Don't hurt me

Chapitre 41

Le paysage défile devant mes yeux. Je regarde le ciel voilé qui domine les champs. Les gros nuages touchent presque le sol, on a l'impression qu'ils se rapprochent de plus en plus de la terre ferme. Le temps est donc évidemment assez gris, propice à rester chez soi ou à travailler, les immenses nuages ne laissent aucune place de laisser passer ne serait-ce qu'un minuscule rayon de soleil. Le fait qu'il va pleuvoir n'est un mystère pour personne. Mais je trouve ça très beau de voir les milliers de champs defiler à une vitesse dans cet atmosphère climatique.

-Tiens, comme t'as pas mangé je t'ai pris un sandwich.

La voix grave de mon ami me sort de mes pensées. Je tourne la tête vers lui et coupe donc toute vision avec les près.

-Merci Scott.

Nous revenons de chez ses parents. La voiture de Scott est en panne et est chez le garagiste, c'est donc pour ça que nous prenons le train. A l'aller je l'ai pris aussi mais sans lui puisqu'il était arrivé quelques jours avant moi vu que je ne suis venir que pour le week-end. Je ne peux plus me permettre de rater les cours et je ne veux pas perdre mon nouveau travail. Bien que l'on ne s'est pas parlé depuis la dernière fois où nous nous sommes embrassés, il m'a proposé de venir passer le week-end chez sa famille.

Sa famille est un peu comme celle que je n'ai jamais eu. Je les connais maintenant depuis de nombreuses années et il me considère comme un membre à part entière de la leur, alors malgré le fait de ce qui c'est passé entre nous son invitation ne m'a en aucun point étonné. On pourrait même ne plus se parler du tout que je continuerais à voir sa famille s'ils veulent bien de moi. Ils sont tous très gentils et aimable avec moi. C'est chez eux que je suis directement allé quand mes parents m'ont viré de chez moi, et ils m'ont accueillis les bras ouverts. Je ne pourrais jamais assez les remercier.

J'ouvre le sachet en plastique et mange mon sandwich en quelques bouchées. J'avais très faim, nous n'avons pas mangé depuis ce matin et l'après midi vient de commencer, c'est pour vous dire. De plus, il faut bien que je m'occupe vu que Scott et moi ne nous sommes pas dit un mot.

À vrai dire nous n'avons pas du tout parlé de ce qu'il s'est passé la dernière fois. Nous n'en avons pas eu le temps ou plutôt l'envie, et surtout nous n'avons pas eu l'occasion de se retrouver seul à seul, enfin maintenant si puisque nous sommes tout les deux dans un train presque vide. Je prends donc une grande inspiration et mon courage à deux mains.

-Je suis désolé.

-De quoi ?

C'est pas vrai. Il le fait exprès ou quoi ?

Je tourne le regard vers lui.

-De t'avoir embrassé la dernière fois. J'étais triste.

-Tu m'as juste embrassé parce que t'es triste ?

-Où veux-tu en venir ?

-Je veux savoir si tu m'as pris pour un pantin avec lequel tu peux jouer à ta guise.

-Attends ! Tu voulais que je t'embrasse ?!

-Je n'ai pas dis ça.

-Tu l'insinues.

-Et ça ferait quoi si j'en avais envie ? T'en avais bien envie toi.

-Oui mais moi je suis gay et...et...

-Et quoi ?

-Bah je sais pas, on est amis.

-Bien sûr, c'est pour ça qu'on a couché ensemble.

-Je pensais que t'étais hétéro et qu'on était amis.

-Je suis hétéro et on est amis.

-J'avoue que je ne te suis plus.