Chapitre 18

331 27 10
                                    


Chapitre 18

Aujourd'hui était le jour J. Celui où prenait place le grand défilé. Bien qu'il n'ait lieu qu'en début de soirée, c'était ce même jour où l'unique et ultime répétition avait lieu vers midi. De même que la journée intitulée «Présence d'Adrien obligatoire », qu'elle lui avait demandée.

Cependant, contrairement à ce qu'elle lui avait déclaré dans la voiture sur le besoin d'une journée complète, elle sollicita son assistance uniquement pour la deuxième partie de la matinée ; la répétition. Cela devait être amplement suffisant pour qu'il soit témoin des moments quotidiens qui se déroulaient à l'abri des regards, à l'arrière des podiums, à l'ombre des projecteurs.

Sans compter que les agents individuels n'étaient pas le bienvenu à l'arrière des coulisses. La circulation allait être suffisamment mise à l'épreuve. Un tas de gens allait courir dans tous les sens. Pas besoin d'ajouter plus d'individus inutiles et encombrants dans le mixte.

Néanmoins, la répétition n'était pas moins indispensable et un maquilleur ainsi que deux coiffeurs, une femme et un homme, s'affairaient déjà avec beaucoup d'entrain. Ceux-ci ne créaient le look complet que sur certains mannequins pour montrer l'effet final que prendraient leurs créations. Sur le reste des modèles, ils ne firent que quelques touches rapides.

Elise, présente depuis les premières heures du matin comme la majorité des gens qui l'entouraient, était heureuse d'être une de celle qui n'avait pas eu besoin de s'asseoir toute la journée immobile. D'abord pour être mise au trente-et-un, puis pour ne pas abîmer les heures d'efforts. Ils ne lui avaient octroyé que quelques faibles touches et, après avoir essayé ce qu'elle allait porter, elle s'était vêtue de son legging et d'un pull confortable.

Elise regarda la grande montre suspendue dans le hall. Adrien n'allait pas tarder à arriver. Elle n'avait pas voulu le faire poireauter avec elle toute la journée. Même si elle aurait apprécié sa compagnie, cela aurait été égoïste. Mais il commençait à se faire attendre.

Comme si ses pensées l'avaient invoqué, une silhouette reconnaissable se frayait un chemin à la recherche de quelque chose. Ou quelqu'un. Assise sur sa chaise, elle leva la main pour lui faciliter la tâche. Il arriva à vive allure et fut étonnement essoufflé lorsqu'il l'atteignit. Elise ne rata pas l'occasion.

- Je comprends. Tu dois être essoufflé à force de courir dans mes rêves.

Bien qu'il grogna, son sourire n'était pas dissimulé et ses doigts lui administrèrent une chiquenaude sur le front.

- Cesse tes âneries ou je vais finir par y croire. J'suis pas en retard au moins? J'ai eu un problème pour trouver une place pour ma voiture.

Elise massa son front d'une humeur joviale.

- Non. Enfin oui, tu es plus tard que ce qu'on avait convenu mais non c'est bon. Tu n'as rien manqué.

Sa présence rendait ses pensées confuses puisqu'elle venait de se contredire et bafouillait. Il secoua la tête en riant et se frotta ses cheveux courts.

- Et moi, je suis impatient de voir ce qui me rend si différent des autres agents. Où sont-ils ?

Elise n'était pas la seule à avoir un représentant. Ils y avaient parmi eux deux ou trois autres filles avec une personne qui les accompagnait. Ils étaient facilement repérables.

Premièrement, par leur corpulence.

Deuxièmement, ils paraissaient bien plus vieux que 18 ans, ce qui était la moyenne d'âge des mannequins présents, âgés de 16 à 24 ans. À cette jeunesse, il faut soustraire les années que leur silhouette frêle paraissait leur enlever de loin et la différence d'âge était flagrante.

Pas assezOù les histoires vivent. Découvrez maintenant