Chapitre 21

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Les arbres qui sont à côté de la route défilent à une vitesse impressionnante. C'est sûrement parce que Keith vite et que je me fais tellement chier que je n'ai rien d'autres à penser. Six heures de route c'est très long croyez moi. C'est tellement ennuyant que j'ai arrêté de stresser que je vais revoir ma famille qui m'a renié pour mon homosexualité et qu'il y a même mon mec avec moi. Mec avec qui je me suis disputé. Le point positif est que même si nous nous sommes engueulés il est là pour moi. Je sais que je suis allé trop loin quand je lui ait reproché de ne m'avoir jamais dit qu'il m'aimait surtout qu'il a fait son coming out "pour moi". Mais c'est aussi pour lui, je suis sûr qu'il se sent plus léger depuis qu'il l'a dit, il ne reçoit aucune critique car la majorité s'en fou, ou à peur de lui. Seul les filles qui couchent avec lui doivent être dégoûtés. Ça ne sert à rien de se refouler, on se fait du mal à soi même mais aussi aux autres et tout de façon tôt ou tard ça ce saura. Il a bien fait de faire son coming out, je pense à toute l'énergie qu'il a dû dépenser à ce refouler.

-Est-ce que c'est cette rue car le GPS me dit que nous sommes arrivés, demande mon petit ami, ça fait bizarre de l'appeler comme ça.

-Oui c'est la maison bleue là bas.

La rue est typique d'une banlieue américaine. Des maisons sont alignés de chaque côté de la rue. Chaque maison à son petit bout de jardin, elles sont presque identiques. Seul la couleur des maisons change. Celle de ma grand mère est bleu ciel, ou plutôt tôt était. Keith se gare devant la maison et nous sortons de la voiture. Il commence à rentrer dans la propriété en allant vers la porte mais je ne pense pas encore être prêt, je reste donc encore devant la voiture. Je fais quelques pas et souffle pour me préparer à ce qui va suivre Keith me voit et vient tout de suite me réconforter. Il me prend dans ses bras et je cache ma tête dans son torse et me concentre au maximum pour ne pas pleurer, je l'ai déjà trop fait ces derniers mois. Je me prépare mentalement à l'horreur qui m'attend que ce soit l'enterrement de ma grand mère mais aussi ma "famille". Je ne sais même pas si mes parents leurs ont dit pour ma sexualité ou sur le fait qu'ils m'ont virer de chez moi.

Keith me fait des bisous sur la tête ce qui me fait rire.

-Enfin tu souris. J'aurais réussi ma mission de la journée.

-T'es bête. Il faudrait peut être qu'on entre, je dis en regardant la maison.

-Ouai, il faudrait. Mais si tu ne veux pas on peut revenir plus tard ou demain ou jamais. On fait comme tu en as envie. C'est toi qui décide mon cœur.

Mon cœur à encore raté un battement avec le surnom qu'il vient de me donner. Décidément je crois que je ne m'y habituerais jamais. C'est peut être dû au fait que c'est mon premier copain, je ne suis jamais sorti avec quelqu'un avant, bien sûr en primaire j'avais une amoureuse mais ça ne compte pas. C'est aussi sûrement dû à son soudain changement d'humeur. Il n'a jamais été aussi gentil avec moi avant, je n'ai pas l'habitude d'être réconforté par lui. J'ai plutôt l'habitude de me méfier a quand il va être de mauvaise humeur et commencer à me blesser; que ce soit mentalement ou bien physiquement. Je préfère de pas penser à ça puisque je suis déjà assez triste et préoccupé comme ça ce serait maso de me faire encore du mal avec ce genre de pensée.

Je me sors de son étreinte qui est plutôt réconfortante, il faut dire que son assurance et ses muscles y sont pour quelque chose. Je crois que je ne me lasserai de son corps si parfait. Je me ressaisis mentalement et me prépare à rentrer dans cette fichue maison.

-Non on y va maintenant. Plus vite je le fais plus j'ai finis.

Bien sûr que j'aimais ma grand mère. Mais ce n'est pas rentrer dans cette maison et rester avec ma soi disant famille qui va m'aider à faire le deuil. Je décidé de ne pas toquer à la porte et rentre directement. Il n'y a pas l'air d'avoir grand monde dans la maison puisque j'entends juste deux voix. Elles sont dans le salon donc c'est vers là que je me dirige. Keith me suit.

Don't hurt meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant