Don't hurt me

Chapitre 35

Le jour se lève petit à petit mais mes yeux sont déjà ouverts. En réalité ils ont été ouverts toute la nuit. J'ai été dans l'incapacité de m'endormir, j'étais bien trop inquiet et en manque de Keith pour me détendre et ainsi laisser mon corps dormir. Cependant je suis resté allongé toute la nuit, peut être que ça a suffit à mon corps pour se reposer. J'en doute encore une fois, j'ai pleuré la moitié du temps. Je suis dans son appartement, pour être plus précis dans son lit. J'avais besoin d'être proche de lui le plus possible et sentir son odeur l'aide beaucoup.

Quand je vois sa vaisselle non lavée et des habits posés un peu partout, j'ai l'impression que rien n'est arrivé, que je suis juste en train de l'attendre et qu'il va se revenir d'un moment à l'autre. Malheureusement ce n'est pas le cas.

Ça fait exactement trois jours qu'il est à l'hôpital, et ça fait aussi trois jours que je pleurs, que je ne dors pas, que je suis en constante souffrance, qu'il ne s'est pas réveillé.

Le lendemain du drame j'ai appelé ses parents et son petit frère. Anastasia a énormément pleuré et ils sont venus très rapidement. Ils ont loué une chambre en ville et rendent visite à Keith tout les jours. Surtout sa mère qui, elle, reste quasiment tout le temps des heures de visites. J'avoue que cela m'agace car je n'ai quasiment aucun moment seul avec lui. De tout de façon, je préfère aller le voir le moins possible. Le voir dans cet état me déprime encore plus, le regarder toute la journée inconscient ne le fera pas se réveiller comme par magie. Voir son visage sans aucune expression me fait espérer qu'il va se réveiller à chaque putain de secondes. C'est la pire de toutes les sensations que je connaisse.

Keith est peut être toujours inconscient à l'hôpital mais il est tout le temps avec moi. Je suis resté pratiquement resté ces trois derniers jours dans son appartement et il n'y a pas une seule seconde où je ne pense pas à lui.

Dans ma tête il est avec moi. Dans ma tête il dort à côté de moi. Dans ma tête nous restons toute la journée ensemble. Dans ma tête il ne me quitte jamais et tout va mieux dans le meilleur des mondes. Je crois que c'est la solution qu'à choisit mon cerveau pour se protéger de la douleur.

La vie n'est plus la même, je crois d'ailleurs qu'elle ne sera plus jamais comme avant.

Mon téléphone sonne et lorsque je vois le nom de la mère de mon amant je m'empresse d'y répondre.

-Allo.

-Il faut que tu viennes tout de suite. Il est en train de se réveiller Jessy, elle me dit en pleurant de joie.

-Je, je viens le plus vite possible.

Je décroche et me lève très rapidement. Je n'en reviens pas, il s'est réveillé. Ce n'est pas trop tôt. J'ai cru qu'il ne se réveillerait jamais. Des larmes de joies tombent de mes joues sans que je puisse les en empêcher. Je m'habille en quatrième vitesse et cours jusqu'à l'hôpital. Une fois arrivé devant les bâtiments du service publique, je pose mes mains sur mes genoux pour me reposer de ma course mais aussi reprendre mes esprits. Il faut que je sois prêt à le voir.

PDV Keith

Cela fait une heure que je suis réveillé et je suis déjà fatigué. Comment cela est possible ? Mes yeux sont devenus sensible à la lumière, mes oreilles ne supportent pas le bruit et pour finir j'arrive à peine à parler tellement la gorge est sèche. Je vois ma mère pleurer de joie à côté de moi car je ne suis pas mort. Je ne voulais pas que mes parents soient au courant et s'inquiète pour ça, mais maintenant c'est trop tard on ne peut pas revenir en arrière. Je lui dit que je voudrais de l'eau et elle s'empresse de m'en apporter, toute contente de se rendre utile pour son fils blessé. Quelques minutes plus tard elle revient avec un verre d'eau dans un gobelet en plastique dure qui est d'un vert horrible digne d'une cafétéria de mauvais goût. Elle le pose sur une espèce de table avec des roulettes de sorte à ce que je puisse manger dans mon lit, et la rapproche de moi. J'ai du mal à étendre mon bras, mon corps doit s'habituer à bouger de nouveau.