ai perdu plutôt que ce que j'ai retrouvé. Je n'arrête pas de me demander si je suis condamnée à ressasser cette histoire jusqu'à la fin de mes jours où si je me lèverai un matin sans cette douleur insupportable. Pour un coeur dysfonctionnel, je trouve que celui ci se fait un peu trop remarquer.
J'ai beau m'apitoyer sur mon sort en secret, je reste persuadée que tout ceci était inévitable. Je m'en veux d'avoir été assez bête pour croire que ça allait fonctionner, j'aurai dû m'en tenir au plan initial. Peut être que je ne vivais pas pleinement mais au moins je n'aurai pas eu à me réveiller chaque matin avec l'envie de vomir et l'impression qu'on me retourne un couteau dans l'estomac. J'ai beau me répéter que je n'en veux pas à Samy, qu'après tout c'est moi qui lui ai imposé mon choix, je n'arrive pas à faire taire cette petite voix. J'ai honte de l'admettre, j'aurai aimé qu'il se batte un peu plus, mais cette pensée ne reste jamais bien longtemps dans mon esprit. Au fond, il a fait ce qu'il fallait. On a fait ce qu'il fallait, je n'aurai jamais imposé ce fardeau à qui que ce soit, et pour commencer je n'aurai même pas dû le mêler à ma vie, il méritait au moins de savoir. Malgré tout, les jours où je me retrouve seule, je ne peux empêcher mon esprit de vagabonder, ces jours là sont les pires. Je me demande si tout ce qu'on a vécu aurait existé s'il avait été au courant dès le début et cette pensée m'est insupportable. M'aurait-il choisie en connaissant la vérité ? Parce qu'après tout, ce qu'on a construit ensemble n'était basé que sur un mensonge et j'en suis l'unique responsable. Alors je n'ai le droit d'en vouloir à personne à part à moi même. Malgré tout, il me manque chaque jour un peu plus, son rire, ses yeux si taquins, son sourire qui me fait tant rougir.

- Toc, toc, toc, comment va la grande malade ?

Faith ouvre la porte sans attendre de réponse comme à son habitude, et comme à son habitude, elle me tire de ma rêverie malsaine.
Kathleen, mon infirmière la salue chaleureusement. Tout le monde adore Faith, c'est un fait. Elle est bruyante, agaçante, hilarante, elle est tout ce dont j'ai besoin et bien plus encore. Faith ne m'a pas quittée d'une semelle, elle a été bien plus que présente, elle a été mon roc, la raison pour laquelle je n'avais pas le droit d'abandonner.
Toujours aussi rayonnante, elle me prend dans ses bras et s'installe sur mon fauteuil en velour, sa place favorite depuis plusieurs jours. Ce n'est pas faute de l'avoir supplié de continuer à vivre sa vie, Faith a toujours eu une vie sociale bien chargée, j'ai l'impression de gâcher les meilleurs moments de l'année. Mais après qu'elle ait menacée à de multiples reprises de m'étouffer avec un oreiller j'ai lâché prise.