#20 Samy

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Je suis exténué. On arrive au dernier round, mais j'ai l'impression de ne plus avoir de jus et ce n'est pas l'envie de déclarer forfait qui me manque. Je chasse aussitôt cette idée de ma tête, ce n'est même pas envisageable. Mario m'avait prévenu que le monde du pro serait impitoyable, mais j'étais loin d'imaginer ce dans quoi je m'embarquais.

La cloche sonne, je me jette sur ma gourde près de mon entraîneur qui se trouve de l'autre côté du ring.

- J'suis cuit, je lâche à bout de souffle.

Mon arcade sourcilière gauche saigne, ma joue droit me fait un mal de chien, et je sais que mon torse est en train de virer au bleu.

- Ecoute moi gamin, t'es qu'au début du chemin et tu vas me donner tout ce que t'as. T'es un dur à cuire, alors tu bouges ton cul. T'es fatigué ? Regarde l'autre là-bas, tu crois qu'il pète la forme ? Enchaîne les JAB, il est plus lent que toi et prends le par surprise. Je veux que tu te détendes et que tu attendes l'ouverture parfaite pour un crochet gauche, compris ?

J'acquiesce, incapable de répondre. La salle est pleine à craquer, mais tout ce qui importe à l'instant, c'est mon adversaire et moi. La cloche sonne la dernière reprise et je me lève, prêt à affronter le blondinet en face de moi.

Son de cloche, je m'avance et active le mode bestial. J'enchaine les jab et coup après coup, je fais reculer mon opposant.

- Toujours en mouvement, me crie mon coach. BOUGE ET ATTAQUE !

J'accélère et lorsque j'atteins mon rythme, j'envoie un crochet gauche suivi immédiatement d'un direct du droit qui envoie mon adversaire au tapis. L'arbitre compte jusqu'à 10 et je compte mentalement avec lui.

Enfin, la fin du match est annoncée et je me tourne vers mon entraineur. La foule est certainement en train de m'acclamer mais je ne l'entends même pas. Je peine à retrouver mon souffle et à rester sur debout sur mes jambes. Mario, passe à travers les cordes et m'offre une accolade chaleureuse.

- Je te l'avais bien dit, fiston. T'as ça dans le sang, me glisse-t-il tout en me broyant l'épaule.

C'est simples mots ont pour effet de me réchauffer le coeur et me redonne plus confiance en moi que la victoire que je viens de remporter. Le regard empli de fierté de mon coach me redonne force. Je réponds à quelques questions d'une journaliste locale, non sans satisfaction.

Enfin, je parviens à m'extirper de la foule et me dirige vers mon vestiaire, Mario à mes côtés.

- Alors, t'en as pensé quoi ? Je demande, tout en m'épongeant le visage.

Mario se lisse la moustache avant de plisser ses yeux noirs dans un de ses rares sourires.

- Tu viens à peine de sortir de la cage au lion, gamin. Tu veux pas attendre un peu avant de parler de tout ça ?

- Je bougeais pas assez rapidement, c'est ça ? Jambes trop lentes, hein ? Je poursuis sans relever son intervention.

Nous arrivons devant la porte sur laquelle est affiché mon nom et prénom. Je mentirai si tout ce cirque ne flatter pas mon ego. Ces matchs ne sont encore que le début d'un long chemin que j'espère parcourir.

J'ouvre la porte, le regard pendu aux lèvres de mon entraineur qui m'ordonne d'entrer d'un signe de tête :

- On règlera tout ça plus tard, il me semble qu'une surprise t'attends, ricane-t-il.

Mon coeur fait un bon lorsque mon regard se pose sur l'objet de son regard malicieux.

Hailey. En compagnie de sa copine Faith. L'idée qu'elle vienne réellement ne m'avait même pas effleuré l'esprit, c'était tout bonnement inimaginable. Mais elle est là, devant moi avec ce rouge adorable qui colore ses joues chaque fois qu'elle est gênée. Ses yeux gris pétillants rencontrent inévitablement les miens, et l'espace d'une seconde le temps se figent. Je lutte pour ne pas enjamber la faible distance qui nous sépare pour la serre contre moi.

Laisse toi aller (T2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant