Chapitre 4

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Chapitre 4

Elise prenait de grandes enjambées rapides. Elle ne voulait surtout pas être en retard pour son premier entretien avec son nouvel agent.

Ayant pris le temps de se préparer ce matin, le résultat était satisfaisant. Un legging noir, moulant recouvrait le bas de son corps pour montrer la forme de ses jambe et un t-shirt de la couleur de ses yeux habillait le haut de son corps, ce qui faisait ressortir l'atout qu'étaient ses iris bleus. Elle avait opté pour des chaussures plates, ne voulant pas donner l'illusion d'une autre grandeur que le mètre76 qu'elle mesurait. Ce que l'agent verrait aujourd'hui était ce qu'elle était. Pas de subterfuge.

La dernière chose dont elle avait besoin, s'était être envoyée à des castings perdus d'avance. Ou pire, à des shoots où le client finissait par râler car elle n'était pas ce qu'il cherchait. Ils se plaignaient déjà bien assez. Autant éviter de leur donner des raisons.

Elise ne se maquillait pas fréquemment, mais aujourd'hui, elle avait opté pour un peu de mascara et une touche de couleur sur ses lèvres pour leur donner un peu d'éclat.

Dans un milieu où l'apparence physique était ce qui comptait à 95%, les premières impressions étaient toujours cruciales.

Sortant son portable pour jeter un coup d'œil aux chiffres numériques, ceux-ci brillaient en haut de l'écran illuminé pour lui indiquer 08 :55.

Elle était dans les temps. Son rendez-vous était pour 9heures au café la fugue qui se trouvait à présent juste devant elle.

Elise s'arrêta juste à l'extérieur, devant l'entrée, pour passer ses mains moites sur son legging noir et bouger ses épaules dans une geste circulaire dans l'espoir de les détendre un peu.

Stressée n'était pas vraiment le bon mot, mais dire qu'elle était complétement relaxe serait un mensonge. Elle espérait s'entendre avec cet agent. Pas besoin d'être amis, mais au moins éprouver un minimum de respect l'un envers l'autre.

Sa relation professionnelle avec son ancien agent avait été bonne. Elle ne pouvait pas en dire autant pour certaines de ses copines faites dans le business et autant dire que cela rendait leur travail plus difficile et éprouvant. 

La poignée de la porte d'entrée du café dans sa main, Elise l'ouvrit sous les cliquetis de la cloche qui signalait l'arrivée d'un client. Elle n'avait aucune idée à quoi ressemblait la personne qu'elle devait rencontrer. Le seul indice physique, obtenu le matin même, était son statut d'homme. Il allait falloir compter sur lui pour la reconnaître. Aucun doute que l'agence lui avait envoyé son book.

Son regard passa furtivement sur les tables mais personne ne croisa son regard avec une expression de recognition. Personne non plus ne regardait vers l'entrée dans l'attente de quelqu'un.

Des jeunes filles étaient attablées et rigolaient de ce qu'elles se disaient les unes aux autres. Plus loin, un couple sirotait du thé accompagné de croissants. Quelques rares tables étaient occupées par des individus, seuls, en train de boire un café avec un journal déplié pour une lecture attentive.

D'après Elise, rien n'était plus morne que de commencer la journée avec les nouvelles. Elles étaient toujours tellement déprimantes et sinistres. De même que le journal télévisé diffusé tous les soirs.

Un soir, du haut de ses neuf ans, elle s'en souvenait encore avec une exactitude floue, elle avait regardé la télé avec sa mère. Il s'agissait de renseignements sur une situation étrangère dont sa mémoire gardait des souvenirs très vagues.

Pas assezOù les histoires vivent. Découvrez maintenant