Je suis devant la porte de la fraternité. Je stresse, je tremble. Je ne compte maintenant plus le nombre de fois où je suis arrivé stressé devant une porte, beaucoup trop sûrement. Sérieux, ça n'arrive pas qu'à moi ce genre de situation ? Il n'y a pas que moi qui quand on se retrouve stressé devant une foutu porte, on a qu'une envie c'est de ne pas toquer et partir le plus loin possible. Comme si l'on ne toquer pas rien n'allait se passer, et toutes nos responsabilités s'envolaient. C'est très facile de s'éloigner d'une porte et de partir, mais cette réaction est pour les lâches. J'ai été assez lâche jusqu'ici, il faut que je prenne pour une fois mon courage à deux mains.Ça y est. J'ai sonné à la porte. Mon stress se décuple. J'ai les mêmes symptômes que d'habitude : les mains moites, les jambes qui tremblent, ma gorge qui se sent obligé de déglutir. Je suis sûr que tout le stress auquel j'ai été exposé ces derniers mois n'est en aucun cas bon pour mon corps. Je vais finir pas faire un ulcère. J'entends des vois et des pas. Je fermerais presque les yeux pour essayer de me convaincre que tout ceci n'est qu'un rêve mais le pire c'est que ce n'en est pas un. Quoi que quand on rêve, on ne sait pas forcément que c'est un rêve. Bref, je pars trop loin et je reviens très vite sur Terre lorsque la porte s'ouvre.
-Salut.
-Salut, est-ce que Keith est là ?
-Yep.
Il me laisse entrer.
-Tu sais où est sa chambre ?
-Oui merci.
Je monte donc les escaliers de cette immense maison et me retrouve encore une fois devant une porte. Cette fois, c'est celle de la chambre de Keith. Je toque pour annoncer ma venue.
La porte s'ouvre et il apparaît.
C'est la première fois que je le vois depuis l'agression. Physiquement, il n'est plus comme avant. Il a perdu du poids mais il reste toujours sec enfin il a l'air, son visage s'est creusé et met donc en valeur sa mâchoire et pour finir il a mauvaise mine. Mais si vous voulez mon avis ça lui donne un air de garçon torturé qui le fait beaucoup d'effet.
Le revoir après tout ce temps me procure un électrochoc. Je ne sais pas à quoi je pensais quand il était loin de moi. Je pensais sûrement que si je ne le voyais pas il n'existerais pas, qu'il n'a jamais été là, que tout ça n'était qu'un rêve.
Je le revois allongé contre un muret, du sang sur les mains, la peur bien présente sur le visage. Je repense à ma réaction bien stupide à cause de la panique à ce moment-là. Je repense au moment où il ferme les yeux, mes mains pleines de son sang pensant que je n'allais plus jamais le revoir. Et maintenant le voilà.
Il est vivant, devant moi. Il est certes pâle et moins musclé, le visage marqué mais il est là.
Je fonds en larmes alors qu'il n'a pas dit un mot. Je ne suis même plus sûr de tenir debout tellement mes jambes tremblent. Je crois que je panique, je n'arrive plus à respirer.
-Eh Jessy ! Il dit.
Aucune réaction de ma part, je suis bien trop occupé à pleurer.
Il me fait rentrer dans sa chambre. Et me serre contre lui. Le manque d'air se fait ressentir dans mon corps. Il essaye de me calmer.
-Je te déteste. C'est tout ce que j'arrive à lui dire.
Je lui donne des coups dans une épaule pour évacuer ma colère et me calmer.
-Je te déteste, je répète.
-Je sais.
La chaleur de son corps et la protection que m'apporte ses bras me calment au bout de quelques minutes.
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Don't hurt me
RomanceJessy vient d'entrer à l'université depuis quelques semaines. Étant en conflit avec ses parents à cause de son homosexualité car ils sont catholiques, ils ne veulent plus l'aider financièrement. Il décide donc de travailler dans un fast food pour su...