#18 Samy

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J'ouvre les yeux et mets quelques secondes à me souvenir de l'endroit où je me trouve. Hailey est enroulée autour de moi, son visage repose contre mon torse. Ses cheveux me chatouillent les narines, laissant échapper un délicieux parfum aux notes printanières. C'est drôle, aux premiers abords cette fille est le stéréotype de la bourgeoise tirée à quatre épingles, rigide et coincée, mais pourtant dès notre première rencontre, j'ai su qu'elle avait un truc dans les tripes. Ça se lit dans ses yeux, dans son regard déterminé.
Maintenant que je suis réveillé, je n'ose pas bouger d'un centimètre de peur de la tirer de son profond sommeil. Son souffle est détendu tout comme son visage qui a rajeunit instantanément. Elle est encore plus jolie sous la lumière du jour. Son petit corps est blotti contre le mien et j'aime beaucoup trop la sensation que ça me procure. En temps normal je fais parti de ces connards qui se barrent juste après avoir tirer leur coup, bien que je sois toujours honnête avec mes victimes. Mais aujourd'hui marque une entorse aux règles que je me suis toujours fixées et je n'aime pas vraiment ça.
Il est encore tôt mais il faut que je me lève si je veux être en forme pour le combat de samedi. Je tente de m'extirper du lit mais le bras de Hailey m'enlace fermement la taille. Je ne sais pas pourquoi ça me plait tant qu'elle se cramponne à moi de la sorte, j'aime sentir qu'elle a besoin de moi.
Mes mouvements ont dû l'alerter car doucement je la sens gesticuler dans mes bras. Elle lève la tête en s'appuyant sur mon torse et je sens dans son regard qu'elle n'a pas encore repris tous ses esprits. Puis, au bout de quelques secondes, ses yeux s'ouvre grand et elle rougit violemment tout en ôtant immédiatement sa main de ma poitrine.
Elle repose sa tête contre le mur puis ferme les yeux tout en soupirant.

- J'ai vraiment honte, dit-elle enfin sans les rouvrir pour autant.

Je laisse échapper un petit rire devant sa gêne.

- Y'a pas de quoi en faire une histoire, au final t'es juste comme toutes ces étudiantes en quête de sexe et d'alcool !

J'ai le mérite de lui décrocher un sourire et elle me balance un coussin que j'attrape à la volée.
Elle plante ses yeux gris dans les miens et pendant une seconde je m'y perds. Je me perds dans cet océan rempli de chaleur et de douceur qui m'enveloppe et me réchauffe le corps tout entier.

- Merci, pour tout. Sérieusement, t'étais pas obligé de rester et de subir ma bêtise !

Elle baisse les yeux, mal à l'aise. Et comme chaque fois que je suis à proximité d'elle, je ne résiste pas à l'envie de la toucher. Je m'approche et m'imposant face à elle, ses jambes reposant désormais sur mes cuisses. Je soulève son menton délicatement et l'oblige à me regarder dans les yeux. L'heure n'est plus à la rigolade

- Ne recommence plus jamais ce que tu m'as fait hier, j'ordonne en articulant excessivement. Peu importe ce que t'as pris et ce que tu veux bien me dire, ton état n'était pas normal et tu m'as fait une peur bleue, putain ! Il est hors de question que ton petit manège se reproduise, c'est compris ?

Elle hoche vigoureusement la tête. Bordel, je ne m'étais même pas rendu à quel point j'étais inquiet pour elle jusqu'à ce que je lui serve mon petit discours. Mais la voir aussi faible et fragile m'a clairement touché, et je suis pas prêt à revivre ça. Je suis pas doué avec les filles qui s'évanouisse dans mes bras. Moi je ne sais m'y prendre pour essuyer les larmes des filles en détresse, je suis loin d'être un chevalier servant. J'aime les filles fortes et indépendantes, pas celles dont je dois prendre soin.
Alors pourquoi celle-ci m'attire-t-elle autant ? Je dois avouer qu'en vérité, elle est bien plus déterminée que la plupart de celles que j'ai pu côtoyer et pourtant, quelque chose en moi fond dès que je pose les yeux sur son visage si angélique.

- On joue plus, Hails. Fais attention à toi, s'il te plaît.

Ma main a glissé sur sa joue sans mon consentement, je peux le jurer ! Sa peau est si douce que je m'y attarde un peu, laissant mon pouce se promener sur sa pommette.
Je la sens frissonner entre mes doigts et mon corps se réveille soudain d'une transe étrange. Bordel, je suis presque sûr qu'on ne doit pas ressentir ce genre de choses pour son amie. Je savais que dormir à ses côtés serait une erreur monumentale, maintenant que j'ai goûté à la sensation de nos deux corps qui s'emboîtent parfaitement, je vais devoir m'habituer aux bonnes douches froides.
J'ai soudain besoin de m'éloigner d'elle, des tout ce qu'elle représente mais surtout des sentiments qu'elle m'inspire.
Je me lève subitement, sous son air ébahi. Ses cheveux ont bouclés pendant la nuit, je suis sûre qu'elle a dû crever de chaud dans mes bras, mais je n'aurai desserré mon étreinte pour rien au monde. Elle a les formes les plus harmonieuses que j'ai jamais eues entre les mains.
Je secoue la tête pour chasser toute images troublantes de mon esprit et enfile mon jean et mon tee-shirt. Je m'assois au bord du lit pour enfiler mes chaussettes et mes baskets.

Laisse toi aller (T2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant