The end

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Emilie : QUOI QU'EST CE QU'IL SE PASSE ?

Taylor : C'est Lilou ...

Emilie : QUOI LILOU ? Me dit pas que ...

Taylor : Je suis désolé ...

Emilie : Non c'est pas possible, ... NON !

Taylor : Les médecins n'ont rien pu faire.

Avant de décrocher je le savais. Je l'ai sentie.

Les larmes coulent à flot sur mes joues. Je suis agenouillée dans l'herbe effondrée. J'ai du mal à reprendre ma respiration.

Emilie : Qu'est ce qu'il s'est passé ?

Taylor : Hémorragie interne.

Après cette courte phrase, je ne dis plus un mot et je ne fais que pleurer. J'ai mal à la tête et ma gorge me brûle.

Taylor : Tu devrais retourner en classe.

J'entend que sa voix est plus rauque, comme si lui aussi avait pleuré.

Emilie : Je ne peux pas.

Je m'efforce de raccrocher sans rien dire de plus pour ne pas aggraver mon état. Je lâche mon portable pose mes mains sur mon visage rougi par mes pleurs incessants. Je n'arrive plus à m'arrêter ce n'est plus possible.

J'imagine l'enfer de Lilou, la douleur qu'elle a pu ressentir. Je revois tous les moments que nous avons passé ensemble. Toutes les choses que nous aurions pu faire ensemble.

Je ne réalise pas que je ne la reverrai jamais ...

...

La sonnerie retentit et je n'ai pas bougé de place. Je suis allongé sur l'herbe et mes pleurs se sont transformés en hoquet.

A peine Louise est-elle sortie qu'elle me voit au sol. Elle court vers moi et m'enlace.

Louise : Emilie, qu'est ce qu'il y a ? Emilie dit moi !

Je n'arrive pas à répondre à sa question, je n'ai plus la force. Je n'ai plus l'énergie de me battre. Je me contente de fixer le ciel.

Louise : Viens Emilie, tu ne peux pas rester ici éternellement.

Elle me prend le bras et me relève. Je me laisse faire et elle m'emmène jusqu'à l'infirmerie. Tout le monde me regarde de travers mais pour une fois je n'en ai rien à faire.

Elle me dépose sur le lit et je reste assise à fixer l'extérieur par la fenêtre.

Elle explique "ma situation" au CPE et il vient me voir.

CPE : Reste à te reposer je vais appeler tes parents.

...

Ma mère avait plus l'air en colère de venir me chercher qu'attristée par ce qu'il m'arrivait.

Maman : Franchement Emilie tu aurais pu prendre le bus.

Je ne réponds pas car elle ne sait même pas ce qu'il se passe.

Je regarde sur mon portable, et je remarque que j'ai déjà trois appels en absence de Taylor. Je ne le rappelle pas, ça ne sert à rien. Il m'envoie un message pour me donner les coordonnées de sa maman et les horaires de l'enterrement.

Maman : Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Emilie : Maman, Lilou est morte.

Maman : Quoi mais pourquoi tu ne me l'as pas dit plus tôt ?

Emilie : Je ...

Maman : Oh je suis désolée Emilie, vraiment.

Emilie : Ca va.

Maman :Tu veux que je t'emmène à l'enterrement ?

Emilie : Si ça te dérange pas, Taylor va s'en charger.

Maman : Oui bien sûr pas de soucis.

...

Ca fait deux heures que je regarde le plafond de ma chambre en me demandant si je dois ou non appeler la maman de Lilou. Je devrais mais je ne suis pas en état de répondre à quoi que se soit. Heureusement déjà que c'est le week-end.

5 minutes plus tard, alors que je ne me suis toujours pas décidée, mon téléphone sonne et affiche un numéro inconnu. Je décroche toute peureuse;

Emilie : A ... Allo ?

Inconnu : Emilie ? Emilie Levo.

La voix que j'entends de l'autre côté du combiné est aussi tremblante que la mienne.

Emilie : Oui c'est moi.

Inconnu : Je ... Je suis Lydia la maman de Lilou.

Je manque de m'étrangler en entendant ça. Je comprend mieux pourquoi sa voix est aussi brisée. Qu'est ce que je suis censée lui dire ? Elle vient de perdre sa fille !

Et toi tu viens de perdre une amie ; me rappelle ma conscience.

Emilie : Toutes mes condoléances madame.

Lydia : Oh je t'en prie appelle moi Lydia. Je suis très contente de te connaître enfin. Nous n'avons jamais eu la chance de se rencontrer.

Un moment de silence puis elle reprend.

Lydia : Je sais que tu étais très proche de Lilou.

Emilie : En effet. Elle me soutenait beaucoup quand j'étais à l'hôpital. Votre fille était la plus gentille et la plus généreuse fille que je n'ai jamais rencontré. C'était ma confidente. Je suis sincèrement désolée, elle ne méritait pas d'être malade, et encore moins de mourir si jeune. Elle comptait beaucoup à mes yeux.

J'étouffe mes sanglots et prend une grande respiration.

Lydia : C'est comme ça. Nous ne pouvons blâmer personne.

Quand elle dit ça, je croirai entendre Lilou.

Lydia : Je pense que ton ami t'a donné les horaires de l'enterrement. Je ne te force pas à y aller. Nous serions honorés d'avoir une amie chère à Lilou avec nous.

Emilie : Je serai là.

Lydia : Merci beaucoup. Tu sais Lilou t'a peut-être beaucoup aidé, mais tu l'as pas beaucoup aidé aussi. Je ne l'avais jamais vu aussi radieuse après t'avoir rencontré. Enfin je ne vais pas te déranger plus longtemps, repose-toi bien. Et dit toi qu'elle nous surveille de là-haut.

Je la laisse raccrocher et je retombe sur mon lit.

Wow, ça fait beaucoup à avaler d'un coup.

Je décide d'appeler Taylor dans la foulée tant que j'en ai le courage.

Emilie : Taylor ?

Taylor : Emilie ?

Emilie : Est ce que je peux venir chez toi demain ?

Taylor : Bien sûr tu viens quand tu veux.

Emilie : Je ...

Taylor : Je passe te chercher, pas d'excuse.

Emilie : A vrai dire, est ce que je peux venir maintenant ?

Taylor : J'arrive.

Est-ce une bonne idée ? Je ne sais pas. J'espère seulement que Taylor sera plus doué pour me remonter le moral.

Je ne sais même pas comment j'ai arrêté de pleurer ...

Amoureuse mais rêveuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant