Chapitre 3

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Chapitre 3

— Le plus important : Tada ! s'exclama Emma avec une voix bien trop enjouée.

La visite guidée de la maison avait débutée directement après le dîner. Noémie ayant décliné le rôle de guide malgré le regard insistant de sa mère, Emma endossa la responsabilité avec beaucoup d'entrain, tandis que son père les suivit comme un chiot perdu, son visage mêlant l'espoir, la crainte et la joie dans une même expression singulière.

Maintenant, les bras exagérément tendus, se tenait sa nouvelle femme devant une porte grande ouverte. Toutes ses extravagances la poussèrent à entrer dans la chambre.

Elle ne s'attendait à rien. Au moins, elle ne serait pas déçue.

La pièce était bien plus spacieuse que la chambre de son enfance, logique vue le reste de la villa, et plus clair. Beaucoup plus clair et ce n'était pas seulement dû aux fenêtres.

 Non. L'ennui, c'était le Pastel dont était recouvert l'entier de cette chambre. Un vert éteint habillait les murs alors qu'un bleu fade avait été choisi pour le sol. Écœurant. Elise appréciait toutes les couleurs. Oui, toutes. Du moment qu'elles n'étaient pas pastelles. Ses yeux frémirent d'un haut-le-cœur. Pour elle, ce genre de couleur ne représentait rien de bon.

Autrefois une couleur vive, celle-ci s'est effacée avec le temps qui passe pour devenir usée, fatiguée, délavée, jusqu'à ce qu'il ne reste qu'un pathétique vestige de ce qui avait été. Ou c'était une couleur qui voulait briller mais malgré tous ses efforts ni parvenait pas.

Indécis et sans caractère.

Tout ce qu'elle détestait. Tout ce qu'elle était.

Un lit suffisamment grand pour deux se trouvait collé au mur de droite et des draps bleus rois, heureusement, y reposaient. Deux grandes fenêtres, habillées de stores blancs cassés, laissaient la clarté du jour illuminer la pièce tout en donnant l'impression d'une chambre aux dimensions plus grandes.

Ici, sa chambre précédente aurait été utilisée comme cagibi en raison de sa petite taille.

À l'opposé du lit, un bureau blanc, reluisant et recouvert de tout le matériel nécessaire à un étudiant studieux, était collé à une étagère encore vide.

Au milieu du plafond, une lampe verte pastelle recouverte de broderies, pendait en harmonie avec le reste du décor. Elise se tourna pour avoir un meilleur aperçu de l'immense armoire située à droite de la porte. Ses vêtements n'occuperont même pas la moitié de l'espace offert.

— Les stores sont électriques. Il te suffira d'utiliser la télécommande.

Emma s'avança pour empoigner un petit objet rectangulaire.

— Le bouton du haut c'est pour monter les stores. Celui du bas pour les descendre.

Le sourire éblouissant de son visage diminua légèrement devant son expression stoïque.

— Qu'est-ce que je raconte. Tu fais partie de la génération technologie. C'est évident.

Savoir l'utilité des deux seuls boutons d'une télécommande pour store n'était définitivement pas une science de génie. Elise s'efforça de sourire un peu. Cela semblait plus que suffisant pour Emma qui reprit d'une voix excitée.

— J'ai gardé le meilleur pour la fin. Viens !

Emma ressortit de la chambre avec un saut dans ses pas. Lorsqu'elle regarda son père encore à l'entrée de la chambre, il haussa les épaules avec le coin de ses lèvres légèrement relevées en un petit sourire.

Pas assezOù les histoires vivent. Découvrez maintenant